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La croissance luxembourgeoise revue à la baisse par le Statec


Après un ralentissement au cours de l’année 2024, au premier trimestre 2025, le coût salarial moyen (CSM) par personne a augmenté de 1,8 % sur un an.

La reprise économique du Luxembourg montre des signes de fragilité, avec une croissance prévue quasi nulle en 2025 (+0,3 %) avant un léger rebond à 1,6 % en 2026.

Le pays devrait connaître une expansion modérée en 2025 et 2026. Avec un contexte économique instable, de nombreuses incertitudes règnent sur la scène économique internationale. Un manque de visibilité qui n’est pas sans perturber les rouages de l’économie. L’ensemble des prévisionnistes ont, ainsi, revu à la baisse leurs perspectives d’activité mondiale. En zone euro, l’expansion prévue va demeurer faible en 2025 et devrait se redresser timidement en 2026.

Au Luxembourg, le redressement économique donne des signes de fébrilité à l’entrée de l’année. Après un fort rebond au 4e trimestre 2024, le PIB en volume s’est replié au premier trimestre 2025, sous l’effet d’une rechute dans le secteur financier. Les résultats financiers se sont montrés très volatils ces derniers trimestres. Les perspectives de l’environnement économique laissent ainsi entrevoir une expansion de l’activité au Luxembourg bien moins prononcée que ce qui avait été prévu à l’automne dernier.

Ainsi, la croissance luxembourgeoise serait presque réduite à néant en 2025 (+0,3 %) et ne rebondirait que de 1,6 % en 2026. «La hausse des droits de douane américains devrait peu impacter de manière directe l’économie grand-ducale, étant donné l’exposition relativement faible de ses exportations. Les effets indirects, en revanche, que ce soit via ses partenaires européens (notamment l’Allemagne, plus directement exposée) ou via des effets de contagion liés à des perturbations sur les marchés financiers, sont certainement davantage à craindre», explique le Statec dans son communiqué. De plus, l’escalade récente des tensions au Moyen-Orient et en particulier en Iran pourrait faire grimper les prix du pétrole, tout en alimentant l’inflation.

Un secteur financier volatil

Pour le premier trimestre 2025, les résultats du secteur financier restent assez mitigés en raison de la forte volatilité des marchés boursiers, de la hausse des taux à long terme et des abaissements des taux directeurs de la zone euro. Au dernier trimestre 2024, la valeur ajoutée du secteur financier a progressé pour les auxiliaires financiers et les sociétés d’assurance, et s’est repliée pour les banques (-2,7 %). En tenant compte des effets liés aux valorisations en bourse, la valeur ajoutée en volume du secteur financier accuse une baisse de 3,9 % au premier trimestre 2024. Et ce, après avoir augmenté de 3,4 % au dernier trimestre 2024.

Légère remontée de l’inflation alimentaire

Depuis janvier 2025, le Statec a observé une légère remontée de l’inflation alimentaire (+1,5 % en mai 2025, après un point bas à +0,5 % en décembre 2024). Une évolution que l’on voit surtout au niveau des produits laitiers, des fruits, de la viande, du café et du cacao. En mai, ce sont les prix du cacao (+13,6 % sur un an), de la viande d’ovins et de caprins (+11,7 %) et du café (+10,3 %) qui ont connu les hausses les plus fortes sur un an. Suivent les prix de la viande de bœuf (+8,4 %), des tubercules (+8,2 %) et du beurre (+6,9 %). En comparaison avec les pays de la zone euro, l’inflation alimentaire reste toutefois relativement faible au Luxembourg.

Ralentissement
du coût salarial

Après un ralentissement au cours de l’année 2024, au premier trimestre 2025, le coût salarial moyen (CSM) par personne a augmenté de 1,8 % sur un an. Une légère accélération qui provient surtout du rebond des cotisations patronales. Pour l’ensemble de l’année 2025, une hausse du coût salarial moyen de 3,3 % est prévue, suivie d’une augmentation de 2,3 % en 2026. «Si le secteur non marchand profite de l’accord salarial dans la fonction publique (+2 % en 2025 et +0,5 % supplémentaires en 2026), les salaires hors indexation dans le secteur marchand seraient peu dynamiques sur cette période, à l’image de l’activité et de l’emploi», explique le Statec.

Un taux de chômage encore élevé

Le taux de chômage reste encore élevé à l’horizon de prévision. Il devrait atteindre 6 % de la population active sur l’ensemble de l’année 2025, avant de reculer très légèrement à 5,9 % en 2026. La population continuerait à croître, mais à un rythme plus modéré qu’au cours des deux dernières années, notamment à cause d’une faible immigration : +1,4 % en 2025 comme en 2026.