La Corée du Nord a tiré jeudi un missile balistique intercontinental (ICBM), ce qui constitue le premier lancement d’une arme aussi puissante depuis 2017.
« Nos analyses indiquent que le missile balistique a volé pendant 71 minutes et est tombé vers 15 h 44 (7h44 à Luxembourg) dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima » (île septentrionale d’Hokkaido), a déclaré le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki, ajoutant qu’il pourrait s’agir d’un missile balistique intercontinental (ICBM).
« Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus élevé que le (missile) ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d’aujourd’hui est un nouvel ICBM », a-t-il ajouté.
Le tir d’un ICBM, venant après une dizaine d’autres essais d’armes menés par la Corée du Nord depuis le début de l’année, marque la fin du moratoire auto-imposé par le régime sur les essais de missiles à longue portée et d’armes nucléaires.
«Un acte scandaleux et impardonnable»
Il s’agit d’une « violation de la suspension des tirs de missiles balistiques intercontinentaux promise par le président Kim Jong-un à la communauté internationale », a déclaré Moon Jae-in dans un communiqué.
« Cela constitue une menace sérieuse pour la péninsule coréenne, la région et la communauté internationale », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il s’agissait d’une « violation claire » des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
L’armée sud-coréenne a annoncé jeudi avoir tiré plusieurs missiles en réponse à cet essai nord-coréen. « En réponse au lancement d’un ICBM par la Corée du Nord, nos armées ont conjointement tiré des missiles depuis le sol, la mer et les airs », à partir de 16 h 25 (8h25 à Luxembourg) en mer du Japon, a indiqué l’état-major interarmées de Séoul dans un communiqué.
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a, lui aussi, réagi à ce lancement après la chute du missile dans la zone économique exclusive maritime du Japon. Il l’a qualifié «d’acte scandaleux et impardonnable».
Des essais pourtant officiellement suspendus
La Corée du Nord « menace la paix et la sécurité du Japon, de la région et de la communauté internationale », a dit Fumio Kishida depuis Bruxelles où il se trouvait pour rencontrer les autres chefs d’État et de gouvernement du G7. « C’est inacceptable », a-t-il ajouté à propos du tir de missile nord-coréen.
Pyongyang a officiellement suspendu ses essais de missiles à longue portée lors des négociations entre Kim Jong-un et le président américain de l’époque, Donald Trump. Mais les pourparlers ont échoué en 2019.
En dépit de sanctions internationales sévères, la Corée du Nord a redoublé d’efforts pour moderniser son armée et a procédé la semaine dernière au tir d’essai de ce que les analystes considèrent comme un « missile monstre », un nouveau ICBM à longue portée. Il a explosé en vol peu après son lancement.
Les États-Unis et la Corée du Sud avaient averti au début du mois que Pyongyang se préparait à lancer un ICBM à pleine portée.