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La coqueluche et la grippe ont submergé le Luxembourg en 2024


Au total, 74 maladies infectieuses sont à déclarer obligatoirement par les médecins et les laboratoires.  (Photo d’illustration : afp)

La division de l’inspection sanitaire (INSA) de la Direction de la santé publie, ce vendredi, son rapport annuel. En 2024, la coqueluche et la grippe ont connu de fortes réémergences.

Le Luxembourg a été marqué en 2024 par le retour en force de certaines maladies à prévention vaccinale. C’est le constat que publie, ce vendredi, la division de l’inspection sanitaire (INSA) de la Direction de la santé dans son rapport annuel. Symbole de cette réémergence : la coqueluche. C’est une large épidémie qui a déferlé sur la population du pays en 2024 avec plus de 1 000 cas confirmés. Parmi les personnes touchées par l’infection respiratoire, on compte un grand nombre d’adolescents. Une réapparition fulgurante qui a été observée dans d’autres pays européens et que l’INSA explique par «la baisse générale de l’immunité de la population après plusieurs années de faible circulation, l’atténuation de la protection vaccinale après le rappel de 5–6 ans ainsi qu’une augmentation du recours aux tests PCR multiplex».

Le rapport souligne également que 2024 correspond au retour des premiers cas de rougeole depuis 2019.  Des cas qui ont nécessité d’importantes opérations de recherche de contacts afin de limiter leur propagation.

Le boom de la grippe

Avec une augmentation de 39 % par rapport aux cas déclarés en 2023, la grippe tient une place importante dans ce document. En 2024, plus de 8 200 cas de grippe ont été recensés, synonymes d’une saison hivernale 2024/2025 particulièrement intense. Intense car plusieurs virus de grippe (A-H1, A-H3 et B) ont circulé en simultané, ce qui a eu pour conséquence une pression accrue sur les urgences et les soins primaires. Le rapport note tout de même que la situation a été contenue en limitant le nombre de cas sévères.

Si l’hiver a été propice à la propagation de la grippe, cela n’a pas été le cas pour le covid-19. Pour la première fois depuis 2020, aucune vague hivernale significative n’a été observée, seuls deux pics de circulation faible ont eu lieu, un en été et l’autre en automne.

Syphilis et précarité

Enfin, le rapport souligne une alerte lancée par les médecins travaillant dans des structures de réduction des risques sur  une émergence de la syphilis. En 2024, 25 cas ont été identifiés. Les jeunes en situation précaire sont les plus touchés, avec une proportion significative de femmes et de travailleuses du sexe. La majorité des cas concernait des personnes en situation de grande précarité, parfois sans domicile fixe. «Grâce à une enquête épidémiologique efficace et à une collaboration engagée avec les associations de terrain, la majorité des malades ont pu recevoir un traitement adapté», note l’INSA.

Des règles à suivre

En matière de prévention, le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale rappelle à la population un certain nombre de règles à la suite des résultats de ce rapport. Tout d’abord, il est nécessaire de maintenir sa situation vaccinale à jour selon les recommandations du CSMI. Cela permet notamment de prévenir la réapparition de cas de coqueluche et de rougeole. Concernant les maladies sexuellement transmissibles, comme la syphilis par exemple, l’utilisation de préservatifs est indispensable, tout comme les tests par des dépistages précoces «afin de limiter davantage encore la propagation et d’augmenter les chances d’un rétablissement rapide et complet».

Un système en pleine évolution

Enfin, cette année 2025 correspond au lancement du projet PHRESH, cofinancé par la Commission européenne. Celui-ci constituera une étape importante dans l’amélioration du système de surveillance au Luxembourg. Ce projet, qui s’étalera sur quatre ans, permettra le déploiement du logiciel Sormas, qui offrira une gestion plus efficace des déclarations issues du système de surveillance ainsi que des épidémies.

Associé au développement du système de surveillance des urgences hospitalières Rassur, le Luxembourg sera ainsi doté d’outils qui renforceront la capacité du pays à se préparer et à répondre aux futures menaces infectieuses.

La collecte des données

Les données qui forment la base du rapport de l’INSA proviennent du système de surveillance des maladies infectieuses. Celui-ci s’appuie au Luxembourg sur deux types de déclarations. Le premier type sont les déclarations effectuées par les médecins et les médecins-dentistes, principalement par le biais d’une procédure sécurisée via l’outil MyGuichet.lu, développé par le Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE).

Le second type de déclarations concerne celles réalisées par les laboratoires de biologie médicale, qu’ils soient privés ou publics. Aujourd’hui, huit laboratoires participant activement à la déclaration des maladies infectieuses sont présents sur le territoire, soit trois laboratoires privés et quatre laboratoires rattachés à des structures hospitalières. En complément de ces acteurs, le Laboratoire national de santé, entité publique, contribue également à cet effort de surveillance.

Au total, 74 maladies infectieuses sont à déclarer obligatoirement, parmi lesquelles celles qui requièrent une intervention urgente au niveau local, national, régional ou international ainsi que celles dont la surveillance est primordiale pour l’élaboration et l’évaluation des politiques de santé publique.

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