Accueil | A la Une | La Chambre des députés poursuit sa mue

La Chambre des députés poursuit sa mue


Claude Wiseler (au c.) était entouré par le secrétaire général Laurent Scheeck (4e de g.) et les chefs de groupe des sept partis représentés à la Chambre : déi gréng, CSV, LSAP, DP, Parti pirate, ADR et déi Lénk.  (Foto: Editpress/Fabrizio Pizzolante)

Initiée par le nouveau président Claude Wiseler, la modernisation du travail parlementaire progresse. La proximité avec le citoyen et l’action diplomatique seront encore renforcées.

Le 8 octobre, la Chambre va faire sa rentrée officielle, avec un premier moment fort. Le Grand-Duc héritier Guillaume va prêter serment devant le Parlement pour officiellement devenir lieutenant-représentant du Grand-Duc Henri, première étape vers l’abdication de l’actuel chef de l’État. Dès le lendemain, le ministre des Finances, Gilles Roth, va déposer le projet du budget de l’État pour 2025.

Les députés sont quant à eux déjà de retour au travail depuis la mi-septembre dans les différentes commissions parlementaires. Le travail se poursuit aussi pour moderniser le fonctionnement de la Chambre, entamée en octobre 2023 par le nouveau président Claude Wiseler (CSV). Il est soutenu dans cet exercice par l’ensemble des partis qui comptent des élus. Deux premières étapes clés ont déjà été franchies : la réduction des temps de parole en séance plénière et le début de la retransmission en direct de certaines commissions parlementaires.

Si l’atteinte de l’objectif pour rendre les séances publiques «plus attrayantes et moins longues» est en bonne voie, le suivi en ligne du travail des députés en commission n’attire, en moyenne, qu’une centaine de personnes. La consultation des vidéos en différé connaît un succès plus important, motivant la Chambre à réfléchir, à l’horizon 2025, de retransmettre les réunions de nouvelles commissions, en complément de celles en charge du Logement, de l’Agriculture, de l’Environnement, de l’Éducation et des Médias.

Ces deux nouveautés sont censées renforcer le lien du Parlement avec les citoyens. D’autres outils sont les pétitions publiques (365 ont été déposées depuis octobre 2023) et, depuis juillet 2023, l’initiative législative citoyenne, pas encore activée jusqu’à présent.

Un point d’information au cœur de la Ville

En outre, il est prévu d’ouvrir un point d’information au cœur de la Ville, et plus précisément au rez-de-chaussée de la Maison Gilly, au coin de la rue du Marché-aux-herbes et de la rue de la Boucherie, non loin du Palais et de la Chambre. Des dispositifs interactifs dédiés à l’éducation à la citoyenneté feront partie de cette antenne.

L’autre accent majeur défini dans le cadre de la modernisation du travail parlementaire est l’activité diplomatique. «La Chambre peut avoir un rôle différent de celui du gouvernement et porter plus largement la parole des élus luxembourgeois de manière transpartisane sur la scène de la diplomatie internationale», affirme Claude Wiseler.

Depuis octobre dernier, des visites officielles ont mené des délégations d’élus en Arménie, au Cap-Vert, au Portugal et en Autriche. En parallèle, des visites de travail et entrevues ont permis d’échanger avec les présidents d’autres Parlements, dont la Chambre des représentants de Belgique, l’Assemblée nationale française ou le Bundestag allemand. Une rencontre avec Ruslan Stefanchuk, le président du Parlement d’Ukraine, a également eu lieu.

S’y ajoutent la contribution des députés dans un grand nombre d’assemblées parlementaires, notamment à l’échelle de l’OTAN, du Conseil de l’Europe et du Benelux. En 2025, le Luxembourg va d’ailleurs présider les deux dernières entités.

Un bouclier renforcé contre les cyberattaques

Le soutien du Luxembourg, y compris de la Chambre des députés, apporté à l’Ukraine fait que les institutions nationales font plus régulièrement l’objet d’attaques informatiques. Vendredi, le président Claude Wiseler a informé que le nombre de ces cyberattaques contre le réseau informatique du Parlement est en augmentation.

Une attaque a été spécifiquement revendiquée par un groupe de hackers pro-russe en mars dernier. «Depuis, les attaques sont très fréquentes et des mesures spéciales ont été nécessaires contre deux attaques majeures (…) en juin et en juillet 2024», informe la Chambre dans son bilan de la session parlementaire écoulée.

Sur base des enseignements tirés, un plan d’action comprenant 15 mesures a été adopté afin de renforcer le bouclier contre les différents types de cyberattaque.