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La CGFP n’oublie pas les promesses du futur gouvernement


La CGFP insiste sur une réforme fiscale en profondeur et rappelle les réponses des partis à son traditionnel questionnaire d’avant élection.  

Le puissant syndicat de la fonction publique lance une piqûre de rappel au « nouveau Luc », et attend avec impatience une réforme fiscale et une politique du logement efficace.

La CGFP (Confédération générale de la fonction publique) aura sans doute l’occasion de rappeler aux chrétiens-sociaux comme aux démocrates qu’ils avaient l’un comme l’autre exclu de mener une politique d’austérité s’ils étaient élus. Cela ressort clairement du traditionnel questionnaire que le syndicat de la fonction publique adresse aux partis politiques pendant la campagne, afin d’éclairer ses 38 000 membres au moment du vote.

Tous les partis qui ont répondu à ce questionnaire au cours de l’été avaient d’ailleurs indiqué que l’austérité ne faisait pas partie de leur programme. La CGFP ne cachait pas non plus que la fonction publique était particulièrement bien soignée dans les réponses apportées par les partis politiques. «Nous avons eu pas mal de satisfaction au niveau des réponses», admet Max Lemmer, attaché de presse de la confédération.

Un des rituels consiste à poser, tous les cinq ans, cinq questions auxquelles il faut répondre par oui ou par non. Outre la politique d’austérité que tout le monde a jugé inconcevable, il s’agissait aussi de savoir si les partis entendaient adapter automatiquement le barème fiscal à l’inflation, et CSV comme DP ont répondu par oui. En revanche, le LSAP et déi gréng n’étaient pas en mesure de répondre. Le Premier ministre Xavier Bettel a toujours dit pendant cette campagne qu’il ne faisait pas de promesse qu’il ne pourrait pas tenir.

Réforme fiscale ou pas ?

À l’inverse, Luc Frieden a promis plus d’argent pour tout le monde et le voilà bien embêté, comme cela n’a pas échappé à la CGFP qui lui adresse une piqûre de rappel, elle qui n’avait donné aucune consigne de vote comme à son habitude.

Sa première revendication concerne précisément une réforme fiscale pour établir une forme d’équilibre entre les ménages qui contribuent aux trois quarts des recettes fiscales contre un quart pour les entreprises. Or, Luc Frieden n’a pas tardé à avertir que les finances publiques étaient plutôt fragiles sans dire si une réforme fiscale serait ou non finançable. La CGFP, qui participe aux négociations de la coalition, a bien entendu que l’économie risque de stagner si ce n’est pire.

La préoccupation de la CGFP n’a pas changé, elle revendique toujours une réforme fiscale en profondeur avec, entre autres, la suppression de la classe fiscale 1A et l’ajustement systématique du barème des impôts à l’inflation. «Dans la presse, on ne parle plus de « réduction d’impôts pour tout le monde« , mais de conditions financières et économiques extrêmement difficiles», relève la CGFP dans un communiqué.

Le syndicat de la fonction publique rappelle que dans ces moments extrêmement tendus, seule une politique budgétaire anticyclique peut stimuler l’économie pour la relancer.

Cohésion sociale

Autre priorité : le logement. La politique dans ce domaine doit être qualifiée «d’échec complet» et il ne faut pas seulement blâmer le dernier gouvernement car les responsables de ce fiasco se sont succédé au fil du temps. La CGFP ose espérer que le futur gouvernement va apprendre des erreurs du passé. La question du logement est cruciale pour le maintien de la paix sociale au Luxembourg, avertit le CGFP.

En ce qui concerne l’administration publique,  il existe un large consensus parmi les décideurs politiques, pour maintenir une fonction publique forte, «nécessaire pour relever les défis», précise le syndicat. Le CSV et le DP s’étaient prononcés en faveur du renforcement de la fonction publique, qui continuera de croître à l’avenir.

Pour la CGFP, un service public attractif comprend, avant tout, un environnement de travail progressiste et, en même temps, une bonne politique salariale.

La CGFP attend avec impatience l’accord de coalition et saura se montrer combative si la nouvelle coalition venait à la décevoir.