La cavalcade de Diekirch dans les starting-blocks

La cavalcade de Diekirch s’élancera ce dimanche pour sa 55ᵉ édition. À quelques heures du grand départ, place aux derniers préparatifs et ajustements. Avant de faire la fête.

C’est une tradition qui n’a pas pris une ride. La cavalcade de Diekirch, qui déambulera dans les rues ce dimanche, marque le début des festivités de carnaval. Un événement «toujours très attendu», selon Sandro Dimola, membre du comité d’organisation de la cavalcade, qui nous a accueillis dans les hangars de son association, à Diekirch.

Là, quelques bénévoles s’attèlent aux derniers préparatifs avant le grand départ. Nettoyage de tracteurs, remplissage de chars avec des chips, gâteaux ou autres popcorns (comptez 5 à 6 tonnes de marchandises pour l’événement !), il faut tout peaufiner avant de se mettre en route pour le grand jour.

Au total, 52 chars défileront à Diekirch, pour un show de maximum deux heures. «Nous avons fixé cette limite pour garantir la qualité des chars et éviter que le spectacle soit trop long pour les spectateurs, debout dans le froid», explique Sandro Dimola. Comme tous les ans, chaque engin disposera de son propre thème : soit politique, soit lié à la culture populaire. «Nous avons un char sur Maya l’abeille par exemple, rempli de petites fleurs vraiment jolies», glisse le président du comité d’organisation, sans en dévoiler davantage. La première cavalcade est en effet un moment très excitant pour la cinquantaine d’associations participantes, qui ne veulent pas gâcher le suspense trop vite et souhaitent bien souvent révéler leur char uniquement le jour J.

Faire la fête, «raisonnablement»

Cette attente-là, Claudine Thill-Künsch la connaît bien. Voilà près de 20 ans qu’elle réalise, avec cinq autres comparses du Football Club de Bastendorf, des chars pour sillonner les rues de Diekirch le jour du carnaval.

 

Ancienne banquière désormais à la retraite, elle s’est trouvé une nouvelle passion : imaginer et décorer, chaque année, le char de son équipe. Pour cette 55^e édition, c’est le thème steampunk qui a été retenu et Claudine n’a pas hésité à recycler pas mal de choses… «J’ai récupéré des plateaux qu’un restaurant allait jeter, des têtes de lit aussi. Nous jouons beaucoup sur la ferraille, les tuyaux, etc.», explique-t-elle en nous montrant son petit bébé, de six mètres de haut.

Il aura fallu trois mois pour venir à bout de cet engin, même si quelques ajustements doivent encore être réalisés ce samedi. «L’électricien et DJ de la bande doit encore ajouter tous les mécanismes qui permettront aux rouages de tourner, mais aussi des lumières et boules disco», précise Claudine. En effet, pour la première fois en 20 ans, le collectif ne fera pas seulement la cavalcade de Diekirch, mais se rendra aussi à Remich et Wasserbillig, pour une cavalcade de nuit qu’ils ont hâte de parcourir.

«Nous sommes vraiment très motivés. Nous aimons faire la fête, nous amuser, raisonnablement bien sûr», glisse la sexagénaire avec un clin d’œil, tout en espérant que les jeunes prendront bientôt la relève, pour perpétuer la tradition. Même si elle sait déjà quel sera le thème du char de l’an prochain… Ce dimanche, ils seront une quarantaine à bord de leur véhicule.

En attendant, place au baptême. Chaque année, une fois le char terminé, Claudine et ses amis «boivent un petit coup» (avec modération) et donne un nom à leur nouveau-né. Suspense oblige, nous ne le révélerons pas dans ces colonnes, mais n’hésitez pas à aller le découvrir vous-même lors du défilé, du côté du char numéro 35!