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La 410, «la chambre des Thill», c’est la chambre du bonheur


Sébastien Thill, ici sous les couleurs du Luxembourg. (photo Mélanie Maps)

ÉLIMINATOIRES DE L’EURO-2024 On ne sait pas si les Thill joueront beaucoup à Reykjavik, demain, mais Sébastien se prépare lui à tenir son habituel rôle de joker.

Deux tiers (66,66 %) des frères Thill (en âge de jouer pour la sélection, puisque Marek, 14 ans, est encore un peu court) ne sont pas interviewables en ce moment. Vincent a été rappelé en septembre, un mois après avoir déserté le groupe en cours de route, mais aussi après avoir fait la paix avec le sélectionneur durant l’été.

Olivier refait son apparition un an après son exclusion pour un problème lié à ses soins qui a un temps fait dire au sélectionneur que «tant qu'(il) sera(it) aux commandes…» En bref, il n’est pas du tout temps pour eux de se laisser aller aux confidences au moment où l’union sacrée a été décrétée en vue des deux prochaines échéances et alors que toute évocation bancale de cas personnels serait un coup de canif dans le contrat de l’ambition nationale.

C’est ainsi vers Sébastien Thill qu’il faut se tourner pour évoquer ce bonheur de retrouver les trois frangins ensemble dans le groupe depuis mars 2022. Et c’est autour de la chambre 410 de l’hôtel Leweck que ça se passe : «Normalement, on est toujours deux en chambre, mais nous, on est trois. C’est la chambre spécial Thill!»

Et ce petit plan entre frangins, ça n’a pas de prix parce que c’est un regroupement hautement symbolique : «Le sélectionneur a envoyé un message fort en rappelant Olivier. Je sais qu’ils en avaient parlé ensemble, mais ce n’était pas encore sûr qu’il serait rappelé, alors j’étais content de l’apprendre. Le Luxembourg reste un petit pays et on a besoin de tous les bons joueurs!»

66 % du temps, il rentre en jeu

Ce n’était pourtant pas forcément la meilleure nouvelle de la semaine dernière pour l’aîné de la fratrie. Les difficultés de ses frères à recoller aux Roud Léiwen ont bien dû lui occuper l’esprit, mais c’est que lui aussi a ses petits problèmes personnels. Dont son acclimatation en D2 polonaise, au Stal Rzeszow, où il a révolutionné les choses en moins d’un mois : trois titularisations, trois victoires en championnat, entouré de deux gamins de 17 ans dans l’entrejeu.

«C’est un peu le même projet que quand j’étais chez les espoirs de Rostock. J’ai l’air un peu vieux quand on regarde la feuille de match, mais physiquement, je suis encore bien dans le coup.» Tant mieux : il tient en Pologne un peu le même rôle de box-to-box à plus de 12 kilomètres par match qu’il tenait au Sheriff Tiraspol, lors de sa glorieuse saison 2021-2022.

Elle ne lui aura jamais servi à devenir un titulaire incontournable avec les Roud Léiwen. Depuis sa première cape, il aura cumulé 11 titularisations pour 22 entrées en jeu. Un rôle de joker de luxe qui n’en finit plus de se confirmer. Et alors? Nul doute qu’un garçon aussi détaché des contingences qui pèsent sur d’autres joueurs a d’autres soucis que de revendiquer quoi que ce soit. «Bien sûr que je préfère être titulaire! Mais ce ne sont pas forcément les gars du onze de base qui gagnent un match. Parfois, ce sont aussi les remplaçants.» Comme Gerson Rodrigues contre le Liechtenstein, par exemple.

«Séba» et sa patte gauche peuvent-ils être les armes de l’exploit en ce mois d’octobre? Lui qui n’a plus marqué depuis novembre 2021 contre l’Azerbaïdjan reçoit toujours les mêmes consignes ces derniers temps. «Essayer de créer une dernière occasion. Se souvenir que ces derniers temps, dans le football, les coups de pied arrêtés sont souvent décisifs. Alors depuis le banc, j’observe les déplacements des adversaires, j’essaye de voir leurs déplacements, là où il y a de la place pour jouer.» En attendant de s’amuser avec les espaces islandais, au moins, dans la chambre 410, on rigole de nouveau en famille…