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Kolla x Mersch : une bulle hippie au cœur du pays


Vicky : «Notre concept, c’est que tout le monde peut participer comme il veut.» (Photo : Didier Sylvestre)

Imaginé par trois copains, le Kolla festival organisé ce week-end dans le parc de Mersch renoue avec le succès, après quatre ans d’absence. Il se poursuit jusqu’à dimanche soir 22 heures.

C’est d’abord à Steinfort que le Kolla festival a vu le jour il y a une dizaine d’années, porté par un petit groupe d’amis. Très vite, l’événement a séduit ses premiers participants et s’est imposé comme le rendez-vous hippie et vintage de l’été au Luxembourg.

Après une longue pause forcée due notamment à la crise sanitaire, le revoici, avec la même énergie positive, dans l’écrin du parc de Mersch cette fois. «Ce site nous offre davantage de possibilités et nous avons bénéficié d’un solide soutien de la part de la commune dans ce projet, ce qui est appréciable», explique Dominique, l’un des trois fondateurs du festival.

«Vivre autrement, c’est possible»

Un nouvel espace plus ouvert et tourné vers un public familial : «On veut montrer que vivre autrement, c’est possible», poursuit-il. Les activités se succèdent aux quatre coins du site, monté de toutes pièces par les bénévoles.

«On débarque une semaine avant et on construit tout de nos mains. Ce bricolage fait partie intégrante du festival et reflète nos valeurs, l’entraide et la réutilisation de matériaux, dans le but de moins consommer», détaille Dominique.

Ici, tout est récupéré, à commencer par le grand bar, issu d’un décor qui a servi pour le tournage d’un film, et sauvé de la déchetterie. Autour, de vieux meubles, des constructions en bois, des pancartes peintes et des tentures : de quoi créer une atmosphère vintage.

Le troc de vêtement a ses adeptes

Sous un grand chapiteau, des malles de vêtements de seconde main sont à la disposition des visiteurs : il suffit d’échanger une pièce qu’on a apportée pour une autre. Un système dont Carsten, venu d’Allemagne, est un inconditionnel.

«Je ne m’habille plus qu’avec des vêtements d’occasion. On doit penser à la planète, pas besoin d’acheter de nouvelles choses. Et ça, c’est parfait», dit-il en enfilant un trench-coat. Ce soir, avant la fin de l’événement à 22h, il sera sur scène avec son groupe Stories Never Die.

Deux lieux distincts sont dédiés aux concerts, avec une programmation riche, basée sur le réseautage : les artistes sont tous des amis d’amis originaires des Pays-Bas, d’Autriche et d’Allemagne pour la plupart, deux des membres fondateurs étant eux-mêmes DJs.

«Il y avait du monde vendredi soir et on attend de nouveau des centaines de personnes ce week-end», lance Vicky, responsable d’une vingtaine de bénévoles, occupée au stand de restauration.

«C’est un gros travail d’équipe»

La jeune femme se réjouit que le festival renaisse enfin de ses cendres : «C’est un gros travail d’équipe. Notre concept, c’est que tout le monde peut participer comme il veut. On souhaite promouvoir l’échange et le retour à une société qui consomme moins», décrit-elle.

Des valeurs qui font du Kolla l’un des festivals les plus atypiques du pays, et qui résonne auprès des gens. À l’image de Romain et son épouse, venus se balader avec leurs enfants : «Il faut soutenir ces initiatives. On a pique-niqué sous les arbres et participé à un atelier de Greenpeace. On essaye de transmettre le respect de la planète à nos filles, c’est important pour nous», confie ce papa.

«Créer des ponts avec les communautés»

Plus loin, sous une tente décorée d’œuvres, Daniela passe sous les pinceaux de Sabina, artiste autrichienne spécialisée dans le bodypainting : la jeune femme a relevé ses longues dreadlocks pour se faire peindre le corps.

«Je suis venue des Pays-Bas spécialement pour ce festival qui a une approche vraiment cool et parvient à créer des ponts entre les communautés», explique-t-elle, presque entièrement recouverte de pigments.

Incollable sur l’anti-gaspi

Parmi les stands associatifs, celui tenu par Daniel attire l’attention avec ses couleurs : le jeune homme est l’un des 730 membres de Foodsharing Luxembourg et sensibilise aux réflexes anti-gaspi.

«Chaque résident jette en moyenne 88 kilos de nourriture par an», précise-t-il. «Des quantités astronomiques. Or, on peut agir en planifiant ses courses, en apprenant comment mieux stocker ses denrées et en profitant des restes de façon créative», défend-il.

À l’issue de cette première édition couronnée de succès à Mersch, la commune semble déjà prête à rempiler l’an prochain, d’après le bourgmestre venu faire un tour sur place : une bonne nouvelle pour le Kolla festival et sa petite équipe de passionnés.