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Kockeldiko : la nature s’invite à la fête


Installé au cœur du site, le jardin botanique permet d’en apprendre davantage sur la flore luxembourgeoise. (Photos : alain rischard)

Organisée dimanche à la Maison de la nature de Kockelscheuer, la 4e édition de l’événement associait activités ludiques et sensibilisation. De nombreuses familles ont répondu présentes.

Les vacances estivales, qui approchent à grands pas, imprégnaient déjà l’atmosphère hier à la Maison de la nature de Kockelscheuer. Des dizaines de familles s’y étaient réunies pour participer à la 4e édition du Kockeldiko. Organisée par la Ville de Luxembourg, cette fête offre aux petits et grands une sensibilisation à la biodiversité sur fond d’activités ludiques. «L’objectif principal est de rapprocher les enfants et les parents autour de la nature. C’est le début de l’été, alors autant le faire en s’amusant», explique Lise Pau, la responsable de l’événement.

Dès 10 h, une longue file d’attente avant l’accès au site donnait le tempo. Tout en patientant, les visiteurs sortaient la crème solaire et les lunettes de soleil du sac à dos. Le soleil de plomb qui frappe la foule ne semble pas décourager le public en bas âge. «Ce matin, il fallait partir à 9 h afin d’être sûr de ne rien rater», s’amuse Cédric, qui vit au Luxembourg. Comme d’autres, il participe pour la première fois à l’événement, principalement pour son fils. «Il va pouvoir découvrir certains animaux, se prêter à des jeux et apprendre en se divertissant.» Pour ce faire, les nombreux visiteurs n’ont que l’embarras du choix : près de 46 stands sont installés sur le site.

«Rapprocher l’enfant de la nature»

Création de bracelets à partir de laine de mouton, fabrication de colliers atypiques avec des capsules de bière ou mise en bocaux de graines afin de créer des terrariums… Les activités sont diverses et chacune d’entre elles semble faire son effet auprès des petits. Mais aussi des grands. Avec ses fils âgés de 5 et 10 ans, Pedro ne regrette pas sa venue à Kockeldiko, qu’il considère comme une excellente initiative. D’un œil attentif, il observe ses enfants concevoir des dessous de verre à partir de bois de récupération.

On entend énormément parler d’écologie, de développement durable, mais pour les petits, il faut du concret

C’est ici tout l’intérêt des ateliers pratiques. L’idée de se réapproprier son environnement afin de se rapprocher de la nature semble être respectée. «Nous cherchons à répondre aux attentes de tous. Certains vont avoir besoin de mettre la main à la pâte, quand d’autres comprendront mieux par l’observation», explicite Lise Pau.

Une affirmation qui prend tout son sens à quelques pas de là. «Je ne savais pas que les oiseaux construisent leur propre maison», s’exclame une petite fille. Si cette découverte semble anodine, elle agit directement sur sa perception de la nature. «Je vais éviter de marcher près des arbres pour ne pas casser les branches dont ils ont besoin», ajoute-t-elle de façon insouciante.

Derrière le stand, Sonnie Nickels affiche un large sourire. Travaillant pour le compte de la Maison de la nature, elle est une habituée de Kockeldiko. Durant chaque édition, elle anime cet atelier, dont le but est de faire découvrir l’univers ornithologique aux plus petits. Gélinotte des bois ou encore perdrix rouge y sont mises en avant. Avec pédagogie, elle cherche à ouvrir un nouvel horizon chez les enfants et adolescents.

«Il faut montrer la diversité et rapprocher l’enfant de la nature, afin qu’il puisse se l’approprier. Lorsqu’on connaît notre milieu, on y est forcément plus heureux», considère-t-elle. Ses explications précises attirent également l’attention des plus grands. De quoi ravir celle qui intervient régulièrement auprès des établissements scolaires. «Sur le papier, l’événement s’adresse aux enfants. En réalité, beaucoup d’adultes restent eux aussi à sensibiliser.»

Restaurer un nid d’oiseau demande de l’application.

Sensibilisation à double étage

En se baladant dans le parc, les familles peuvent également profiter d’une animation portant sur le tri. Au sol, bouteilles en plastique, emballages ménagers et bouts de carton sont éparpillés. On y retrouve Cédric, accompagné de son fils. À l’aide d’une pince, ils répartissent les déchets dans les poubelles correspondantes. «C’est une thématique intéressante, mais également une belle leçon de rappel.»

Au-delà d’un simple moment de partage, la participation familiale englobe avec elle un message plus important. Celui de la sensibilisation à double étage. Céline Salcher, employée de l’arrondissement Sud de l’administration de la Nature et des Forêts, développe. «C’est en apprenant les gestes justes aux enfants que leurs parents vont également se décider à les mettre en place. Les adultes ont l’habitude de se comporter d’une certaine manière et de ne pas changer en dépit des besoins environnementaux qui évoluent.» Alors, sur son stand, la jeune femme instaure la même logique.

Tout au long de la journée, son équipe et elle seront prises d’assaut par les participants. Il faut dire que sa devanture interpelle. On y lit cette inscription : «Hérisson, animal de l’année 2024». Une façon de susciter la curiosité afin de sensibiliser. «Tous les ans, un animal différent est mis en avant par la Maison de la nature. Cette année, on informe sur les codes de bonne conduite afin de respecter l’habitat naturel du hérisson.» Outre les explications, les membres de l’ANF proposent de fabriquer des abris pour l’espèce insectivore, avec lesquels les familles peuvent repartir. «Depuis 10 h ce matin, nous en avons créé des dizaines.»

Durant plusieurs heures, des participants de tout âge enfilent le costume de bon élève, afin d’apprendre et de respecter cette fête de la nature. Mais voilà, tout cela, ça creuse l’appétit. Alors, les effluves de saucisses grillées au barbecue et les burgers semblent désormais attirer la foule vers la zone de restauration. Labellisé Green Event pour son organisation écoresponsable, Kockeldiko propose un menu 100 % bio et local.

Hot-dog à la main, Pedro et les siens se régalent. «À la maison, on essaye déjà de se responsabiliser sur la provenance de nos produits. Notre impact environnemental débute par nos besoins primaires.» Les pieds dans l’herbe, le père de famille termine son sandwich, en observant du coin de l’œil ses enfants qui profitent des nombreux jeux mis à la disposition du jeune public pour permettre aux parents de souffler.

Pour beaucoup, la journée est loin d’être finie. Mais déjà elle semble porter ses fruits, comme l’explique Céline Salcher, «Nous avons eu beaucoup de demandes concernant les gestes élémentaires du quotidien pour préserver la nature. Je crois bien que le message est passé.»

L’escalier de paille a amusé les enfants.

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