À Esch-sur-Alzette, l’annuelle kermesse accueille toujours autant de public et dans une ambiance estivale.

C’est d’abord en se promenant le long de la rue Victor-Hugo que de la musique se fait entendre. Puis, arrivent les odeurs de grillades, de gaufres et de barbe à papa. À l’approche de la place Victor-Hugo, les musiques sont plus reconnaissables. Des tubes des années quatre-vingt résonnent en harmonie avec le bruit d’une machine et des cris.

Installées comme chaque année en plein cœur d’Esch-sur-Alzette, les familles de marchands forains sont présentes pour la traditionnelle kermesse de Pâques. Faisant revivre cette petite place du centre-ville, les familles amènent des stands gourmands, des manèges pour petits et grands et à sensations fortes. Les sons des dérapages et des chocs des autos tamponneuses retentissent, accompagnant l’ambiance festive et estivale.

«On se met dans le bain tout doucement»

Entre les chahuts des enfants et les retentissements des attractions, une voix grave s’élève. «Accrochez-vous, ça va démarrer!» Assis dans sa cabine rouge, aux commandes d’une roue de 20 mètres en rotation, Logan Kiener prévient les passagers dans son micro. Sa famille vient à la kermesse chaque année, depuis 2018. Contrairement aux autres marchands forains luxembourgeois présents, la famille Kiener est française.

«La kermesse de ce weekend s’est très bien passée avec les gens du quartier qui sont venus. Le temps est au rendez-vous et la clientèle aussi. On se met dans le bain tout doucement», relate Logan, sourire aux lèvres. De passage au Luxembourg jusqu’au mois d’août, la famille Kiener, qui possède au passage deux manèges à sensations, s’envolera ensuite pour Differdange.

Des familles présentes depuis des générations

La traditionnelle kermesse de Pâques a toujours autant de succès. Divisée en deux lieux, il faut se rendre un peu plus bas, rue des Remparts, pour approcher les étales de friandises. À l’entrée de cette seconde partie de la kermesse, se trouve le célèbre stand coloré de la famille Vandervaeren : Jean la Gaufre. Véritable institution des foires, l’entreprise familiale propose des gaufres, des crêpes, des churros ou encore des glaces aux parfums exquis.

À la tête de l’enseigne avec son frère Jean-Marc, Jean-François Vandervaeren est présent et en pleine préparation de la pâte. À ses côtés, son fils Jean-Sébastien s’active pour prendre les commandes. «On a un temps magnifique, ça fait plaisir, donc les gens sont au rendez-vous, surtout ce weekend» explique le jeune homme de 22 ans. Maison de gaufriers au plus de cent ans d’existence, la famille Vandervaeren est présente à la kermesse depuis trente ans. «Notre entreprise, c’est familial, ma grand-mère tenait déjà le stand il y a des années», se remémore le jeune belge.

«Le temps est magnifique donc les gens viennent»

En s’éloignant de Jean la Gaufre, un autre large stand se dresse sur le chemin des passants. Sucettes, câbles fruités, fils recouvert de sucre, Christiane Helster remercie aussi la présence de l’ensoleillement en ce mois d’avril. «Avant, je faisais les Flandres, le Carnaval avec le Luna Park. Cela va faire quarante ans que je vis à Esch-sur-Alzette. Nous sommes arrivés en 1978 avec ma famille, mais c’est la première fois que l’on installe nos stands ici», raconte Christiane. Entre deux commandes de confiseries, elle explique que ce sont les deux fils de son frère qui ont pris la relève de son ancienne activité. La kermesse de Pâques étant la première fête de l’année pour les familles de forains, Christiane partira plus tard pour Differdange.

Toutefois, que serait une fête foraine sans les stands de tirs à la carabine. Max Clément est en charge des fusils à plomb depuis quatre ans. La famille Clément occupe depuis cinq générations les places Victor-Hugo et des Remparts. En termes d’ambiance et de météo, le constat est unanime. «Le temps est magnifique donc les gens viennent, on a beaucoup de chance», se réjouit Max.

Pour le jeune homme de 24 ans, travailler en famille est la chose la plus importante chez les marchands forains. «Ma sœur tient un stand juste en face du mien, celui de la pêche aux canards», indique-t-il fièrement tout en vérifiant ses carabines.

«On tient quand même à venir et surtout manger!»

À travers cette nouvelle édition de la kermesse de Pâques, qui s’étend jusqu’au 24 avril, le public semble comblé. C’est le cas de Marcel et Gritty, qui se rendent depuis de longues années à la foire. Ce couple de retraités a toujours vécu à Esch-sur-Alzette. «Même si l’on se déplace moins qu’avant, on tient quand même à venir et surtout manger!», lance Gritty en rigolant. D’abord passés par les fritures Joslet, l’un des plus vieux restaurant du Luxembourg, les deux Eschois se sont ensuite fait plaisir en achetant des nougats place Victor-Hugo.

La jeunesse aussi a pris possession des lieux, comme Andrea, Laurianna et Marianna. «On est déjà venu ce weekend, il y avait du monde. Notre seul regret, c’est que la foire se termine tôt, avant 22 h», conclut le trio.