Accueil | A la Une | Juncker s’oppose au retour d’une « frontière physique » en Irlande

Juncker s’oppose au retour d’une « frontière physique » en Irlande


(Illustration : AFP)

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s’est opposé jeudi au retour d’une « frontière physique » entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande qui serait une conséquence de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

« La Commission européenne et le gouvernement irlandais travailleront étroitement ensemble pendant les négociations sur le Brexit. Nous ne voulons pas de frontière physique entre l’Irlande du nord et la République », a affirmé le chef de l’exécutif européen lors d’une conférence de presse à Bruxelles aux côtés du Premier ministre irlandais Enda Kenny. L’objectif est de préserver l’Accord du Vendredi Saint, conclu en 1998 pour mettre fin aux « Troubles » dans la province britannique, déchirée par un conflit meurtrier entre partisans de l’union avec le Royaume-Uni et nationalistes aspirant à la réunification avec la République d’Irlande, qui a fait 3 500 morts entre 1969 et 1998.

« Nous voulons que les frontières terrestres soient aussi ouvertes que possible », a insisté Jean-Claude Juncker. Enda Kenny a de son côté rappelé qu’à l’époque des frontières « à l’ancienne », les violences sectaires étaient fréquentes entre les deux camps. « Nous sommes d’accord avec le gouvernement britannique et le gouvernement britannique est d’accord avec nous, qu’il ne devrait pas y avoir de retour aux frontières physiques du passé et il n’y en aura pas », a assuré Enda Kenny, décrivant tout de même les négociations à venir comme un « défi politique ».

Le Premier ministre irlandais a affirmé sa volonté de respecter les termes de l’Accord du Vendredi saint dans les conclusions des négociations sur le Brexit, afin de protéger l’aspect juridiquement contraignant de l’accord reconnu internationalement. Lors du référendum du 23 juin 2016, l’Irlande du Nord a majoritairement voté pour un maintien du Royaume-uni dans l’UE avec 56% des voix, tandis que le Brexit a été adopté avec 52% des voix. Depuis 1922, les habitants d’Irlande et du Royaume-Uni jouissent de la liberté de circulation entre les deux entités dans le cadre de la Zone commune de voyage qui prévoit des contrôles minimaux aux frontières.

Mais nombre de Nord-Irlandais craignent qu’une sortie de l’UE ne se traduise par un retour des contrôles douaniers avec l’Irlande, qui pourrait pénaliser les échanges commerciaux entre les deux parties de l’île.

Le Quotidien/AFP