Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a assuré jeudi qu’il n’envisageait pas un « hard Brexit », à savoir un départ du Royaume-Uni de l’UE sans accord sur une future relation commerciale bilatérale.
« Mon hypothèse de travail est qu’il y aura un +deal+ », a-t-il déclaré lors d’un séance de questions-réponses avec des jeunes « YouTubeurs », sur la chaîne Euronews. « Je ne veux pas imaginer une situation où la Grande-Bretagne quittera (l’UE) comme ça en disant +Goodbye+, sans qu’il y ait un arrangement concernant le futur. Je ne m’inscris pas dans ce qu’on appelle un +hard Brexit+ », a-t-il ajouté.
Le chef de l’exécutif européen a aussi réfuté avoir voulu « menacer » Londres, en déclarant mercredi au Parlement européen, à l’adresse d’eurodéputés europhobes britanniques qui l’interpellaient sur le Brexit: « vous le regretterez aussi ». « Moi je ne voudrais pas punir, sanctionner, faire souffrir le Royaume-Uni », a assuré Jean-Claude Juncker, « j’aime trop les Anglais ».
Le Royaume-Uni et l’Union européenne sont actuellement en négociations pour régler les modalités du divorce, après le vote par référendum intervenu outre-Manche en juin 2016. Les négociations sont censées aboutir d’ici le 29 mars 2019. L’UE refuse d’entrer dans une négociation sur la future relation commerciale avec Londres avant d’avoir progressé sur les termes du divorce, y compris sur la question ultrasensible de la facture de sortie réclamée par Bruxelles.
Le 7 septembre le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier s’était dit « inquiet » des dernières propositions britanniques notamment sur la frontière irlandaise. Il s’était dit prêt à « intensifier le rythme des discussions ». Dans son discours « sur l’état de l’Union européenne » mercredi devant les eurodéputés, Jean-Claude Juncker n’a que brièvement évoqué le Brexit, qualifié de « triste et tragique ». Il a aussi parlé d’une décision suscitant des « regrets » à Bruxelles.
Le président de la Commission a également annoncé dans ce discours qu’il voulait ouvrir des négociations en vue d’un accord de libre-échange avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, et espérait qu’elles soient « finalisées » d’ici fin 2019, sans jamais évoquer la Grande-Bretagne ce qui a suscité des inquiétudes outre-Manche. « J’ai lu des journaux qui parlent de nous en disant que le Royaume-Uni serait le partenaire avec qui nous avons le moins envie de négocier un accord commercial. Oubliez ces fadaises! », a rétorqué jeudi le vice-président de l’exécutif européen, Jyrki Katainen. « Dès que nous saurons quand nous pourrons commencer à négocier notre arrangement futur, des négociations (commerciales) démarrerront » avec Londres, a-t-il ajouté. « Restez calmes et ne paniquez pas! », a lancé à ses côtés la commissaire en charge du Commerce, Cecilia Malmström à l’adresse des Britanniques.
Le Quotidien / AFP