Juste avant les décisifs barrages d’Europa League, Jonathan Joubert s’est glissé de nouveau avec autorité dans le costume du patron. Malgré la défaite du F91 qui recevait la Jeunesse samedi (1-3).
L’intérim de Tim Kips, 18 ans, aura été bref mais intense. Le jeune international, en provenance de Magdebourg, propulsé en Europa League comme Joé Frising la saison passée par le hasard de la blessure de Joubert au tibia, n’aura cessé de progresser. Se retrouver largué au beau milieu de cette équipe entièrement nouvelle avec une défense qui ne se connaît pas à diriger, en ayant pour seule expérience une présence sur le banc lors d’un petit match de 2e Bundesliga, n’augurait pas un moment facile à passer. Il l’a passé. Mais là, le patron est de retour.
Jonathan Joubert, à bientôt 40 ans, avait à prouver qu’après son long pépin musculaire, il était déjà apte à reprendre sa place dans les buts. Il l’a fait. Malgré trois buts sur lesquels il ne «peut rien», dixit Emilio Ferrera, il a enquillé les parades assez phénoménales. Un arrêt-réflexe assez fou, sur sa ligne, devant un jaillissement aux six mètres de Klica (47e). Puis un autre, une minute plus tard, en s’imposant devant Steinbach puis en se relevant assez vite pour aller contrer la parade de Klica encore une fois, alors que son but est ouvert (48e). Il y laissera un peu de sang sur le terrain, son nez prenant cher sur l’une des deux frappes.
L’esprit de compétition toujours vif
Suffisant pour convaincre Ferrera ? On dirait bien : «Il y a encore un décalage dans l’équipe entre le fait de jouer un match et de le gagner, et cela concerne tout le monde. Lui, manifestement, était là pour gagner et il faut que ce sentiment infuse chez tout le monde.»
L’esprit de la gagne comme passeport pour un retour aux affaires avant d’aller défier Ararat-Armenia, un an après ce tour de barrages qui lui a coûté le rêve de jouer la phase de poules de l’Europa League ? «2018, c’est du passé, sourit le gardien. Là, on a de nouveau l’occasion d’écrire l’histoire du club.» Et la sienne par la même occasion ? «Les sensations étaient bonnes. Ce match était l’occasion de montrer où j’en suis. Là, je sais. Je voulais mettre le doute dans l’esprit du coach et je pense l’avoir fait.» Selon nos informations, la décision est déjà prise.
Et Joubert, qui dit ne pas savoir, n’aura aucun scrupule à accepter la logique toute crue de la décision, même vis-à-vis de son très jeune numéro 2. «Ce n’est pas à moi d’aller lui parler. Chaque joueur, quel que soit son âge, est un compétiteur.» Et à 39 ans bien tassés, Joubert n’en a pas encore fini avec l’esprit de compétition, loin de là !
Julien Mollereau