Elle avait été nommée à la tête de l’administration de l’Environnement le 1er avril dernier. La haute fonctionnaire de 47 ans s’est laissé tenter par l’expérience politique. Une de plus pour Joëlle Welfring.
Les verts ont fait comme les bleus et c’était pressenti. En débauchant la directrice de l’administration de l’Environnement, Joëlle Welfring, le parti déi gréng a choisi une personnalité extérieure à sa famille politique, multicompétente, une femme et, qui plus est, issue de la circonscription Sud que les verts doivent reconstruire après le départ des rangs de Félix Braz et Roberto Traversini.
Comme Yuriko Backes, elle vient de la haute fonction publique et elle a tout naturellement pris sa carte du parti le matin de sa nomination par le comité exécutif, autre point commun avec la ministre des Finances, sortie du chapeau du Premier ministre. Hier, Djuna Bernard et Meris Sehovic, les coprésidents du parti, ont fait apparaître Joëlle Welfring d’un coup de baguette, pas peu fiers du recrutement.
Il y a de quoi. Qui mieux que Joëlle Welfring pour reprendre les dossiers de Carole Dieschbourg alors qu’elle a participé à leur élaboration. Même si la future ministre n’a passé que trois semaines à la tête de l’administration de l’Environnement, elle y était déjà l’adjointe de l’ancien directeur aujourd’hui pensionné, Robert Schmit.
Les programmes d’action et les textes réglementaires font partie de son quotidien pour tous les domaines qui touchent à cette administration. Elle connaît tous les collaborateurs et peut compter sur une solide expérience dans son domaine.
Titulaire d’une maîtrise de biochimie et d’un master en sciences environnementales, elle est directrice adjointe de l’administration de l’Environnement depuis 2014. Auparavant, Joëlle Welfring occupait le poste de directrice du département Business Development au centre de recherche public Henri-Tudor après y avoir dirigé le Centre de ressources des technologies pour l’environnement. Ses études l’ont menée de Strasbourg à Londres où elle a eu l’occasion de faire ses premiers pas dans le monde du travail en intégrant l’agence anglaise de l’environnement.
Ce parcours sans faute l’avait conduite à prendre la tête de l’administration de l’Environnement le 1er avril dernier, à l’âge de 47 ans. À peine installée, elle perd sa ministre de tutelle. Hier, quand elle s’est exprimée, des trémolos dans la voix, c’était d’abord pour s’adresser à Carole Dieschbourg. «Je suis très honorée et j’ai le plus profond respect pour Carole Dieschbourg qui a tant œuvré pour l’environnement pendant neuf ans», a déclaré la nouvelle ministre de l’Environnement, qui sera assermentée lundi par le Grand-Duc.
Le soulagement chez déi gréng
Il aura donc fallu moins d’une semaine aux écolos pour résoudre cette nouvelle crise qui secoue leur parti. Pas de discussion interne, c’est à l’unanimité que les membres du comité exécutif ont approuvé le choix de Joëlle Welfring. Cette dernière déclare avoir «bien pesé cette décision».
Il n’y a pas que les dossiers que cette fonctionnaire haut gradée partageait avec Carole Dieschbourg, elles avaient aussi en commun toutes les valeurs de justice sociale et humaine qui composent, avec la protection de la planète, le credo des écolos.
Hier, tandis que François Bausch était tout sourire, Djuna Bernard et Meris Sehovic affichaient un soulagement certain. Pendant ce temps-là, les députés étaient réunis en séance plénière avec à l’ordre du jour le «paquet déchets», un ensemble de cinq lois sur lesquelles l’administration de l’Environnement a travaillé d’arrache-pied depuis trois ans. C’est dire si la nouvelle ministre aurait été capable d’aller défendre le texte à la tribune. C’est Claude Turmes qui s’y est collé.
Son intérim n’aura pas duré longtemps. Les verts ont évité un nouveau jeu de chaises musicales, préférant la stabilité à une redistribution des mandats. Dans les rangs du CSV, le ton est moqueur, bien sûr. Après le DP, c’est au tour des verts de chercher à l’extérieur du personnel politique, de quoi les faire douter de la réserve de compétences dans ces deux partis.
Joëlle Welfring, elle, se préoccupe «de ce qui est capital et devant nous», comprendre «la transition énergétique mais aussi écologique dans son ensemble».