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Jobday à Dommeldange : un contact plus direct entre candidats et employeurs


En l’espace d’une journée, les candidats ont pu rencontrer une dizaine d’employeurs, tous à la recherche de main-d'œuvre. (Photo : fabrizio pizzolante)

Plus de 1 000 demandeurs d’emploi étaient conviés ce mercredi au Jobday consacré au secteur de l’alimentation et de la distribution organisé par l’Adem. En face d’eux, une dizaine d’entreprises et une centaine de postes à pourvoir.

Dès l’ouverture, ils étaient nombreux à se presser au nouveau Jobday organisé par l’Adem, à Dommeldange. Cette fois-ci, c’est le secteur de l’alimentation et de la distribution qui était à l’honneur avec une dizaine d’entreprises présentes pour accueillir les candidats. «C’est un Jobday qui a été organisé à la demande de la fédération, précise Julie Ransquin, chargée pour l’Adem de l’événement. Nous avons une quarantaine de métiers différents proposés et plus d’une centaine de postes.»

Caissier, chef de rayon, agent de production, vendeur en boulangerie, serveur, chauffeur… la liste est longue et ouvre les portes du secteur à de nombreux profils. Plus de 1 000 personnes, triées par l’Adem, ont été convoquées. «Mais le salon est ouvert à tout le monde, aux résidents comme aux frontaliers, rappelle Julie Ransquin. En général, nous avons entre 200 et 300 personnes supplémentaires.» Cette rencontre peut servir de première prise de contact, tout comme déboucher sur une embauche. «Il y a parfois des contrats signés directement.»

«Rencontrer plein d’entreprises d’un seul coup»

Devant les tables drapées de blanc où les recruteurs attendent les candidats, les files d’attente s’allongent progressivement au cours de la matinée. CV à la main, Priscilla attend son tour face au stand de Delhaize. «Je cherche un emploi de vendeuse, je vais rencontrer toutes les entreprises présentes.» Habituée des Jobdays, elle apprécie particulièrement ce format. «Ça permet de rencontrer plein d’entreprises d’un seul coup.» L’entrevue, plus directe qu’un courriel, permet aussi à certains de mieux se vendre, chose qui n’est pas toujours aisée à l’écrit.

«Mais les deux méthodes sont indispensables», ajoute Karim qui fait la queue pour rencontrer les recruteurs de Lidl. Plus habitué aux candidatures par courriel, il teste le Jobday pour la première fois. «Le contact direct facilite vraiment les recherches pour les demandeurs. Ça permet d’augmenter ses chances de trouver un emploi.»Les profils atypiques ont aussi plus de chance de faire mouche auprès des recruteurs en évitant le filtre de la lettre de motivation. «Nous avons réalisé un Jobday avec le Royal qui a sélectionné quatre personnes. Ils ont reconnu que sans ça, ils ne les auraient pas embauchées.»

Une vitrine pour les entreprises

Les employeurs ont également beaucoup à gagner de cette journée, surtout quand elle est consacrée à un secteur en particulier. «Les Jobdays plus généraux sont moins intéressants pour nous», affirme Janssen Liu, conseiller pour la FLAD (Fédération luxembourgeoise de l’alimentation et de la distribution). «Nous sommes en concurrence avec d’autres entreprises, notamment publiques, qui peuvent être plus attractives. Ici, on garde une certaine égalité.» Si le secteur n’est pas sous tension, certains métiers ont tout de même plus de difficultés de recrutement, comme les métiers de bouche (voir encadré).

La Provençale, qui recherche notamment des aide-poissonniers et des bouchers, a ainsi pu faire le plein de CV malgré une file d’attente moins fournie en candidats que celles des grands distributeurs comme Auchan, Cactus ou Lidl. «Nous avons récupéré plus de 200 candidatures en une matinée», se réjouit Amandine Liebgott, chargée de recrutement. Nous participons régulièrement à des Jobdays.» Là encore, le contact direct et la possibilité de rencontrer des profils différents séduisent les recruteurs. «Ça permet également de se faire connaître», ajoute Sara Martins, elle aussi en charge des embauches pour le grossiste luxembourgeois.

Adaptée aux employeurs comme aux demandeurs d’emploi, la formule du Jobday devrait perdurer dans les années à venir. Depuis la fin de la crise sanitaire, l’Adem multiplie les actions. «Aujourd’hui, nous en organisons dans presque tous les secteurs et travaillons en collaboration avec les fédérations partenaires, indique Julie Ransquin. Cela permet de bien comprendre les besoins du marché et de partir des entreprises pour aller chercher les demandeurs d’emploi dont elles ont besoin.»

Les métiers de bouche en tension

Si la Fédération luxembourgeoise de l’alimentation et de la distribution (FLAD) a contacté l’Adem pour organiser ce premier Jobday sectoriel, c’est bien parce que le secteur est à la recherche constante de main-d’œuvre. «Il y a beaucoup de turn-over, reconnaît Janssen Liu, conseiller pour la FLAD. Il y a évidemment des phases de pic, mais les entreprises recrutent tout au long de l’année.»

Pour autant, le secteur n’a pas de problèmes pour embaucher, mais certains de ses métiers sont plus en tension que d’autres. C’est le cas par exemple des métiers de bouche. «Les boulangers, les bouchers et les restaurateurs ne trouvent pas toujours de main-d’œuvre.» La baisse progressive du nombre d’apprentis explique en partie ces difficultés. «Aujourd’hui, on envoie les jeunes vers des filières plus générales et des diplômes plus longs», analyse Janssen Liu. Contrairement à des postes d’employés de magasin, les métiers de bouche semblent également moins accessibles et effrayent davantage les candidats. «Mais les entreprises sont prêtes à former leurs salariés s’ils sont motivés.»

Enfin, la FLAD se retrouve en concurrence avec d’autres secteurs, eux aussi toujours à la recherche de main-d’œuvre, comme l’Horeca. «Il n’y a pas beaucoup de profils qui n’ont pas déjà un travail.» Une raison de plus qui ne favorise pas le recrutement, même si la FLAD espère que ce Jobday permettra de mettre davantage en lumière son secteur aux yeux de ces travailleurs si précieux.