NATATION Ralph Daleiden se prépare à vivre ses tout premiers JO. Quelques jours avant son départ, il avait accepté de confier ses impressions.
Ralph Daleiden est un véritable missile dans l’eau. Mais pour l’heure, le jeune homme a toujours du mal à évacuer le stress. Pour pouvoir lui parler d’un évènement aussi gros que les JO, pas question de le voir sur place. C’est donc bien en amont qu’il a accepté de livrer son sentiment.
Comment vous sentez-vous ?
Ralph Daleiden : Tout va bien. Après les championnats d’Europe, j’ai vécu une semaine assez dure. Mais aux championnats nationaux, j’avais assez bien nagé. Par la suite, on voulait recommencer à remettre la machine en route mais je suis tombé un peu malade. J’ai dû modifier un peu le programme pendant un jour ou deux. C’est pour cela qu’au lieu de faire une semaine d’entraînement dur, on en a fait deux pour rattraper un bon niveau. A
vec Christophe (NDLR : Audot, son entraîneur et le DTN de la FLNS), on a bien travaillé sur mes besoins. On a cherché des solutions sur les problèmes que j’avais eus à Belgrade. On a bossé sur mes faiblesses. Et maintenant (NDLR : il y a deux semaines), on va progressivement ralentir la cadence pour retrouver l’énergie.
Comment vivez-vous psychologiquement le fait d’avoir été choisi à la place de Rémi Fabiani (NLDR : il a bénéficié d’une place d’universalité, car il avait 9 pts de plus que Rémi Fabiani) ?
Sur le moment, je me sentais un peu mal pour lui. Juste après que ce soit officiel. Il m’a fallu un ou deux jours pour digérer le truc. Bien sûr, Rémi et moi on est tous les deux au même niveau et il aurait autant que moi mérité de venir ici. Et bien sûr, je vais nager en pensant à lui. Maintenant, je suis dans mon truc. Concentré sur ce que j’ai à faire. Je suis vraiment dans l’état d’esprit que j’ai mérité d’être ici. Et que je vais tout faire pour représenter au mieux mon pays.
J’ai envie de savoir ce que je peux faire aux JO
On vous sent impatient ?
On arrive largement en avance, car j’ai toujours besoin de deux ou trois jours pour me sentir dans l’eau comme à la maison. Je suis simplement excité à l’idée de savoir ce que je peux faire aux JO. Dans un bassin à l’intérieur. Dans une Myrtha (NDLR : du nom du constructeur de ces piscines temporaires), comme à Fukuoka, où j’avais vécu une belle expérience. Ce qui est bien avec ces bassins, c’est que les conditions sont les mêmes pour tout le monde, qu’on soit ligne d’eau 4 ou 9. Ce qui n’était pas le cas à Belgrade où on était clairement désavantagé quand on nageait sur les lignes extérieures.
Quel est votre objectif ?
Je ne me pose pas la question, que ce soit en termes de chrono ou de place. J’y vais pour nager du mieux possible. Performer selon la forme qui sera la mienne le jour J. Prendre de l’expérience pour Los Angeles. Après, il se peut que je renage le même temps qu’à Belgrade et je serai très content. Peut-être que c’est 48« 6, 48« 8 mon niveau de la saison. Après, bien sûr que j’aimerais faire un meilleur temps. Voire les minima B pour confirmer que je suis capable de le faire même quelques semaines après la période de qualification. Après, ça reste de la natation. Si je me lève, que je me sens super dans l’eau pourquoi pas nager 48« 2. Je ne sais même pas si c’est possible.
Avec un tel chrono, la demie serait envisageable ?
Aucune idée. C’est un nouveau monde. Il se peut que les demies se jouent en 48« 0 ou 47« . On ne sait jamais. Je ne vais pas commencer à rêver. Je veux juste donner mon maximum. Après bien sûr si je le fais, je prends tout ce qu’il y a à prendre. Mais je peux aussi bien nager en 49« 0, on ne sait jamais.
Le fait d’avoir votre kiné habituelle avec vous, est-ce un plus ?
Bien sûr, c’est très important. Elle me connaît. Je la connais. Elle sait ce dont j’ai besoin. Comment je fonctionne. J’ai mon entraîneur, ma kiné, on passe beaucoup de temps ensemble. Je sais que je peux leur poser des questions si j’en ai. La moindre interrogation, même au niveau de la nutrition par exemple, c’est nickel.
Quel est votre état d’esprit ?
Je suis excité. Je veux simplement y aller et faire mon truc.
Les dernières nouvelles du front
Évidemment, Ralph Daleiden n’était plus disponible pour donner de ses nouvelles depuis qu’il est arrivé au village olympique. Mais Christophe Audot a bien voulu nous tenir au courant : «Il y a pas mal d’interrogations. La pression est là Les nuits ne sont pas toujours faciles. Après, Ralph est bien et même très bien dans l’eau. Mais ce sont les JO et on ne maîtrise pas tout.» Et d’ajouter à propos de ce qu’on peut attendre de lui : «J’ai du mal à l’évaluer. C’est un fait, les temps sont très lents et l’accès aux demi-finales est très bas. Après, y aura-t-il une exception pour le 100 crawl, qui est en général l’épreuve la plus attendue et la plus disputée? Je trouve bien qu’il soit dans une série lente. Il aura la ligne n° 5 et il pourra mieux se concentrer sur sa course. On est focus sur lui. Mon rôle est de lui faire prendre le plus d’infos positives possibles. De l’aider à maîtriser ses émotions et ses pensées.»