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[JO-2024] Nos coups de cœur, nos coups de gueule


Patrizia Van der Weken en demi-finale, une superbe réussite. Mais on devient gourmand. Et on reste presque sur sa faim en se disant qu’elle rate la finale pour six petits centièmes…

BILAN Pendant plus de deux semaines, on a vibré. Encouragé. Espéré. Supporté. Crié. Hurlé. Ri. Pleuré. Retour sur ce qui a plu… ou pas.

ON A AIMÉ

Les enceintes olympiques 

Qu’on aime ou pas les JO, il n’est pas possible de ne pas apprécier le cadre des différents sites olympiques. Le Grand Palais, la tour Eiffel, Versailles, le pont Alexandre-III, le stade de France, Roland-Garros… des lieux mythiques, véritables écrins pour accueillir les plus grands sportifs de la planète. Les images étaient incroyables. D’une beauté à couper le souffle.

À l’image du site du beach au pied de la Tour Eiffel, la plupart des sites olympiques étaient simplement magnifiques.

L’ambiance extraordinaire

Les JO de Tokyo sous covid et sans spectateurs font clairement partie de l’histoire ancienne. C’est simple, à Paris, hormis il faut le reconnaître, dans certaines tribunes VIP, il y avait du monde partout. Sur tous les stades, dans toutes les salles, au bord des routes (Montmartre!!!), le long des bassins, la foule était tout simplement impressionnante.

Et ce qui l’était encore plus, c’est le bordel – il n’y a pas d’autre mot – qui y régnait. Des applaudissements à tout rompre, des cris à gorge déployée, des tribunes qui tremblent littéralement sous les pieds des spectateurs encouragés par des animateurs qui donnent la pêche.

Et n’ont pas leur pareil pour mettre de l’ambiance. Tout cela, avec la sono à fond, les animations pendant les temps morts, des jeux de lumière. Bref, un vrai spectacle. Du grand spectacle!

Voir Patrizia Van der Weken en demi-finale

On ne réalise peut-être pas ce qui s’est passé. Mais voir une Luxembourgeoise en demi-finale du 100 m, qui est l’une des courses les plus courues au monde, ce n’était pas cousu de fil blanc il y a encore quelques années.

Bien sûr, Patrizia Van der Weken a prouvé depuis maintenant plusieurs années qu’elle était en progression constante. Et que l’objectif des demies était presque le minimum syndical pour l’élève d’Arnaud Starck. Encore fallait-il le faire. Et elle l’a fait! À jamais la première!

La hype autour de Ni Xia Lian, qui écrit encore plus l’histoire

La notoriété de Ni Xia Lian dépasse clairement le simple cadre du Grand-Duché. Et on a pu s’en rendre compte, notamment au moment de sa défaite face à la n° 1 mondiale Sun Yingsha.

Après la balle de match d’une rencontre dans laquelle elle s’est procuré une balle de set, elle a entamé un tour d’honneur, le sourire aux lèvres, comme d’habitude. Elle a fait des coucous à toute la salle qui l’a applaudie et encouragée tout au long du match. La pongiste olympique la plus âgée de l’histoire, qui est devenue, au tour précédent la joueuse olympique de ping victorieuse d’un match la plus âgée de l’histoire, a parlé longuement avec le Grand-Duc avant de satisfaire aux sollicitations médiatiques.

Et alors que, pour son adversaire, c’était plié en dix minutes, pour la Luxembourgeoise, ça a duré, duré, duré… Elle a passé plus d’une heure à répondre d’abord aux télés puis à la presse écrite. Du monde entier! Le Luxembourg, bien sûr mais aussi la Corée, les États-Unis, la Grande-Bretagne… et bien sûr la Chine.

D’ailleurs, une fois sa compétition terminée, Ni Xia Lian a poursuivi son marathon médiatique, répondant aux sollicitations des plus grands médias chinois pendant plusieurs jours. Et sur TikTok, la pongiste luxembourgeoise est tout simplement la troisième personnalité la plus populaire.

Le soutien du Grand-Duc

Sur tous les sites comme ici au départ du vélo, SAR le Grand-Duc a été très présent tout au long de la compétition pour encourager les athlètes luxemboureois.

C’est ce qu’on appelle être investi. Le Grand-Duc, qui officiait pour la dernière fois sur des JO avec cette fonction, était présent du début à la fin de ces Jeux.

Lors de la cérémonie d’ouverture, on l’a vu, lui et sa femme, subir, comme tout le monde, les foudres du ciel et se recroqueviller sous des ponchos de fortune, puisque lui, membre du CIO, ne souhaitait pas siéger à l’abri avec les grands de ce monde.

Et on les a ensuite vus sur chaque site olympique. Encourager les athlètes. Les consoler. Ne rien manquer des faits et gestes de chaque sportif luxembourgeois.

Il avait même choisi, en prévision d’une hypothétique magnifique performance, de remettre les médailles sur le triathlon féminin. Malheureusement, on sait ce qui est advenu de Jeanne Lehair. Le soutien grand-ducal a en tout cas été très apprécié de tous les athlètes.

L’esprit Team Lëtzebuerg

Raymond Conzemius le dit lui-même : Team Lëtzebuerg, c’est une grande famille. Dans les bons comme dans les mauvais moments. Durant 15 jours, on a vu des sportifs d’abord ne pas se contenter de la satisfaction d’être là. Ils n’ont pas passé 15 jours au village olympique à faire des selfies avec toutes les stars.

Non ! Après la cérémonie d’ouverture, ils sont rentrés à la maison pour se préparer et être dans les meilleures dispositions possibles au moment de leur compétition. Avec, certes, plus ou moins de réussite. Mais ce changement de paradigme veut dire quelque chose en soit : les Jeux, ce n’est pas une récompense.

C’est un objectif! Et dès qu’ils le pouvaient, tous allaient encourager leurs compatriotes. Les soutenir dans leurs épreuves respectives. Un vrai esprit Team Lëtzebuerg.

Les arbitres luxembourgeois au top

Ils étaient cinq arbitres ou juges luxembourgeois sur ces JO. Et ils ont tous performé. À l’image, entre autres, de Pol Pierret, qui arbitrait la finale masculine par équipe et notamment le remake de la finale en simple entre Fan Zhendong et Truls Moregard en tennis de table, de Carole Hepp, qui s’est distinguée et a hérité de la place de marqueuse sur la finale de volley France – Pologne, ou encore du juge de ligne Julien Viscogliosi qui était sur le match Nadal/Djokovic au deuxième tour mais également sur la finale remportée par le Serbe face à l’Espagnol Carlos Alcaraz.

Les jeunes de l’EHTL

Durant ces JO, la Maison du Luxembourg accueillait celles et ceux qui le souhaitaient pour vivre les Jeux d’une autre manière. Rencontrer les athlètes grand-ducaux. Participer à des conférences. Mais aussi se restaurer. Boire un petit coup. Ou carrément passer à table.

Et il faut bien reconnaître que les 14 écoliers de l’École d’hôtellerie et de tourisme du Luxembourg (EHTL), volontaires et ensuite sélectionnés, se sont admirablement acquittés de leur tâche. Toujours souriants et prêts à rendre service, ils ont rendu l’expérience Maison du Luxembourg d’autant plus agréable.

ON N’A PAS AIMÉ

La sortie ratée de Bob Bertemes

Sortie en queue de poisson pour Bob Bertemes.

Malheureusement, ses derniers JO n’auront pas permis à Bob Bertemes de connaître l’ivresse d’une finale mondiale. Comme ce fut trop souvent le cas tout au long de sa carrière, il n’a pas réussi à être à son meilleur niveau le jour J.

Et quitte la scène mondiale avec un anonyme jet à 20,27 m, lui qui venait de remporter le meeting de Schifflange avec 21,36 m. Soit 1 cm de plus que la marque demandée pour se qualifier directement pour la finale. Un crève-cœur.

La poisse de Jeanne Lehair

Jeanne Lehair a été stoppée sur ennui mécanique dès le troisième tour de vélo.

Objectivement, la triathlète était la meilleure chance en termes de résultat pour le Luxembourg sur ces JO. Mais alors qu’elle était dans le bon rythme et semblait pouvoir remonter sur le premier groupe à vélo, sa course a été brutalement interrompue par… un élastique.

Alors qu’il devait se casser au moment où elle enfilait sa chaussure, celui-ci a fini sa course dans le dérailleur, l’a bloqué. Et l’a cassé. Incapable de pédaler, Jeanne Lehair, complètement abattue, s’est écroulée le long des barrières, sur les Champs-Élysées et a pleuré à chaudes larmes son rêve olympique qui s’envolait.

La malchance des cyclistes

Pour ses derniers JO, Christine Majerus a joué de malchance. Mais elle a pu se produire devant une foule complètement incroyable, notamment comme ici à Montmartre.

Bien sûr, l’un comme l’autre était seul(e) mais tant Alex Kirsch que Christine Majerus abordaient ce rendez-vous olympique en grande forme. Et ils avaient bien l’intention d’être acteurs de leur course.

Malheureusement, pour lui comme pour elle, tous les espoirs de bien figurer se sont écroulés à cause d’une chute. Le Luxembourgeois s’est retrouvé par terre sans vraiment comprendre pourquoi, pris par une vague partie de la gauche et qui a fini sur la droite.

Revenu après un gros effort, il a tenté plusieurs fois de prendre le bon coup quand celui-ci est parti, il lui a manqué un peu d’énergie pour l’intégrer. Forcément, les efforts consentis auparavant n’ont pas aidé.

Majerus, quant à elle, a été victime collatérale de la chute de l’Américaine Chloé Dygert juste au début de la toute première ascension de la butte Montmartre.

Retardée, elle a dû extirper son vélo des barrières avant de repartir après avoir perdu pas mal de temps. Et malgré une très belle montée, elle a ensuite dû baisser pavillon car elle s’est retrouvée dans un groupe avec des filles qui avaient des compatriotes à l’avant et n’ont donc pas roulé. Christine Majerus a dû faire ce qu’elle pouvait et terminé sa carrière olympique en remportant le sprint du groupe qu’elle avait intégré.

La seule flèche ratée par Pit Klein

Pit Klein semblait bien parti pour mener 5-1 et se détacher dans son 32e de finale face au Colombien Santiago Arcila. Il lui «suffisait» d’un 7 pour inscrire deux points précieux et se rapprocher de la qualif pour le tour suivant.

Mais un coup de vent, un moment de déconcentration, de précipitation et le 7 nécessaire se transforme en 3. Qui change le match. Qu’il perdra finalement. Rageant!

Ces dixièmes ou centièmes qui ont manqué

Patrizia Van der Weken a couru sa demi-finale en 11« 13. Un temps presque moyen pour elle dont le record est à 11« 00. Et quand on sait que pour aller en finale, il fallait faire 11« 07, qu’elle a déjà couru à maintes reprises, on se dit qu’elle aurait pu y être.

D’ailleurs, sa mine renfrognée en zone mixte trahissait clairement une forme de déception : «Forcément, je suis un peu deg!». En natation, Ralph Daleiden espérait battre son record national (48« 63), voire se rapprocher du temps B de qualification (48« 58).

Mais le nageur d’Arizona, qui a subi une grosse vague après son virage, doit se contenter d’un 49« 12, synonyme de 30e place. Bien, mais pouvait mieux faire.

La polémique Peter Teglas

Pour ces Jeux, le COSL avait fait en sorte que chaque athlète soit dans les meilleures dispositions possibles. En amenant l’entraîneur personnel de chacune et chacun. Sarah De Nutte a donc pu compter sur le soutien de Peter Teglas, qui la suit depuis de longues années.

Et alors qu’on s’attendait à ce qu’il prenne place sur la chaise du coach, on a vu Tommy Danielsson, qui venait tout juste de finir avec Luka Mladenovic et qui allait ensuite rater le début de sa femme Ni Xia Lian, s’installer pour superviser Sarah De Nutte.

Après explication, le COSL a indiqué qu’il y avait eu des discussions en interne et qu’il avait été décidé, en accord avec la FLTT que si Peter Teglas pourrait travailler avec Sarah De Nutte jusqu’au jour J, le soir de son match, ce ne serait pas lui qui coacherait. Une explication très langue de bois qui a suscité de vives réactions.

Ce à quoi la FLTT a préféré botter en touche, annonçant dans un communiqué qu’elle ne s’exprimerait pas à ce sujet jusqu’à la fin des Jeux. Et c’est vrai qu’on aimerait bien savoir quelles sont les raisons qui ont poussé à prendre une telle décision.

La principale intéressée, au bord des larmes, avait du mal à comprendre ce qu’il en était : «Je pensais qu’on voulait tout faire pour qu’on soit performants. Qu’on tirait tous dans le même sens», se lamentait-elle.

Interrogé, Peter Teglas ne voulait pas entrer dans la polémique. Quant à Raymond Conzemius, il a clairement expliqué dans nos colonnes que le souhait était que chaque athlète puisse bénéficier de son coach personnel «jusqu’au bout», voilà qui a le mérite d’être clair.

On espère que les prochaines discussions entre l’instance olympique et la fédé de ping aboutiront sur une solution qui soit en faveur de l’athlète.