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[JO-2024] Lehair, la poisse !


Jeanne Lehair a fait deux tours de circuit avant de devoir mettre pied à terre, sur les Champs-Élysées.

TRIATHLON Alors qu’elle visait un top 8, voire se prenait à rêver de plus, Jeanne Lehair a vu son rêve brisé par… un élastique.

Comme la veille, c’est avant le lever du soleil, sur le coup de 4 h du matin, que la nouvelle est tombée : « C’est bon pour le triathlon!«  En clair, l’épreuve dames, prévue mercredi matin, allait bien s’élancer à 8 h. Et Jeanne Lehair, côté luxembourgeois, voyait son vœu exaucé : «Si c’est un duathlon, ça va me saouler», confiait-elle avec son franc-parler habituel dans nos colonnes, mercredi. Qu’elle soit rassurée : elle et ses copines allaient avoir enfin le droit de goûter à la Seine.

À l’heure prévue, toutes les jeunes femmes se sont donc positionnées sur le ponton, installé en contrebas du pont Alexandre-III, où sera jugée l’arrivée deux heures plus tard. Au programme, deux allers-retours dans l’eau avec la tour Eiffel comme décor. Les spectateurs, massés en nombre, apprécient.

Pour les triathlètes, si le départ est plutôt grisant, puisque dans le sens du courant, ça se complique carrément au moment du retour. C’est simple, on voit même ces filles, dont certaines sont les meilleures du monde dans l’exercice, faire littéralement du surplace. On souffre carrément avec elles. Et à ce petit jeu, c’est l’ancienne, la revenante, et surtout la championne olympique en titre, Flora Duffy, des Bermudes, qui se montre le plus à son aise. Auteure d’une véritable démonstration dans l’eau, la triathlète, qui file sur ses 37 ans, prend le départ à vélo avec une belle avance sur une meute lancée à sa poursuite.

Côté luxembourgeois, Jeanne Lehair, dont la spécialité n’« est pas vraiment la natation« , limite les dégâts en prenant son vélo aux alentours de la vingtième place. Elle se retrouve dans un deuxième paquet situé à une bonne minute trente de la tête, rapidement composée d’une dizaine de filles, puisque Duffy a été rattrapée.

«Je n’ai jamais vu ça !»

Mais alors qu’elle travaille plutôt bien pour tenter de revenir sur le premier groupe, la course de la Luxembourgeoise va s’arrêter sur les Champs. Alors que la chaussée, rendue très glissante par les pluies matinales, voit plusieurs filles se retrouver par terre, parfois très violemment, on voit soudain Jeanne Lehair mettre pied à terre. Complètement défaite, la néo-Luxembourgeoise ne peut cacher sa déception. On croit un temps que son rictus est synonyme de douleur. Mais renseignements pris, il s’agit d’un problème mécanique qui a mis un terme à son rêve olympique. En effet, un élastique qui sert à mettre les chaussures à plat n’a pas cassé comme il le devait. Au lieu de cela, il est venu s’infiltrer dans les rouages du dérailleur qui a cédé : «Je n’ai jamais vu ça. J’en ai discuté avec Paolo (NDLR : l’entraineur de Jeanne Lehair) et lui non plus n’a jamais vu cela», confie Thomas Andreos, le DTN. Et de positiver : «Bien sûr, c’est décevant. Il y a quelques mois, l’objectif de Jeanne, c’était d’aller aux Jeux. Puis c’est vrai qu’elle s’est prise au jeu. On parlait même, dans nos rêves les plus fous, de médaille. Mais elle est encore jeune. Il y aura encore d’autres occasions. Mais il va désormais lui falloir digérer tout cela.»

Finalement, c’est en dehors de la course, avec en plus un contrôle antidopage à satisfaire, que Jeanne Lehair a suivi, de loin, le sacre, à domicile, de la grande favorite Cassandre Beaugrand. Quelques heures plus tard, c’est le Britannique Alex Yee, auteur d’une fin de course à pied phénoménale, qui s’est paré d’or.

Les podiums

Course dames : 1. Cassandre Beaugrand (FRA) 1 h 54’55 »; 2. Julie Derron (SUI) à 6″; 3. Beth Potter (GBR) 15″

Course messieurs : 1. Alex Yee (GBR) 1 h 43’33 »; 2. Hayden Wilde (NZL) à 6″; 3. Léo Bergère (FRA) 10″

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