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[JO-2024] Jeanne Lehair : «J’ai épuisé mon quota de larmes»


Jeanne Lehair semble se demander ce qu’elle a fait pour mériter ça.  (Photo : luis mangorrinha )

Encore très émue, la triathlète est revenue sur son incroyable mésaventure.

Quelques heures après votre course, quel est votre sentiment ?

Jeanne Lehair : Toujours le même et il le restera pour toujours. J’ai épuisé mon quota de larmes. Ce n’était pas la journée que je voulais. Je n’ai pas eu un peu de malchance, mais le summum de la malchance. C’est triste. C’est décevant. Il n’y a pas souvent de courses en France. Pas souvent à Paris. Je suis surtout déçue, car j’avais toute ma famille qui était venue.

Sur le plan sportif, je vais m’en remettre. Mais le Grand-Duc a remis les médailles. Bien sûr, les chances d’aller en chercher une étaient minimes, car c’était hard hard. Mais au moins, passer la ligne d’arrivée. J’aurais vraiment été fière de faire une belle prestation. Mais ce n’était pas le cas.

Pouvez-vous nous expliquer ce qui s’est passé exactement ? 

En fait, on a un petit élastique qui est fait pour tenir la chaussure à l’horizontale quand on enfourche le vélo. Normalement, il pète direct. Et là, au lieu de finir sa vie d’élastique par terre, il l’a terminée dans ma patte de dérailleur. Il s’est coincé dedans et a fait péter le galet.

Ça s’est passé d’un coup ? 

Pas directement puisque j’ai fait un peu plus de deux tours. Mais peut-être qu’à force de tourner les pédales, il s’est incrusté au centre et ça a bloqué le truc. La chaîne sautait pas mal, elle ne pouvait pas rester sur une vitesse. Je me suis dit que ce n’était rien de grave, qu’il suffisait de changer de vitesse pour que tout revienne en ordre. Seulement, ça ne passait pas. J’étais en galère et même si ça me gonflait, je n’avais pas d’autre choix que de m’arrêter pour remettre ma chaîne, car je ne voyais pas ce que ça pouvait être d’autre.

Je stoppe en essayant de perdre le moins de temps possible et là, je vois ma patte de dérailleur en l’air. Je me suis demandé comment j’allais pouvoir remettre cela. Et j’ai compris qu’il manquait une partie. Comme je savais où ça avait merdé, je suis remontée et je l’ai retrouvée. C’est là qu’on a vu l’élastique. Ce n’était pas plus mal, ça m’évitait de me poser trop de questions.

Je me suis fait matraquer dans tous les sens

Au moment de votre abandon, vous êtes dans un deuxième paquet. Comment s’était passée la course jusqu’alors ? 

Au premier tour en natation, je me suis littéralement fait matraquer dans tous les sens. J’ai pris un coup dans les côtes à chaque mouvement. Au point que ça faisait même mal. Je ne pouvais pas poser ma nage. Après, en termes de place, je sors 19e. Mais avec le courant, il y avait des écarts de maboule. Je me retrouve à 1’35 », c’est abusé. Normalement, les dernières filles sont là. Donc j’étais bien dépitée en sortant de l’eau. Je savais que devant il y avait des rouleuses et que dans notre groupe, pas vraiment. En plus, je n’étais pas au courant de combien de filles étaient devant. Mais à la fin du deuxième tour, j’ai assisté au retour de deux filles qui sont des machines à rouler. Ça m’a remotivée… Et trois bornes après, terminé.

Sans ça, vous auriez pu faire quoi ?

Le groupe pose à une minute, c’est à la fois peu et beaucoup. Le top dix, c’était possible. Après, peut-être rattraper quelques-unes du groupe de tête. La partie en course à pied, c’est quand même la plus sympa pour se faire encourager. J’aurais vraiment aimé vivre ce moment.

Et, pour ne rien arranger, vous êtes retenue pour un contrôle antidopage ?

Oui, je me suis dit que c’était ma journée. Mais au moins, j’ai pu le faire rapidement.

Quelle est la suite de votre programme ?

Ce soir (NDLR : mercredi) je passe une nuit de plus à l’hôtel. Ça tombe bien, je n’avais pas envie d’être au village dans l’ambiance olympique. Je reste avec ma famille, mes frères. Et puis, je vais me changer les idées. J’irai voir de la natation, de la gym. Il y aura des soirées à la Maison du Luxembourg. C’est bien, ça va m’occuper. Et me faire penser à autre chose.

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