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[JO-2024] Athlétisme : Van der Weken si proche…


Patrizia Van der Weken se classe quatrième derrière notamment Sha’Carri Richardson, future médaillée d’argent ou la très impressionnante Julien Alfred, qui sera sacrée quelques dizaines de minutes plus tard. (Photo : luis mangorrinha )

Patrizia Van der Weken, 4e de sa série en 11″13, se classe 15e des demies. À seulement 6 centièmes du billet pour la finale olympique.

Un stade de France rempli à ras-bord. Et hormis les spécialistes du poids qui ont commencé leur concours, elles sont seules sur la piste. Prêtes à recevoir les encouragements du public. Peu avant 20 h, les concurrentes de la deuxième des trois demi-finales ont fait leur apparition sur la piste violette de l’enceinte.

Sous un ciel menaçant, mais qui n’avait pas encore déversé sa fureur, elles ont commencé leur routine. Couloir n° 8, Patrizia Van der Weken est bien présente. Elle pose sa gourde. Sort un mètre-ruban et installe ses cale-pieds. Le sport à ce niveau, c’est une mécanique de haute précision. Où le moindre détail compte. Une dernière gorgée avant de se mettre en place. Patrizia Van der Weken, première Luxembourgeoise de l’histoire à s’être qualifiée pour une demi-finale olympique, se met en place pour être présentée à la foule.

Le regard lointain

Auparavant, on verra l’impressionnante Julien Alfred, le regard très fermé, déterminée comme jamais au 6, la petite bombe américaine Sha’Carri Richardson, qui s’élancera couloir n° 7, juste à côté de la Luxembourgeoise. En revanche, un véritable séisme a secoué la planète athlétisme quelques secondes auparavant. Alors qu’elle était attendue couloir n° 5, la légende jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce ne s’est finalement pas présentée au départ. On apprendra plus tard qu’elle s’est blessée aux ischios lors de l’échauffement.

Forcément, cette absence rebattait les cartes. Une place de plus était à prendre, sachant que les 2 premiers et les deux meilleurs temps se qualifiaient pour la finale.

Au moment où la caméra s’arrête sur elle, Patrizia Van der Weken a le regard lointain. Elle se force à sourire et à saluer la foule, mais on sent qu’elle est rattrapée par le contexte : «J’étais beaucoup plus stressée que d’habitude», confirmera-t-elle d’ailleurs. Quand les fauves sont lâchés, elle ne peut rien face à la puissance d’Alfred, qui s’impose en 10« 84, suivie, juste derrière, par Richardson, tout en vélocité. Patrizia Van der Weken, quant à elle, laisse pas mal de filles derrière elle. À la lutte pour la troisième place, qui reviendra finalement à la Gambienne Gina Bass (11« 10), elle se classe quatrième en 11« 13, soit un petit centième de mieux que la veille, lors des séries.

Les Jeux, ça reste quelque chose à part

Pas un mauvais résultat, loin de là. Mais pas non plus une course idéale pour l’Ettelbruckoise, qui ne passe finalement pas si loin d’une incroyable finale olympique. En effet, avec les nombreuses absences jamaïcaines (Elaine Thompson-Herah forfait des trials jamaïcaines, Shericka Jackson qui privilégie le 200 m, Shelly-Ann Fraser-Pryce qui se blesse à l’échauffement), ça ouvrait des portes dans lesquelles on pouvait s’engouffrer.

Alors qu’on aurait pu imaginer qu’il faudrait courir largement sous les 11«  pour se qualifier pour la finale, en définitive, le précieux sésame ne s’établissait qu’à… 11« 07. Soit exactement les minima olympiques. Un chrono qui, s’il n’est pas devenu une habitude pour Patrizia Van der Weken, n’en est pas moins une marque qui ne lui fait pas peur depuis longtemps, elle qui a abaissé son record national à 11« 00 en demi-finale des derniers championnats d’Europe de Rome, où elle avait ensuite échoué pour un centième (11« 04 contre 11« 03) pour aller chercher une médaille d’argent ou de bronze.

Malgré toute son expérience, Patrizia Van der Weken reste encore une athlète très jeune. Qui courait une demi-finale olympique, ce qui est évidemment quelque chose d’incroyable pour une jeune femme de 24 ans. Et on a beau avoir déjà participé à des finales de championnat d’Europe, des finales mondiales indoor, remporté des Diamond League, on dira ce qu’on veut, mais les Jeux, c’est quelque chose à part : «Il faut être prête le jour J.»

Samedi soir, la Luxembourgeoise, finalement 15e de ses tout premiers JO, affichait une mine plutôt fermée. Avec, peut-être, l’impression d’avoir raté une opportunité unique. Il lui faudra certainement quelques jours pour réaliser que ce qu’elle vient de faire est déjà énorme. Et nul doute que cette expérience lui servira pour l’avenir : «Je reviendrai plus forte.» Avec, déjà, Los Angeles dans un coin de sa tête.

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