Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Pit Klein a cédé en 32es de finale face au Colombien Santiago Arcila (4-6). Mais il a eu une flèche pour mener 5-1.
On le dit, on le répète. Mais qu’est-ce que c’est beau ! «Je pense que c’est un des plus beaux sites olympiques. C’est magnifique.» Pit Klein est sous le charme. Malheureusement, il n’aura pas l’occasion de tirer deux fois sur l’esplanade des Invalides. Il faut s’imaginer : derrière soi, l’hôtel des Invalides, sur sa gauche, la tour Eiffel qui vous contemple et derrière la cible, une jolie vue sur le Grand Palais, où brillent actuellement les escrimeurs avant que les spécialistes du taekwondo prennent le relais la semaine prochaine.
C’est dans ce cadre exceptionnel que Pit Klein, 35e à l’issue des qualifications, affrontait hier en milieu d’après-midi le Colombien Santiago Arcila, 15e. C’est sous une pluie fine que les deux Robin des bois des temps modernes ont entamé leur duel. Avec un début parfait pour Pit Klein, qui signe trois 10 de suite, pour prendre les devants (2-0). La deuxième volée est plus serrée, on partage les points, on se retrouve à 3-1. Et par la suite, Pit Klein, qui tire en seconde position, vient de voir son adversaire totaliser 26 pts. Lui vient d’enchaîner deux 10 d’affilée. S’il fait au moins 7, il remporte le set et ne serait plus qu’à un petit point de la qualification pour les 16es de finale.
Malheureusement pour tout le clan luxembourgeois, qui s’est déplacé en masse, il commet sa seule grosse erreur de ce match avec un 3. Qui permet au Colombien d’égaliser. Quelques minutes plus tard, c’est Arcila qui a pris les devants (3-5). Pit Klein vient de sortir une belle perf. Et la commentatrice d’annoncer à la foule : «Arcila a besoin d’un 10 pour gagner»… et c’est ce qu’il fait, l’emportant 4-6. «Il a été très fort. Devant 18 000 personnes, on annonce qu’il doit faire un dix et il le fait. C’est très fort», reconnaît Filippo Clini, l’entraîneur de Pit Klein.
Battu, mais pas abattu
Battu, l’archer n’est pas abattu pour autant. Et il préfère retenir le positif : «Je fais une faute sur 15 flèches. J’étais prêt à tirer, mais le vent m’a bougé un peu. Ça m’a un peu perturbé et on n’a que 20 secondes pour tirer. J’ai perdu la tension et j’ai fait un 3. On est des êtres humains. Je pense avoir fait mon meilleur. Et j’espère que les personnes qui sont venues me voir ont apprécié le spectacle.»
Filippo Clini porte un regard de technicien très bienveillant : «C’est mieux de faire 10-10-3 que 9-8-8. Quand vous faites 10-10-3, le 3, c’est une grosse faute. C’est clair. Comme un penalty que vous mettez deux mètres au-dessus de la barre. Mais si vous regardez les résultats, il est l’un de ceux qui a mis le plus de 10. Il ne faut pas oublier de quoi on parle : une cible pas plus grande qu’une orange, placée à 70 m qu’on doit toucher avec un poids de 25 kg au bout des bras. On n’a pas eu de chance. Mais je trouve que le voyage de Pit est beau. Il est plus régulier. Il a grandi. Je suis très fier de lui.»
Son joli parcours, qui l’a mené pour la première fois sur la scène olympique, a pris fin sportivement hier en fin de journée. Mais Pit Klein entend bien désormais profiter du temps qu’il lui reste sur place pour aller encourager ses compatriotes.
