Le cavalier luxembourgeois a sorti une très belle prestation dans l’écrin versaillais.
Qu’on les aime ou qu’on les critique, il y a une chose sur laquelle les rageux auront du mal à lutter à propos de ces JO : les sites olympiques. Ils sont, dans l’ensemble, tout simplement exceptionnels. Il faut voir le Grand-Palais, où se déroulent les compétitions d’escrime, avant de faire place au taekwondo. Le Champs-de-Mars, au pied de la tour Eiffel, qui accueille notamment le beach-volley. Le pont Alexandre-III, qui a vu les cyclistes et les triathlètes lui rendre hommage. Et bien sûr, il y a Versailles!
Le choix du mythique château érigé sous Louis XIV était tout désigné pour accueillir les meilleurs cavaliers du monde. Quoi de mieux qu’un tel site, aussi éblouissant, pour mettre en valeur le travail combiné de l’homme et du cheval? Un lieu tout simplement époustouflant, mais dont l’accès se mérite avec plusieurs centaines de mètres à faire à l’abri des arbres pour atteindre enfin le saint des saints.
C’est donc là, sur le coup de 14 h 33 précises, que Nicolas Wagner-Ehlinger a fait son apparition au centre de l’arène. Lui et son cheval Quater Back Juniors avaient une prestation millimétrée à délivrer. En tant que profane, on ne peut que constater la beauté des gestes, la symbiose qui semble exister entre le cavalier et sa monture. Et au bout de cinq minutes d’un enchaînement de figures plus ou moins compliquées, mais toujours esthétiques, au moment de saluer, la foule applaudit à tout rompre. Donc, ça doit être une bonne nouvelle. Et quand on voit le seul cavalier olympique luxembourgeois de l’histoire, qui double la mise après Tokyo, serrer le poing en direction de la foule et remercier chaudement son cheval, on se dit qu’il est plutôt content. Et sa note, 71,988, lui offre alors une deuxième place de son groupe provisoire. Et un meilleur score qu’à Tokyo, où lui et sa monture avaient quitté la compétition avec un total de 70,512.
Habituellement plutôt taiseux, l’éleveur de chevaux avait le sourire au moment de livrer ses impressions : «Mon cheval était vraiment avec moi. Notre prestation était vraiment très bonne. Je pense que j’aurais dû avoir plus de points. Un juge était sur 74, c’était la bonne direction. Il y en a au moins un qui l’a vu!»
Rendez-vous dans quatre ans !
Venu avec l’intention de bien représenter son pays, Nicolas Wagner-Ehlinger se montrait donc plutôt satisfait : «En tant que Luxembourgeois, je suis fier de ce qu’on a fait. Et je pense que tout le monde peut l’être. On sait qu’on ne sera pas champion olympique, mais le but était de se présenter en top forme et c’est ce qui s’est passé.» Un véritable défi quand on sait que son cheval a été indisponible de longues semaines, et il a fallu attendre que ses pépins de santé soient terminés pour que le couple puisse reprendre le travail. Ce n’est qu’au mois de février que Nicolas Wagner-Ehlinger a vraiment pu se concentrer sur la préparation pour Paris.
Au vu du peu de temps dont il a disposé, il était donc très positif après cette prestation. Et peu importe s’il n’y a pas de qualification pour le freestyle, réservée aux deux premiers des six groupes et aux six meilleurs scores : «Je n’y ai jamais pensé. Tout ce que je voulais, c’était bien me présenter pour le Luxembourg.»
C’est ainsi que se concluent les deuxièmes JO de Nicolas Wagner-Ehlinger. Jamais deux sans trois? Lui ne ferme pas la porte pour Los Angeles : «S’il y a un cheval qui peut faire les JO à 19 ans, c’est bien Quater Back Junior!» Alors, rendez-vous dans quatre ans!