Six mois presque jour pour jour après avoir été opérée des croisés, Jenny Warling a réussi à décrocher le bronze en Pologne. Un formidable exploit !
Si on vous avait dit il y a six mois que vous seriez médaillée de bronze, vous l’auriez cru ?
Jenny Warling : Non ! La seule chose qui m’importait, c’était simplement de pouvoir participer. Je voulais à nouveau me retrouver sur le tatami à combattre face aux meilleures. Le résultat ne venait qu’en seconde position. Si je suis ici, c’est grâce au travail de toute une équipe. Les gens du karaté, le LIHPS, les médecins, les kinés. Je n’ai pas fait le travail toute seule!
Et ça s’est plutôt bien passé ?
Oui. J’ai eu de la chance d’avoir la Polonaise en premier combat. Je ne la connaissais pas, mais je savais que c’était contre elle que j’avais le plus de chances de gagner. Cette victoire avec beaucoup de points marqués (NDLR : elle gagne 5-2) m’a mise en confiance pour la suite.
La suite, c’étaient les retrouvailles avec Ivet Goranova, la championne olympique. Un match où le nul semblait convenir aux deux ?
Oui. On avait toutes les deux remporté notre premier match. Bien sûr, je me disais que s’il y avait une opportunité, je la saisirais, mais que si ce n’était pas le cas, je n’allais pas prendre des risques inutiles. Ivet attendait ma faute, j’attendais la sienne, et ça s’est terminé à 0-0.
Lors du troisième match, vous affrontez l’Azerbaïdjanaise, qui est 9e mondiale et qui a le même nombre de points que vous. Comment gérez-vous cela ?
En fait, je sais qu’en cas d’égalité, c’est le nombre de points marqués qui compte. Et j’en avais inscrit davantage. Donc, j’avais un peu moins de pression qu’elle. Mais à la fin du combat, alors qu’on est à 2-2, je vois une opportunité et je sais que je vais toucher. Ça me permet de l’emporter.
Il me manque encore les bons réflexes
Et de vous qualifier pour la demi-finale face à la n° 1 mondiale, un match serré que vous perdez sur un coup de pied au corps à 20 secondes de la fin. Que s’est-il passé ?
Déjà, il y a eu énormément de temps entre les poules et les demi-finales. Je préfère quand ça enchaîne. Je n’aime pas me refroidir et devoir repartir sur une préparation avec les douleurs un peu partout. Le combat était serré, il restait une quinzaine de secondes, mais elle est n° 1 mondiale. Et elle avait plus mis la pression que moi. Donc, je savais que si ça allait à la décision, c’est elle qui passerait. Il fallait que je tente quelque chose. Mais je me suis rapprochée un tout petit peu trop et, contre une fille d’un tel niveau, ça ne pardonne pas.
Comment jugez-vous votre niveau par rapport à celui de décembre dernier, quand vous étiez dans le top 5 mondial ?
Je crois que je suis plus ou moins au même niveau qu’au moment de l’arrêt. Maintenant, j’ai remarqué aussi qu’il me manque encore les bons réflexes. Contre Anzhelika, il y a quelques secondes où elle est un peu perturbée et, au lieu d’avoir le bon réflexe, j’ai hésité. Ça reviendra avec les compétitions.
Justement, quelle est la suite du programme ?
Samedi, on va à Cracovie pour passer deux jours et encourager les autres. On rentre lundi. Et ma prochaine compétition sera le K1 de Dublin, en septembre. Ce sera une compétition de préparation pour les championnats du monde à Budapest, en fin d’année.
Son parcours
Poule B : bat Maria Kerner (Pol) 5-2, fait match nul contre Ivet Goranova (Bul) 0-0, bat Madina Sadigova 3-2.
Demi-finale : est battue par Anzhelika Terliuga (UKR) 0-2.
Le classement : 1. Anzhelika Terliuga (Ukr); 2. Ivet Goranova (Bul); 3. Jenny Warling (Lux) et Tuba Yakan (Tur).