L’ancien ministre des Affaires étrangères du LSAP informe ce jeudi matin sur son compte Facebook qu’il ne va pas se présenter aux élections européennes de début juin. Après une carrière politique longue de plus de 40 ans, Jean Asselborn prend ainsi, pour de bon, sa retraite politique.
Il avait laissé entrouverte une petite porte, elle est désormais fermée. Jean Asselborn tire un trait sur la vie politique. Le poste de ministre des Affaires étrangères, occupé pendant près de 20 ans (2004-2023), restera donc le dernier pour le socialiste, qui a été élu, en 1984, pour la première fois à la Chambre des députés.
C’est sur son compte Facebook que Jean Asselborn a décidé d’annoncer sa retraite politique, après une carrière longue de plus de 40 ans. «Toutes ces années, j’ai essayé de servir au mieux le grand public, tant au niveau municipal, national qu’européen et international. J’ai l’impression que toutes ces années ont laissé des traces et que même les hommes politiques ne sont pas intemporels», écrit-il.
Une fin de mandat douloureuse et émotionnelle
Après avoir quitté le gouvernement, à la mi-novembre, Jean Asselborn avait décidé de ne pas occuper le siège de député, décroché lors des élections législatives du 8 octobre dernier. Sa fin de mandat était marquée par la difficile décision, très critiquée, de restreindre l’accueil de demandeurs d’asile masculins qui avaient déjà postulé dans un autre pays de l’UE pour obtenir le statut de réfugié.
Cet ultime épisode avait fait craquer émotionnellement le ministre socialiste. «Je sais que je risque de décevoir pas mal d’électeurs, mais il est temps de prendre un peu de recul, faute de quoi la bougie pourrait vite s’éteindre», avait expliqué Jean Asselborn au moment de renoncer à son mandat de député.
À ce moment, il n’avait pas encore exclu de se présenter aux élections européennes. Ce jeudi 18 janvier, l’ancien chef de la diplomatie luxembourgeoise affirme avoir «informé la direction de (son) parti qu’il serait préférable de ne pas participer (au scrutin), car je ne suis pas convaincu de pouvoir encore rassembler la motivation et l’énergie nécessaires».
Pas candidat, mais engagé contre les «destructeurs de l’UE»
Jean Asselborn se tient néanmoins à la disposition du LSAP, qui devrait être emmené par Marc Angel, un des vice-présidents sortant du Parlement européen, aux élections européennes. L’annonce de la fin de la fin de carrière de Jean Asselborn intervient aussi au moment où son ancien collègue de gouvernement, Nicolas Schmit, devrait être nommé comme tête de liste européenne du Parti socialiste européen.
Européen convaincu, Jean Asselborn met également perspective vouloir continuer à défendre la cause de l’UE «à travers de nombreux engagements qui m’ont été proposés à l’étranger au cours des prochains mois, pour tout faire pour que ceux qui veulent détruire l’UE dans son essence ne s’imposent pas».
«Encore 20 ans à grimper le Ventoux à vélo»
Et après ? «Quant au projet pour les 20 prochaines années, je compte pendant au moins 10 ans me rendre à vélo du Luxembourg au (Mont) Ventoux, et réussir à grimper jusqu’au sommet». «Et puis encore 10 ans, faire pareil avec le vélo électrique», ajoute le passionné de vélo.
Député-maire, président du LSAP, puis ministre
Jean Asselborn décroche son premier siège de député en 1984. Il a ensuite été pendant 20 ans député-maire de Steinfort, avant d’intégrer, en 2004, le gouvernement Juncker-Asselborn I. Au fil des près de 20 ans qui allaient suivre, Jean Asselborn – également ancien président du LSAP – est devenu le doyen des ministres des Affaires étrangères de l’UE, très apprécié pour son engagement sans faille et son franc-parler.