Jean Asselborn a participé mardi au Koweït à une réunion de la coalition internationale contre Daech. Pour le chef de la diplomatie luxembourgeoise, seule des solutions politiques négociées en Irak et en Syrie pourront défaire l’organisation djihadiste.
Une réunion placée sous l’égide des États-Unis, a rassemblé, mardi à Koweït City, les pays associés au sein de la coalition internationale contre Daech. Jean Asselborn, a rappelé à cette occasion que « le Luxembourg a soutenu l’Irak dans la lutte contre Daech, notamment au travers du financement des activités de déminage gérées par le Service de la lutte anti-mines des Nations unies (UNMAS) à Mossoul », selon un communiqué du ministère luxembourgeois des Affaires étrangères. Cette contribution apportée dans un cadre post-conflit en Irak vise à participer à la stabilisation du pays.
Alors que le Luxembourg accueille actuellement plusieurs centaines de réfugiés irakiens et syriens sur son territoire, ces opérations de déminage sont aussi un premier pas en faveur d’un « retour des personnes déplacées dans les zones précédemment occupées par Daech ».
Le Grand-Duché a également contribué à la lutte contre les engins explosifs improvisés, et poursuivra son engagement au travers d’un nouveau projet de déminage en Irak, par le biais de l’initiative «renforcement des capacités de défense » de l’OTAN.
Daech continue d’exister en Syrie
Sur un plan politique, le ministre luxembourgeois a appelé à l’unité des irakiens pour conjurer le terrorisme islamiste : «Afin de détruire Daech durablement et d’empêcher qu’il n’émerge à nouveau, un accord politique global entre toutes les composantes de la société irakienne est nécessaire.» Jean Asselborn a estimé qu’«ainsi, l’Irak pourra mettre en place un système de gouvernance inclusif qui reflète la diversité religieuse et ethnique de sa population».
Faisant remarquer que si Daech est défait en Irak, l’organisation continue toutefois à exister de l’autre côté de la frontière, et, alors que les combats s’intensifient notamment dans les régions syriennes d’Afrin, d’Idlib et de la Ghouta orientale, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a insisté sur le fait qu’il n’y a pas de solution militaire.
«Seul un processus politique mené par les Syriens, sous l’égide des Nations unies, selon les dispositions de la résolution 2254 du Conseil de sécurité et les principes du communiqué de Genève, permettra de ramener la paix et la stabilité en Syrie», a-t-il déclaré devant les 75 représentants de pays et organisations engagés dans la coalition. «C’est ce processus politique inclusif qui créera les conditions nécessaires pour l’éradication de Daech», a insisté en conclusion le ministre.
Alors que les derniers membres de Daech à Idlib se sont rendus mardi, le régime syrien mène toujours une opération contre les combattants de l’EI dans la province orientale de Deir Ezzor, frontalière de l’Irak. Les djihadistes maintiennent également une présence limitée notamment dans une zone désertique du centre de la Syrie ainsi que dans un quartier périphérique de Damas.
Le Quotidien