Les bureaux de vote du Luxembourg ont accueilli ce dimanche des électeurs plus ou moins convaincus. Certains se sont rendus aux urnes avec plaisir pour constituer le futur Parlement européen. De leur côté, les assesseurs ont eu une matinée calme, en attendant le moment de stress du dépouillement.
Tout est calme en ce dimanche matin ensoleillé et il n’y a pas grand monde pour aller voter. Seuls quelques-uns se pressent avant d’aller manger en famille pour la fête des Mères. Le bureau de vote de Remich ne fait pas exception. Certains électeurs sont venus par envie, d’autres par obligation. « Il fallait le faire, alors on l’a fait », dit un couple en sortant de la mairie.
« Je n’étais pas très au courant des listes et des candidats pour ce vote. J’avais quand même une petite idée, mais je m’y intéresse tellement peu », soupire Ana accompagnée de sa fille Patricia qui a, elle aussi, voté. Une forme de lassitude se fait ressentir chez cette électrice. « On ne manque pas d’information, mais entre le travail et les enfants, je n’ai pas pris le temps de regarder tout ça. »
D’autres, au contraire, sont persuadés de l’utilité du scrutin européen. « Je viens vraiment par plaisir », affirme un électeur allemand qui craint pour la future composition du Parlement. « La droite radicale va passer malheureusement et il va falloir lutter ».
Alina est, elle aussi, une Européenne convaincue. Pour elle, venir voter était une évidence. « Ensemble, nous sommes plus forts. Le Luxembourg est un si petit pays coincé entre la France, la Belgique et l’Allemagne. On ne pourrait rien faire sans l’Europe. »
Elle ne comprend pas comment certains partis peuvent croire à la fin de l’Union. « Ils ne se rendent pas compte que des économies séparées ne pourraient pas fonctionner. Et imaginez remettre les frontières. » Habitante de Schengen, elle se sent pleinement européenne. « J’adore l’hymne européen et les valeurs européennes sont les miennes. Il faut les défendre. » Alina pense ainsi que l’Europe devrait être « libérée de la corruption et de toutes les formes négatives qui pèsent sur elle. »
Peu d’électeurs avant midi
Voter à Schengen pour des élections européennes est « un moment symbolique dans un lieu historique ». Mais pour le président du bureau de vote, il s’agit aussi « d’une ville comme les autres ». Chantal est l’une des assesseures du bureau. Depuis l’ouverture à 8h, elle a vu passer des « très motivés, des moins motivés », mais aussi « des personnes qui avaient bien fait la fête samedi soir ».
« En général, il y a beaucoup de monde à 8h et à 11h, mais aujourd’hui ça n’a pas trop été le cas. » « On n’a pas vu grand monde encore, confirme Antoine, président du bureau 2 à Esch-sur-Alzette. Il y a des phases où d’un seul coup tout le monde arrive. Peut-être que ce sera le cas vers 14h avant la fermeture. » Chaque bureau est composé d’un président, un secrétaire et quatre assesseurs au moins. En dehors des moments d’affluence, il y a « peu d’urgences à gérer » affirme Antoine. « Ce sont plutôt les personnes qui sont distraites et qui ne font pas attention à leur lieu de vote. »
« Le plus gros moment de stress, ça va être le dépouillement »
« Il y a assez de personnel dans les bureaux, comme ça on peut faire une pause pour aller manger ou sortir un peu si certains ont besoin. » À midi, dans le bureau d’Esch-sur-Alzette, les assesseurs mangent leurs sandwichs tous ensemble en attendant les électeurs. « Le plus gros moment de stress, ça va être le dépouillement. Comme ça fait plusieurs années que je le fais, il y a moins d’appréhension, mais il faut que les comptes soient bons et ça peut prendre beaucoup de temps. On en a pour deux heures environ, mais on ne sait jamais », confie Antoine.
« C’est un moment très fort quand on vide la poubelle », appuie Chantal en désignant la grosse urne qui trône au milieu de la pièce. Une fois les résultats établis, les bureaux de vote les communiquent au bureau central qui a la charge de les envoyer au niveau européen.