En 2015, un élève policier avait été impliqué dans une rixe à Luxembourg. Vendredi, il s’est défendu devant la Cour d’appel.
C’est une affaire qui n’était pas restée sans conséquences pour l’élève policier. À cause de cette rixe au couteau devant une discothèque au Limpertsberg dans laquelle il avait été impliqué fin février 2015, le ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider, lui avait retiré son statut.
Il n’avait pas eu le droit de prêter serment lors de la cérémonie en septembre 2015. S’en était suivi plus d’un recours devant le tribunal administratif. Entretemps le jeune homme de 30 ans a été assermenté et il travaille dans un commissariat dans le sud du pays.
Mais l’affaire se trouve toujours entre les mains de la justice. Vendredi matin, la Cour d’appel s’en est saisie. Reconnu coupable fin mai 2017 par la 13e chambre correctionnelle d’avoir blessé un autre chamailleur en lui portant un coup de couteau, le jeune homme avait interjeté appel.
«Ce n’est pas vrai, je n’ai pas attaqué quelqu’un avec un couteau», s’est-il défendu à la barre vendredi. Il n’est pas le seul protagoniste de cette rixe à avoir interjeté appel. Son frère (34 ans) a fait de même alors qu’il avait été acquitté. Pour lui, le tribunal avait en effet retenu que la condition de la légitime défense était établie.
«Jusqu’à présent, jamais personne qui a été acquitté n’a encore fait appel», a dit la présidente pour marquer sa surprise. Mais comme il a fait appel en dehors du délai de 40 jours, le parquet général a estimé que son appel n’est pas recevable.
Un couteau avec une lame spéciale
La question qui intéressait avant tout la Cour d’appel : «Comment la victime a-t-elle pu décrire le couteau avec la lame noire si ce dernier n’a pas été sorti lors de la rixe?» C’était d’ailleurs le principal argument avancé par la représentante du ministère public lors du procès en première instance. Le policier n’avait pas d’explication.
D’après lui il avait l’habitude d’avoir un couteau sur lui. Quand la présidente de la Cour lui a fait remarquer que c’était toutefois un couteau avec une lame bien spéciale, il a dit : «C’est parce qu’il me plaisait, pas pour une autre raison.»
Le représentant du parquet général s’est dit d’accord, dans les grandes lignes, avec le premier jugement rendu. Il a demandé la confirmation de la peine prononcée contre le policier : trois mois de prison avec sursis et une amende de 1000 euros. Il estime toutefois que le deuxième protagoniste (45 ans) de la rixe, condamné en première instance à quatre mois de prison avec sursis et 750 euros d’amende, devrait également écoper de trois mois avec sursis.
Comme cela avait été retenu pour le policier, il demande que soit retenue la provocation. Le troisième homme (25 ans) – la victime du coup de couteau et l’auteur de coups de boule durant la rixe –, qui avait pris 12 mois avec sursis et une amende de 1 000 euros, n’avait pas interjeté appel.
Prononcé le 2 avril.
F. A.