En avril, ce père de famille a mené une grève de la faim à Jarny. Ceci afin d’éloigner l’individu (un voisin) condamné pour l’agression de sa fille. Lundi, la cour d’appel n’a pas répondu à ses attentes. Alors il a décidé de se faire entendre à Paris.
Il attendait beaucoup de la cour d’appel de Nancy. Sans doute, trop. Lundi, Francis S. a appris que la juridiction meurthe-et-mosellane n’accédait pas à sa demande d’éloignement formulée à l’égard d’un voisin. Ce dernier avait été condamné en décembre dernier par le tribunal correctionnel de Briey à 1 an de prison avec sursis assorti de 5 ans de mise à l’épreuve. L’objet de sa condamnation : l’agression sexuelle perpétrée contre la fille de Francis, en juillet 2016. Elle n’était âgée que de 8 ans à l’époque des faits. En avril dernier, la gamine a vu son père entamer une grève de la faim sur le parvis de la mairie de Jarny. Celle-ci a duré moins de quatre jours. Lundi, elle a encore dit au revoir à cette figure paternelle, partie cette fois à vélo du domicile familial, à Jarny, pour rallier Paris. Et plus précisément le ministère de la Justice, où le père de famille entend crier son désarroi. Entretien téléphonique à distance, entre deux étapes.
Finalement, la cour d’appel n’a pas pris de mesure d’éloignement à l’encontre du supposé agresseur de votre fille. Comment avez-vous pris la nouvelle ?
« Mal, très mal. On se fout de moi. Je le sentais déjà, durant le procès, que la situation n’évoluerait pas. Je ne me suis pas trompé… »
Pourtant, en plus du jugement en première instance, la Cour a inclus dans son arrêté une interdiction pour l’agresseur de rentrer en contact avec la victime…
« Et alors ? Je le rappelle une énième fois : cet homme habite à 22 mètres de mon domicile ! Vous pensez vraiment que l’on ne va pas le croiser ? Il suffit qu’il aille dans le jardin, qu’il sorte de chez lui, pour rencontrer ma petite. Sans compter les insultes quotidiennes proférées par la compagne de ce… »
Après une grève de la faim, vous avez donc décidé de changer de braquet. Où comptez-vous aller ?
« À Paris. Je suis parti lundi à vélo depuis Jarny, seul et sans assistance. J’ai informé le ministère de la Justice de mon arrivée vendredi en début d’après-midi. Ils vont m’entendre. »
Qu’attendez-vous de cette entrevue, du moins si quelqu’un prend la peine de vous recevoir ?
« Qu’on m’écoute et qu’on accède, enfin à ma demande ! Sinon, il y aura un drame. Je ne le cache plus : la cocotte va exploser. Je ne peux plus vivre à côté de l’agresseur de ma fille. Une agression sexuelle, vous vous rendez compte ? Et je le répète, à 22 m de distance. Tout ce que je fais, c’est pour elle, c’est pour ma petite. Vous, que feriez-vous à ma place ? Il faut qu’il parte. Ou sinon, que la justice m’emprisonne car je ne lâcherai pas ! »
Propos recueillis par Jean-Michel Cavalli
(Le Républicain Lorrain)