Un puissant tremblement de terre a touché l’ouest du Japon lundi (dimanche à 22h58, heures de Paris) tuant au moins trois personnes dont une petite fille de neuf ans et provoquant coupures de courant et suspension du trafic ferroviaire à une heure de forte affluence.
L’Autorité de régulation nucléaire a indiqué n’avoir rien détecté d’anormal dans les centrales de la région, tandis que plusieurs usines dont les constructeurs d’automobiles Honda et Daihatsu ont suspendu leur production pour procéder à des vérifications.
Le bilan officiel donné par l’Agence chargée des situations d’urgence est de trois morts et 214 blessés dans les régions d’Osaka, Hyogo et Kyoto. La fillette a été tuée sur le chemin de l’école. Selon les médias, l’enfant a été tué par l’effondrement d’un mur bordant une piscine dans son école dans la localité de Takatsuki, au nord d’Osaka.
L’autre décès officiellement confirmé est celui d’un homme de 80 ans. Il a lui aussi été victime de la chute d’un mur, a rapporté la chaîne de télévision publique NHK, ajoutant qu’un autre homme était mort, écrasé par un meuble chez lui.
170 000 foyers sans électricité
Ce fort séisme, qui s’est produit à 7h58 locales, a privé d’électricité plus de 170 000 foyers et temporairement mis à l’arrêt plusieurs lignes de train dont de trains rapides « shinkansen ». Mais il n’a pas provoqué de mouvement de panique. Les chaînes de télévision montraient des passagers descendant dans le calme sur les voies, à l’aide d’échelles apposées par le personnel du réseau ferroviaire. Au moins un incendie s’est déclaré dans un logement situé au nord de la ville d’Osaka, selon des images qui ont aussi montré une rupture de canalisation d’eau.
« J’étais pétrifié. Je ne pouvais rien faire après le tremblement de terre. Cela m’a rappelé celui de Kobe (près de 6 500 morts en janvier 1995, NDLR). J’étais inquiet pour mon fils qui venait de partir au lycée. J’ai été soulagé d’apprendre plus tard qu’il était sain et sauf », a confié Eiji Shibuya, un homme de 52 ans habitant Itami à l’est d’Osaka.
Traumatisme de Fukushima
Pour d’autres, cet épisode a ravivé le traumatisme du séisme survenu le 11 mars 2011 dans le nord-est du pays, suivi d’un terrible tsunami qui a fait 18 000 morts et disparus et provoqué un accident majeur à la centrale nucléaire de Fukushima. « J’ai cru que (la même chose) allait se produire », témoigne Saki Iwashimizu, une habitante d’Osaka de 52 ans. « C’était tellement effrayant », souffle-t-elle.
« Le sol a tremblé violemment. C’était une secousse forte verticale. Quasiment toutes les assiettes sont tombées et se sont brisées sur le sol », raconte Kaori Iwakiri, une infirmière de 50 ans, ajoutant qu’elle allait apporter de l’eau à ses parents privés d’eau courante et d’électricité par le séisme.
Magnitude 6,1 selon l’agence japonaise
Le Premier ministre Shinzo Abe a rapidement pris la parole pour assurer de la mobilisation du gouvernement, avec « pour première priorité de sauver la vie des gens ». Il a ordonné à son équipe de « réunir promptement des informations sur d’éventuels dégâts ».
Ce tremblement de terre, de magnitude 5,3 selon l’institut américain USGS, s’est produit à une profondeur de 15,4 kilomètres.
L’Agence météorologique japonaise a pour sa part évalué la profondeur à 13 km et la magnitude à 6,1, révisant ses précédentes évaluations. L’intensité a été mesurée à « six moins » sur l’échelle sismique nippone, utilisée pour évaluer les effets en surface d’un tremblement de terre.
Elle s’étend du degré un (tremblement à peine perceptible) au degré sept (les meubles volent dans la pièce et des maisons s’effondrent). Au degré « six moins », il est difficile de se tenir debout. Le séisme a été suivi de nombreuses secousses secondaires et les autorités ont mis en garde les habitants de la région contre le risque d’effondrements de maisons et de glissements de terrain, des pluies étant de plus attendues.
Le Japon est situé sur la Ceinture de feu du Pacifique, une vaste zone qui concentre la majeure partie des tremblements de terre et des éruptions volcaniques de la planète. Il subit chaque année plus de 20% des séismes parmi les plus puissants recensés dans le monde.
AFP / LQ