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J-6 avant le référendum sur la Nordstad


Le 23 mars, les électeurs de Bettendorf devront indiquer s’ils souhaitent que le conseil communal finalise les discussions exploratoires concernant la Nordstad. (Photo : archives editpress/fabrizio pizzolante)

Après des semaines de débats et un référendum obtenu par la force, les habitants de Bettendorf s’apprêtent à donner leur avis sur le maintien ou la sortie de leur commune de la fusion Nordstad.

À la suite du dépôt de 621 signatures à la mairie de Bettendorf le 29 novembre dernier, l’initiative citoyenne «Pro référendum» s’était mise en pause avec le sentiment du devoir accompli. La décision polémique du conseil communal de se retirer des discussions pour la Nordstad allait finalement être débattue publiquement par les citoyens. À quelques jours de l’échéance le 23 mars prochain, la Biergerinitiativ Pro Referendum an der Gemeng Bettenduerf a repris son activité afin de promouvoir le référendum. L’une de ses membres, Anouk Wagner, nous livre un état des lieux.

Comment est l’ambiance dans la commune à quelques jours du référendum ?

Anouk Wagner : Cela reste un sujet clivant puisqu’il y a des gens qui ne sont pas contents qu’il y ait un référendum, certains même qui nous en veulent. Il y a des gens qui, d’un côté et de l’autre de la question, ne se parlent plus. En tout cas, cela n’est pas notre genre, nous communiquons entre nous normalement, et pas pour créer de la discorde entre les gens.

Alors oui, il y a des discordes mais c’est rare. Quand les gens commençaient à parler du référendum et de la Nordstad, c’était toujours avec respect même si les uns et les autres n’étaient pas d’accord. C’est resté très bienveillant et cela nous a bouleversés.

Il y a des discordes mais c’est rare

Quelle a été votre réaction face aux «règlements de comptes» entre bourgmestres ?

En tant que citoyenne, c’est dur de voir les choses de façon transparente et c’est un gros problème dans ce dossier. Nous ne savons pas vraiment ce qui s’est passé entre eux, mais je trouve que la réponse du bourgmestre ressemble à un aveu. Il pensait qu’il était exclu alors qu’il ne l’était pas et donc il leur a dit de continuer sans lui puisqu’il était traité de cette manière.

Tout cela reste très dur à juger puisque personne n’avoue en disant : «Oui c’est vrai, nous avons fait une faute». En tant que citoyen, c’est donc dur d’y voir clair. Il y a de l’insécurité dans les réponses, par manque de preuves. Nous nous posons donc des questions, nous sommes dans le doute et cela est malheureux.

La réunion d’information publique du 27 février dernier n’a pas écarté vos doutes ?

Le problème est que la réunion a commencé à 19 h 30 avec presque les deux premières heures durant lesquelles des projets déjà accomplis ou futurs ont été présentés, comme dans un ordre du jour classique. Puis, le référendum s’est déroulé à la fin de la séance, alors qu’il restait peu de temps et que les gens étaient fatigués. C’est dommage, car c’était le sujet principal et nous avons eu peu de temps pour parler vraiment de la question de la Nordstad. Il y a eu deux discours très longs d’échevins pour dire à quel point eux ne voyaient plus d’intérêt dans l’intégration de la commune dans la Nordstad et c’était tout, ils ont clôturé.

J’avais par exemple des questions et on aurait alors pu rester jusqu’à minuit mais bon, il y avait une journée de travail après. Parler du référendum au début, suivi de deux heures de questions, voilà qui aurait été génial.

Ce sera très serré

Quelles étaient vos questions ?

Je voulais savoir quel était leur plan si l’on sortait de la Nordstad, savoir comment ils envisageaient la communication avec les autres communes. Surtout avec Diekirch, puisque Diekirch et Gilsdorf (NDLR : section de Bettendorf) sont très rapprochées, et donc comment nous allons travailler ensemble pour le trafic qui passe par Gilsdorf par exemple ? Ce sont surtout des questions pratiques pour savoir s’ils ont vraiment pensé au plan si l’on sort.

Il y a toujours de bonnes raisons pour sortir, mais il y a également un prix à payer. Comment envisagent-ils notre avenir ? Comment allons-nous nous organiser en tant que petite commune à côté d’une très grande à ce moment-là ? Il faudra communiquer et avoir du poids, c’est évident. Certains disent qu’il y a de bons côtés, ce que j’entends et respecte, mais des choses néfastes peuvent aussi se produire.

Toujours est-il que le référendum est consultatif.

Oui, c’est consultatif, mais ne pas écouter les citoyens ne serait peut-être pas le choix le plus malin. Quel que soit le résultat, il faudra rester en contact avec nous. C’est justement ce que nous leur avons reproché dès le début. Oui, nous élisons un conseil communal qui prend des décisions pour nous, mais c’est bien que, pour certaines décisions, les citoyens puissent s’exprimer directement.

On ne demande pas une telle démocratie pour toutes les questions, mais il y a en certaines, comme celle-ci, qui sont majeures et qui vont décider de notre avenir sur des dizaines d’années, voire une centaine.

Avez-vous une idée de quel camp va l’emporter ?

Non, c’est très dur et je pense que ce sera très serré. Le côté qui va gagner va l’emporter de très peu. Nous pensons que cela pourrait être 52 % contre 48 % par exemple.

«Quel que soit le résultat, il faudra rester en contact avec les citoyens», affirme Anouk Wagner Photo : dr