Le Premier ministre et président du CSV, Luc Frieden, avait pris les devants. Hier soir, le conseil national du Parti chrétien-social s’est prononcé «à une très large majorité» pour l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la loi suprême, en maintenant la législation déjà en vigueur.
Point de détails sur la tournure finale que doit prendre la proposition de révision de la Constitution, mais le CSV s’est formellement engagé à mener des «échanges avec les autres formations politiques représentées à la Chambre des députés afin de trouver un consensus le plus large possible». Une concertation avec le partenaire de coalition, le DP, est annoncée.
Le député Marc Baum (déi Lénk) a proposé d’inscrire le «droit» à l’avortement dans la loi suprême. Le CSV et le DP plaident pour y ancrer une «liberté publique». En France, le Conseil d’État était venu à la conclusion qu’il n’existait pas de différence entre «droit» et «liberté». Les travaux en commission parlementaire vont reprendre lundi prochain.
En attendant, le CSV «réaffirme son engagement clair en faveur des droits des femmes et de leur liberté de choix». Le parti considère que l’ancrage de l’IVG dans la Constitution «renforce le libre choix des femmes et, par conséquent, leur droit à l’autodétermination corporelle et sexuelle, dans le plein respect des principes démocratiques et de la liberté de conscience».
Chacun des 21 députés du CSV pourra toutefois poser son propre choix au moment du vote sur le texte final à la Chambre. Une majorité des deux tiers sera requise. Les 20 élus du LSAP, de déi gréng, de déi Lénk et du Parti pirate vont donner leur feu vert. Les cinq députés de l’ADR vont voter non. Les voix manquantes devront être trouvées dans les rangs du CSV et du DP (14 députés).