Les secours étaient à pied d’œuvre jeudi pour tenter de retrouver quelque 25 personnes, dont plusieurs enfants, qui se trouvaient dans un hôtel dévasté mercredi après-midi par une avalanche, près de la zone touchée par plusieurs séismes dans le centre de l’Italie.
L’alerte avait été donnée en fin d’après-midi mais les secouristes ne sont arrivés que dans la nuit, après des heures d’efforts à ski sous les bourrasques de neige. « Il y a beaucoup de morts », a déclaré l’un des chefs des secouristes, Antonio Crocetta, cité jeudi par les médias. Les disparus ne donnent aucun signe de vie, ont ajouté les pompiers sur Twitter.
Deux personnes en hypothermie ont été retrouvées à l’extérieur de la structure principale et une première victime a été extraite des décombres.
L’un des survivants, Giampiero Parate, 38 ans, hospitalisé en réanimation à Pescara, sur la côte, a raconté à la télévision publique que l’avalanche avait frappé alors qu’il était sorti chercher quelque chose dans sa voiture. Il a réussi à s’extraire de la neige et à se réfugier dans sa voiture. Mais son épouse et leurs deux enfants étaient toujours sous les décombres.
L’un de ses amis, Quintino Marcella, a raconté à l’agence AGI qu’il l’avait appelé à l’aide mercredi vers 17H40 (16H40 GMT) et lui avoir encore parlé jeudi matin: « Il était un peu confus mais il pleurait, désespéré, parce qu’il s’inquiétait pour ses enfants de 6 et 8 ans et pour sa femme ».
Selon le registre de l’hôtel Rigopiano, situé près de Farindola, dans les Abruzzes, il y avait mercredi sur place 20 clients et 8 membres du personnel.
La neige, qui atteint deux mètres par endroits, a complètement isolé l’hôtel. Les premiers secouristes ont commencé à déblayer à la pelle, tandis que la colonne mobile des secours, se frayant lentement un chemin dans la montagne, est arrivée en fin de matinée, avec du matériel pour déblayer et des équipes cynophiles.
Selon des images fournies par les pompiers et la police, l’hôtel est presque entièrement recouvert de neige. Des images à l’intérieur fournies par les secouristes montrent un hall et des couloirs vides et apparemment intacts, mais aussi d’autres endroits emplis d’amas de neige, de roches et de débris.
Sur ces images, on voit combien la coulée de neige a pénétré à l’intérieur de l’établissement.
Ghiaccio e macerie dentro l’Hotel #Rigopiano travolto dalla valanga: le prime immagini dell’interno → https://t.co/TM9dbfHE59 #terremoto pic.twitter.com/76j2G13hRp
— Rainews (@RaiNews) 19 janvier 2017
Plusieurs sources ont assuré que la violence de l’avalanche avait poussé l’hôtel d’une dizaine de mètres.
Farindola se trouve à une centaine de kilomètres de la région d’Amatrice, touchée mercredi par une série de fortes secousses sismiques. Il était encore impossible de savoir si cette avalanche a été déclenchée par l’une de ces secousses, fortement ressenties à Rome, à près de 180 km d’Amatrice, et dans tout le centre de la péninsule.
L’arrivo dei soccorritori di fronte all’hotel #rigopiano travolto: « La #valanga lo ha spostato di 10 metri » → https://t.co/evmsfUHMNK pic.twitter.com/nyVoESAT51
— Rainews (@RaiNews) 19 janvier 2017
Cette série de secousses, dont quatre d’une magnitude allant de 5,2 à 5,7, a réveillé dans une zone touchée actuellement par des chutes de neige historiques le traumatisme des séismes plus puissants d’août et d’octobre.
« Nous sommes pris dans une sorte de tenaille sans précédent avec des chutes de neige comme on n’en avait plus vu depuis des décennies et avec les secousses sismiques d’hier », a déclaré le chef du gouvernement, Paolo Gentiloni, en visitant le centre opérationnel de la Protection civile à Rieti.
Une personne a été retrouvée morte sous les décombres d’un bâtiment à Castel Castagna mais aucune autre victime n’a été signalée.
Les deux urgences de front compliquent cependant beaucoup les secours: « En raison de la météo, on demande aux habitants de rester chez eux, mais à cause du séisme, ils devraient quitter leur logement », a expliqué Fabrizio Curcio, le chef de la Protection civile.
Plusieurs milliers de militaires ainsi que 850 pompiers sont à pied-d’œuvre, alors que des centaines de personnes dans des hameaux isolés restent coupées du monde et des dizaines de milliers de foyers privés d’électricité.
À Montereale, l’un des épicentres des secousses de mercredi, de nombreux habitants qui ont passé une nuit agitée sous une grande tente alternaient entre fatalisme et désespoir.
Depuis le séisme du 24 août qui a fait près de 300 morts à Amatrice, la zone a enregistré plus de 47.000 secousses, dont neuf d’une magnitude supérieure à 5, selon l’institut italien de géophysique (INGV).
« Je ne sais pas ce qu’on va faire, c’est peut-être le moment de partir. Tous ce que nous avons est ici, mais nous ne supporterons pas de nouveaux séismes », a témoigné Tamara Ottaviani, une mère de famille de 41 ans.
Le Quotidien / AFP