Vingt personnes au moins ont trouvé la mort et plusieurs dizaines ont été blessées dans une collision frontale entre deux trains mardi dans le sud de l’Italie, dans la région des Pouilles.
« Cette collision a fait 20 morts et 35 blessés, dont plusieurs dans un état très grave », a indiqué Vito Montanaro, directeur général de l’ASL de Bari, l’entité locale qui gère notamment les hôpitaux de cette ville, située à proximité du lieu de l’accident.
Les autorités locales ont lancé un appel aux donneurs de sang et ont rappelé tous les médecins et infirmières qui se trouvaient au repos, annulant toutes les opérations non urgentes dans les hôpitaux.
Arrivé sur les lieux de cette catastrophe, le ministre italien des Transports Graziano Delrio s’est refusé à donner un bilan de l’accident, évoquant simplement un choc « très violent » entre les deux trains et annonçant l’ouverture d’une enquête.
L’accident s’est produit lors d’une collision frontale entre deux convois composés de quatre voitures chacun, qui se trouvaient sur la même ligne ferroviaire locale, un des rares endroits où il n’y a pas de double voie, selon des images diffusées sur les télévisions. La protection civile locale a parlé d’informations partielles et s’est refusée pour sa part de donner un bilan.
« C’est un désastre comme si un avion s’était écrasé », a commenté sur Facebook Massimo Mazzilli, maire de Corato, une petite localité située juste à côté du lieu de l’accident. « Quand je suis arrivée sur les lieux j’ai eu envie de vomir. Ce trajet est surtout emprunté par des jeunes, des étudiants de l’université de Bari, il assure la liaison entre les petites villes et l’université », a déclaré sur Rai News 24 Lucia Olivieri, journaliste d’un site d’informations locales, Andria Live.it.
Un enfant retrouvé vivant
Les secouristes ont extrait un enfant vivant de l’amas de tôle des wagons de tête et l’ont héliporté vers un hôpital local. Des dizaines de véhicules de secours, des ambulances, des forces de l’ordre et des pompiers sont arrivés sur les lieux de l’accident, selon des images diffusées par les télévisions. Les secouristes travaillaient dans des circonstances difficiles car même si l’accident s’est produit à un endroit facile d’accès, la température ambiante approchait les 40°C.
Ses circonstances n’étaient pas claires dans l’immédiat mais le chef du gouvernement Matteo Renzi a promis que toute la lumière serait faite sur cette tragédie. « Nous ne nous arrêterons pas tant que toute la lumière ne sera pas faite. Maintenant c’est le moment des larmes et il faut en premier lieu récupérer les victimes et les blessés », a déclaré M. Renzi depuis Milan, avant d’annoncer son retour anticipé dans la capitale italienne.
Des sources de la société des chemins de fer privée Ferrotramviaria, qui exploite cette liaison, ont affirmé à l’agence AGI n’avoir aucune explication pour le moment sur les causes de l’accident.
L’Italie n’a pas connu ces dernières années d’accidents de la circulation ayant fait autant de morts. Le dernier accident avec un bilan de victimes très élevé remonte à juillet 2013. Un accident de car avait alors fait 38 morts. Le véhicule, qui transportait une cinquantaine de passagers, tous originaires de la province de Naples, avait défoncé le rail de sécurité d’un viaduc sur plusieurs mètres avant de chuter une trentaine de mètres plus bas. Plusieurs passagers avaient été éjectés du véhicule et 38 personnes étaient mortes sur le coup.
Le dernier accident ferroviaire remonte au 24 novembre 2012 lorsqu’un train régional en Calabre (sud) est entré en collision avec une voiture qui transportait des travailleurs roumains employés dans la récole des clémentines, faisant six morts. Deux ans auparavant, le déraillement d’un train de voyageurs suite à un glissement de terrain dans la région de Merano (nord) avait fait neuf morts et 28 blessés.
Another image from scene of train crash in Italy. At least 12 dead with multiple injuries pic.twitter.com/vx5IKbs64Q
— Steve Grzanich (@SteveGrzanich) 12 juillet 2016
Le Quotidien / AFP