Le président islandais Gudni Johannesson a rencontré lundi les leaders des huit partis ayant obtenu des sièges aux élections législatives anticipées de samedi, afin de déterminer qui sera chargé de former une coalition.
Aucun des huit partis n’est parvenu à atteindre la majorité absolue, et le Parti de l’indépendance du chef du gouvernement sortant Bjarni Benediktsson a remporté 16 sièges sur 63 à l’Althingi, le Parlement monocaméral. Il a perdu cinq sièges – soit un quart de ses sièges – par rapport à l’assemblée sortante.
Lundi, après son entretien avec le président Johannesson, Bjarni Benediktsson, dont le parti a siégé dans quasiment tous les gouvernements depuis 1980, a indiqué être prêt à construire un nouveau gouvernement.
« J’ai dit au président que le Parti de l’indépendance est prêt à essayer de former un gouvernement et qu’il est prêt à assumer ses responsabilités », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision publique islandaise RUV.
Il a toutefois précisé qu’il pourrait avoir besoin d’un peu de temps car « les autres partis pourraient avoir besoin de plus de marge avant de tenter quelque chose ».
Le premier Ministre sortant est contesté par le Mouvement Gauche-Verts et ses potentiels alliés, les sociaux-démocrates et les Pirates (contestataires).
Il a notamment été cité dans les Panama Papers et accusé dans des enquêtes de presse d’avoir vendu des actifs à la veille de la crise de 2008 dans des circonstances douteuses.
Selon le système islandais, le président du pays, qui a un rôle essentiellement protocolaire, charge habituellement le chef du parti arrivé en tête de former un gouvernement.
Mais Gudni Johannesson pourrait décider de confier la charge de former un gouvernement à Katrin Jakobsdottir, leader du Mouvement Gauche-Verts.
Son parti est arrivé deuxième et obtient 11 sièges, devant les sociaux-démocrates (7 sièges) et les Pirates (6 sièges). Ensemble, ils auraient besoin d’un quatrième partenaire pour détenir la majorité.
Quoi qu’il en soit, la formation d’une majorité de droite ou de gauche pourrait prendre des semaines, voire des mois comme en 2016, lorsque les négociations pour former une coalition avaient duré trois mois.
Une coalition d’au moins trois, quatre ou cinq partis serait nécessaire pour parvenir à former une majorité au parlement.
« Nous avons huit partis représentés au Parlement et il n’y a pas de majorité évidente. Tous sont ouverts au dialogue », avait indiqué Katrin Jakobsdottir, peu après l’annonce des résultats.
Le Quotidien/ AFP