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Iran-Portugal: la fusée Ronaldo à l’assaut de la «Team Melli»


L'Iranien Sardar Azmoun (à gauche) et le Portugais Christiano Ronaldo. Le "Musclor" du Real Madrid a déjà 33 ans et sait qu'il dispute sans doute son dernier Mondial en Russie. (Photo : AFP)

Quatre buts en deux matches, mais le Portugal n’est pas encore qualifié pour les huitièmes du Mondial-2018: Cristiano Ronaldo doit finir le travail lundi face à une solide sélection iranienne, encore en lice pour la qualification.

Le petit Portugal, mieux classé que son puissant voisin espagnol? Voilà qui aurait surpris il y a quelques années, quand la Selecçao nourrissait des complexes par rapport à la Roja. Mais il y a eu depuis la victoire à l’Euro-2016 et les Portugais peuvent encore terminer en tête de leur groupe B s’ils réalisent, face à l’Iran, un meilleur résultat que l’Espagne dans le même temps contre le Maroc.

Déjà éliminé, ce dernier a toutefois promis, par l’intermédiaire de son sélectionneur Hervé Renard, de terminer son premier Mondial depuis 20 ans comme contre le Portugal, c’est-à-dire en « montrant qu’on était une équipe qui jouait au foot » et en prenant « des risques ». Un nul ou une victoire marocaine ferait les affaires du Portugal… à la condition de battre l’Iran.

Surprenante « Team Melli »

Car la « Team Melli » a surpris son monde par la qualité de son organisation face à l’Espagne, et, après avoir battu le Maroc en ouverture (1-0), elle n’a dû sa défaite qu’à un but chanceux de Diego Costa.

« Le match de l’Iran, franchement, chapeau, c’était un match remarquable dans tous les domaines », a par exemple salué auprès de l’AFP l’ancien entraîneur du PSG Guy Lacombe. « Ils n’ont pas fait que défendre, ils ont bien joué tous les coups mais les grandes nations ont souvent de la chance… »

Cet entraîneur expérimenté voit notamment un point fort remarquable de l’Iran: « La gestion du match a été bonne. On pensait que l’équipe allait être rincée au bout d’une heure, et cela a été le contraire ».

« Beaucoup d’équipes auraient pu s’effondrer, mais ils ont maîtrisé le temps, la fatigue pour tenter de piéger les Espagnols », insiste Guy Lacombe. « Chapeau, parce qu’il faut non seulement la force physique, mais aussi l’état d’esprit ».

Voilà Ronaldo et compagnie prévenus, même s’ils n’ont pas eu besoin de ces conseils pour déceler le potentiel de l’Iran.

« Espagne-Iran, plus que le match contre le Maroc, a été une excellente alerte pour nous tous, des joueurs aux entraîneurs », a expliqué le sélectionneur portugais Fernando Santos à la presse portugaise en fin de semaine. « Mes joueurs ont été marqués par ce qu’ils ont vu lors d’Espagne-Iran et se sont entretenus à ce sujet. Ce sera un jeu très compliqué, contrairement à ce que certains pourraient penser ».

Russie, Uruguay… ou rien?

Au moment d’entrer sur la pelouse, les Portugais sauront si le leader de leur groupe B devra affronter l’Uruguay ou la Russie, qui jouent quelques heures plus tôt entre nations déjà qualifiées. A priori, mieux vaudrait éviter l’expérimentée Celeste de Diego Godin, Edinson Cavani et Luis Suarez, toujours pénible à battre.

Attention quand même à ne pas se voir trop beau: une défaite du Portugal enverrait l’Iran en huitièmes tandis qu’un nul ferait le bonheur d’un Portugal « venu pour gagner tous ses matches », dixit son défenseur Jose Fonte.

Il peut compter pour cela sur Cristiano Ronaldo. Le « Musclor » du Real Madrid a déjà 33 ans et sait qu’il dispute sans doute son dernier Mondial en Russie. Il a démontré lors des deux premiers matches un engagement irréprochable et une soif de victoires intacte, et trône déjà en tête du classement des buteurs avec ses quatre réalisations en deux matches (à égalité avec Romelu Lukaku).

« Il est comme le vin de Porto, il sait tirer parti au maximum de ses capacités et de son âge », a salué Santos. Mais en Iran, les grands poètes comme Hafez ont aussi longtemps chanté les mérites des vins de Chiraz.

Le Quotidien / AFP