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Investir dans la sardine au Luxembourg


Une boîte de sardines peut «prendre jusqu'à 30 % de sa valeur avec le temps», assure Charlotte Ripetti, fondatrice de MySardines. (Credit photo : MySardines)

C’est l’étrange idée proposée par la start-up MySardines, qui souhaite faire de la sardine la base de sa monnaie virtuelle.

C’est un projet un peu loufoque qui vient de sortir de sa boîte et qui consiste à investir dans les sardines. Depuis aujourd’hui, il est possible d’investir dans une nouvelle monnaie virtuelle, le «sard», par l’intermédiaire de la start-up luxembourgeoise MySardines. Le concept est simple et complexe à la fois. Explications.

Créée il y a un an, la start-up MySardines propose d’acheter des «SardineCoins», appelés «sard», comme on pourrait le faire avec des bitcoins ou toute autre monnaie virtuelle. À la différence du bitcoin, qui est basé sur le «minage» informatique et sur l’offre et la demande, le «sard» se base sur une boîte de sardines millésimée et sur l’offre et la demande.

Plus simplement encore, la boîte de sardines physique devient dès lors une valeur refuge, comme c’est le cas avec l’or. La sardine étant un produit de luxe se bonifiant avec les années. «Avec MySardines, nous ne faisons pas de spéculation. Une personne qui investit dans un SardineCoin investit physiquement dans des boîtes de sardines millésimées», explique Charlotte Ripetti, CEO et fondatrice de MySardines.

Mais pourquoi la sardine? «C’est un produit très intéressant. On ne parle pas des boîtes de sardines des supermarchés, mais bien des boîtes de sardines millésimées et d’exception produites en nombre réduit par les grandes conserveries en France, au Portugal et au Maroc. Il faut savoir que ces boîtes de sardines prennent de la valeur chaque année et peuvent prendre jusqu’à 30 % avec le temps. À titre d’exemple, ce week-end, une boîte de sardines de 2005 s’est vendue sur ebay à 56 euros pour un achat de départ à 2 euros il y a 14 ans», assure Charlotte Ripetti.

Donc, concrètement, une personne investissant 100 euros dans MySardines investit dans une boîte de sardines millésimée, boîte qui prend de la valeur au fil des années du fait de la rareté du produit et de sa bonification gustative au fil des ans. «Les boîtes sont conservées par nos soins et ce sont des produits très recherchés au fil du temps par les grands chefs, au même titre que les grands vins», souligne Charlotte Ripetti.

En échange de son investissement, l’investisseur reçoit des SardineCoins pendant que MySardines conserve précieusement les boîtes de sardines. Là encore, on peut retrouver le même schéma lorsque l’on investit dans de l’or. L’investisseur, par la suite, pourra soit utiliser ses SardineCoins pour payer avec cette monnaie virtuelle comme avec le bitcoin, soit vendre ses SardineCoins. «MySardines ne versera pas de cash contre des SardineCoins. Par contre, on versera l’équivalent en boîtes de sardines millésimées, si l’investisseur le souhaite, en échange de ses SardineCoins», avertit Charlotte Ripetti.

Lancement officiel à Las Vegas

On pourrait penser le concept complétement loufoque, pourtant, actuellement, seule une personne au monde s’est lancée dans la même idée, un certain Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook. À la différence qu’il souhaite calquer la valeur de la boîte de sardines aux monnaies nationales comme le dollar, l’euro ou le yen, ce qui rend la chose encore plus complexe. «Mais c’est bien la preuve que nous ne sommes pas à côté de la plaque», sourit Charlotte Ripetti qui ambitionne de voir à moyen terme les clients des commerces du pays payer en SardineCoins et non plus en euros.

En attendant, il est possible d’investir entre 5 et 10 000 euros afin d’obtenir des SardineCoins via le site internet MySardines.com, en avant-première pour le Luxembourg et la Grande Région. Au-delà de 10 000 euros, MySardines souligne qu’il faut prendre contact avec l’équipe de direction. «Nous souhaitons également mettre en place un club pour les plus gros investisseurs afin de leur donner des avantages supplémentaires comme la visite des grandes conserveries», assure la fondatrice de MySardines.

La start-up sera également présente pour la seconde fois au CES de Las Vegas en janvier prochain en compagnie de 19 autres jeunes pousses luxembourgeoises. Lors de sa première participation en début d’année, MySardines avait déjà retenu l’attention des visiteurs et a même été élue start-up la plus loufoque du salon. «Ça s’était très bien passé et nous avons vu pas mal d’intérêt pour notre concept, surtout de personnes venant d’Asie. Cette année, nous serons encore présents et nous lanceront officiellement nos SardineCoins au niveau mondial pendant le salon du CES à Las Vegas», s’enthousiasme Charlotte Ripetti.

Notons également que derrière l’idée et le concept, on retrouve la technologie «blockchain», qui garantit un niveau de sécurité élevé d’un point de vue numérique.

 

Jeremy Zabatta