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Invasion russe de l’Ukraine : trois semaines qui ont ébranlé le monde


La guerre a déjà poussé trois millions d'Ukrainiens à fuir leur pays. (photo AFP)

Les principaux développements depuis le début, il y a trois semaines, de l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a déjà tué des centaines de civils et poussé 3 millions d’Ukrainiens à l’exode selon l’ONU.

Début de l’invasion

Le 24 février à l’aube, le président russe Vladimir Poutine, qui avait massé plus de 150 000 soldats autour de l’Ukraine selon Washington, annonce une « opération militaire » pour défendre les « républiques » séparatistes de l’Est dont il avait reconnu l’indépendance trois jours auparavant.

De fortes explosions retentissent à Kiev et dans plusieurs villes ukrainiennes. Dans la matinée, les forces terrestres russes pénètrent sur le territoire ukrainien depuis la Russie et le Bélarus. Elles occupent la centrale nucléaire de Tchernobyl. L’offensive suscite un tollé international.

Poutine brandit « la force de dissuasion » 

Le 26, l’armée russe reçoit l’ordre d’élargir son offensive sur l’Ukraine. Le lendemain, Vladimir Poutine annonce mettre en alerte sa « force de dissuasion » qui peut comprendre une composante nucléaire. La Maison-Blanche dénonce une escalade « inacceptable ».

L’Union européenne annonce l’achat et la livraison d’armes à l’Ukraine, une première.

Trains de sanctions 

En parallèle, les Occidentaux infligent à la Russie des sanctions économiques et financières de plus en plus sévères y compris à l’encontre de Vladimir Poutine et des oligarques, entraînant l’effondrement du rouble.

Les espaces aériens sont fermés, de grandes entreprises coupent leurs liens avec la Russie qui se voit exclue d’événements sportifs et culturels. Les médias d’État russe RT (ex-Russia Today) et Sputnik sont interdits en Europe.

Premières négociations 

Le 28, début de pourparlers entre la Russie et l’Ukraine à la frontière ukraino-biélorusse.

Vladimir Poutine exige la reconnaissance de la Crimée comme territoire russe, la « dénazification » de l’Ukraine et que ce pays se dote d’un « statut neutre », comme préalable à la fin de l’invasion. Moscou exige depuis plusieurs mois la garantie que Kiev n’entrera jamais dans l’Otan.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, salué pour son courage dans le monde entier, exhorte l’UE à intégrer « sans délai » son pays.

Villes sous le feu russe 

Le 2 mars, des troupes aéroportées russes arrivent à Kharkiv (nord), deuxième ville du pays, proche de la frontière avec la Russie.

Au sud, Kherson, proche de la Crimée, subit d’intenses bombardements avant de tomber aux mains des Russes. Au sud-est, l’artillerie russe pilonne Marioupol, grand port stratégique de la mer d’Azov, après avoir pris la veille le port de Berdiansk.

Un bâtiment de la ville de Kharkiv, démoli par un bombardement russe. Photo AFP

Les prix des hydrocarbures, du blé et de l’aluminium, dont la Russie est une grosse exportatrice, flambent. Les Bourses tanguent.

Le 3, l’Assemblée générale des Nations unies vote massivement une résolution exigeant la fin de l’offensive russe.

Dans la nuit, l’armée russe prend le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporojie (sud).

Évacuations de civils 

Le 4 mars, Moscou bloque Facebook et instaure de lourdes sanctions en cas de diffusion d' »informations mensongères sur l’armée », conduisant de nombreux médias internationaux à suspendre leur couverture depuis la Russie.

Le 8, début de l’évacuation via des « couloirs humanitaires » de plusieurs dizaines de milliers de civils des villes assiégées de Soumy (nord-est) et des environs de Kiev. À Mykolaïv, près d’Odessa (sud), des files de voitures remplies de civils fuyant les combats s’étirent sur des kilomètres.

Les justices allemande et espagnole lancent des enquêtes sur de possibles crimes de guerre commis par la Russie.

Embargo américain 

Le 9 mars, le Kremlin dénonce la « guerre économique » menée par les États-Unis, au lendemain de l’annonce par Washington d’un embargo sur les importations américaines de pétrole et de gaz russes.

Les dirigeants des 27 excluent toute adhésion rapide de l’Ukraine à l’UE, tout en ouvrant la porte à des liens plus étroits.

Le 13, l’armée russe bombarde une base militaire ukrainienne à une vingtaine de kilomètres de la Pologne, membre de l’OTAN.

Ministres européens à Kiev 

Le 15 mars, quelque 20 000 civils sont finalement évacués de Marioupol où les conditions sont catastrophiques après des jours de bombardements et de siège.

La Russie décide de quitter le Conseil de l’Europe, accusant l’OTAN et l’UE d’en avoir fait un instrument au service de « leur expansion militaro-politique et économique à l’Est ».

Dans la soirée, les Premiers ministres polonais, tchèque et slovène arrivent à Kiev, pour affirmer « le soutien sans équivoque » de l’UE à l’Ukraine.

Négociations sur un « statut neutre » 

Le 16 mars, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov indique que le « statut neutre (de l’Ukraine) fait l’objet de discussions sérieuses » dans le cadre des pourparlers russo-ukrainiens en cours.

La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelenski avait estimé qu’il fallait « reconnaître » que son pays ne rejoindrait jamais l’OTAN.