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Intempéries, attentats : «Lu-Alert» va débarquer sur vos smartphones


Xavier Bettel et Taina Bofferding ont présenté les prémices de ce nouveau système à venir.

Le gouvernement poursuit son travail sur la refonte du système d’alerte à la population en cas d’événements majeurs : «Lu-Alert» devrait être opérationnel fin 2023.

Vous l’avez certainement remarqué : depuis le mois de mai dernier, vous êtes plus d’un million de personnes à avoir reçu une alerte sur vos téléphones portables, ne nécessitant aucune action, mais renvoyant vers un site du ministère. Des tests réguliers de SMS zonaux, mais aussi des sirènes présentes dans toutes les villes du pays, qui visaient à améliorer le système «d’alerte et d’information à la population».

Attentats, inondations, intempéries… Ce nouveau système doit permettre de vous prévenir, rapidement, en cas d’événements majeurs touchant le territoire. Un moyen complémentaire aux sirènes qui, actuellement, ne suffisent plus à vous alerter. «Le son émis n’est pas clairement audible sur l’ensemble du territoire luxembourgeois, ce qui a pour conséquence qu’une partie de la population ne peut être alertée de manière efficiente lorsqu’on recourt uniquement à ce moyen», reconnaît Taina Bofferding, ministre de l’Intérieur.

Afin de remédier à ce problème et de s’adapter aux nouvelles pratiques (94 % des Luxembourgeois possèdent actuellement un smartphone, selon une étude de BeeSecure réalisée cette année), le gouvernement a donc décidé de se calquer sur son voisin français, en développant un nouveau système d’alerte baptisé «LU-Alert».

«Alerter avant, pendant et après un événement» : voilà en trois mots l’objectif de ce nouveau système qui doit être opérationnel d’ici à la fin de l’année 2023, «malgré la complexité des prérequis techniques». L’ambition de «Lu-ALert» est en effet de diffuser un message qui soit visible par l’ensemble de la population luxembourgeoise, afin qu’elle adopte les bons gestes en cas d’événements importants.

Toucher un maximum de monde

Un challenge qui repose essentiellement sur du «multicanal» : envoyer le plus rapidement possible une alerte à la fois sur les réseaux sociaux, l’application mobile GouvAlert.lu déjà en place, par SMS géolocalisés ou encore via diffusion cellulaire (c’est-à-dire via une notification à tous les détenteurs de téléphones portables équipés de la 2, 3, 4 et 5G d’une zone confrontée à un danger). Ces messages pourront transmettre des informations sur la nature du risque, l’autorité qui diffuse l’alerte, la localisation du danger, ou encore l’attitude à adopter : rester chez soi, évacuer la zone…

Mais comment permettre aux autorités nationales telles que le CGDIS ou MeteoLux d’envoyer ce type d’alerte efficacement ? En créant une plateforme nationale qui soit liée à tous ces canaux de communication, répond le gouvernement. Pour ce faire, l’État a lancé, en mars 2022, un marché public, remporté par la société française Intersec SA, déjà à l’origine du système «FR-Alert» (voir encadré).

Ces experts élaborent ainsi actuellement la plateforme nationale «Brocker», qui doit permettre aux autorités d’envoyer efficacement des alertes. À terme, cette plateforme émettra une alerte en moins de trois minutes et touchera un maximum de monde.

LU-Alert fonctionnera même si les téléphones sont en mode hors connexion, et sans aucune installation spécifique préalable sur vos smartphones. Le gouvernement rappelle enfin que ce futur système d’alerte ne procédera «à aucun moment» à la collecte, l’enregistrement, la conservation, modification, consultation ou l’utilisation de données à caractère personnel.

Petite sœur de «FR-Alert»

La société mandatée par le gouvernement luxembourgeois est déjà à l’origine d’un système similaire en France, mis en place à l’échelle nationale, y compris en Outre-mer, depuis le 21 juin dernier : «FR-Alert». Le principe est identique : la réception de notifications pour prévenir toute personne présente dans la zone d’alerte, via les réseaux de télécommunications.

Une directive européenne du 11 décembre 2018 impose aux 27 États membres l’obligation de se doter d’un système d’alerte à la population via la téléphonie mobile. Des pays comme Israël, le Chili, le Japon, le Sri Lanka et les États-Unis s’en servent depuis plusieurs années. La ville de New York aussi. Sur le Vieux Continent, il est opérationnel en Lituanie, en Grèce et aux Pays-Bas depuis un certain temps également.