Accueil | A la Une | Inondations : «Quand même loin du bilan que nous avons connu en 2021»

Inondations : «Quand même loin du bilan que nous avons connu en 2021»


Malgré des scènes impressionnantes, comme ici à l’ambassade roumaine au Pulvermühl, les dégâts provoqués par les intempéries restent légers. (Photo : hervé montaigu)

Lors d’un point presse organisé mardi afin de revenir sur la soirée de déluge, la veille, dans la capitale, Lydie Polfer a relativisé l’ampleur des intempéries, tout en louant l’efficacité de la cellule de crise de la Ville.

Après la pluie vient le beau temps. Et l’heure du bilan. Tandis que seules les fontaines arrosaient encore la place Guillaume-II mardi après-midi, la Ville de Luxembourg organisait un point presse afin de revenir sur les fortes pluies survenues la veille, en fin de journée, jusqu’au petit matin. «C’était une pluie vraiment exceptionnelle», tels sont les mots de la bourgmestre Lydie Polfer pour qualifier les intempéries qui ont subitement frappé la capitale, alors placée en alerte rouge pour risque d’inondations comme tout le reste du pays.

«Il y a eu entre 100 et 128 litres par mètre carré, il faut se l’imaginer sur quelques heures», insiste celle qui, néanmoins, a déjà connu bien pire situation. «Nous sommes quand même loin du bilan que nous avons connu en 2021. Dans le Grund, l’Alzette avait atteint les 4,40 mètres alors qu’hier soir, nous étions autour de 2,70 mètres et elle n’a pas dépassé le pont.»

Les quartiers touchés seront analysés

Sur les 392 interventions réalisées à travers le pays par le CGDIS, entre 19 h lundi et 13 h hier, 22 % d’entre elles ont eu lieu à Luxembourg. «Les pompiers sont intervenus 89 fois, dont 79 pour des questions d’eau dans des caves ou des garages», précise Lydie Polfer, les dix interventions restantes étant liées à des chutes d’arbres.

Concernant les dégâts provoqués par l’eau, «nous allons évidemment faire l’analyse des différents endroits pour voir s’il y a des causes spéciales, car cela s’est produit dans des quartiers très différents». Comme à chaque intempérie, les habitations situées le long de l’Alzette ont été touchées en premières, donnant lieu à des images impressionnantes d’inondations comme dans le quartier du Pfaffenthal. Un peu plus loin, les habitants du Val de Hamm, entre Pulvermühl et Cents, n’ont pas été en reste puisque des torrents d’eau et boue ont dévalé dans les rues. Et près de l’Alzette, la grille en fer forgée à l’arrière de l’ambassade de Roumanie a notamment été arrachée par la crue.

Ville Haute, les égouts ont également débordé autour du Glacis, provoquant ainsi l’arrêt forcé des attractions de la Schueberfouer, à deux jours de la fin, sur ordre de la bourgmestre. «J’ai pris cette décision après avoir consulté le colonel du CGDIS et le responsable de la foire. Nous avons eu une très belle foire, ce n’était pas la peine de prendre un risque inconsidéré.»

Nuit blanche pour la cellule de crise

Tandis que la capitale et ses habitants affrontaient les éléments tant bien que mal, Lydie Polfer confie ne pas avoir vécu une nuit de stress et d’insomnie. «Paniquer, ce n’est vraiment pas ce qu’il faut faire, dit-elle. Il faut juste se donner les moyens d’être au courant et au plus près de la situation.» Tenue au courant jusqu’à un dernier coup de téléphone reçu vers 3 h, la bourgmestre a pris part à la cellule de crise mise en place par la Ville.

Après les inondations historiques de 2021 et la pandémie de covid, «nous avions estimé qu’il serait bon de se donner une certaine structure en cas de crise», se rappelle l’élue. Le déluge qui est tombé lundi a donc mis à l’épreuve la cellule de crise et sa centaine de membres répartis dans divers services (canalisation, circulation, hygiène, parc, voiries, forêts) et accompagnés du CGDIS. Ces derniers «ont travaillé toute la nuit et ont bien travaillé», se félicite Lydie Polfer. «Nous n’espérons pas avoir des moments comme hier mais quand cela arrive, cela permet de voir que ce que l’on a mis en place fonctionne.»

D’un autre côté, la question de l’efficacité des différents bassins de rétention a été abordée, certains habitants jugeant que la Ville n’a pas assez de moyens pour lutter contre de telles intempéries. La bourgmestre rappelle ainsi que les bassins débordent eux aussi lorsqu’ils sont pleins et que 47 d’entre eux sont déjà installés à travers la ville.