Accueil | A la Une | Injures antisémites contre Alain Finkielkraut : un Alsacien en garde à vue

Injures antisémites contre Alain Finkielkraut : un Alsacien en garde à vue


Mardi soir en France, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer ces actes. (photo AFP)

Un homme soupçonné d’avoir proféré des injures à caractère antisémite envers le philosophe Alain Finkielkraut, samedi en marge de la dernière manifestation parisienne des gilets jaunes, a été placé en garde à vue mardi soir à Mulhouse, a indiqué mercredi le parquet de Paris.

Une enquête préliminaire avait été ouverte dimanche pour « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ». Ces injures ont suscité une vague de condamnations par l’ensemble de la classe politique.

Le suspect, un vendeur de téléphones du Haut-Rhin, est l’homme le plus visible sur les vidéos de l’altercation diffusées samedi, a indiqué une source policière. Selon une source proche du dossier, il s’est rendu à une convocation des enquêteurs. « Espèce de sioniste », « grosse merde », « elle est à nous, la France », avait notamment proféré cet homme, vêtu d’un gilet jaune, en s’adressant au philosophe et académicien, qui n’a pas porté plainte.

Petit délinquant et père de cinq enfants

La France a connu récemment une multiplication d’actes antisémites. Mardi, 96 tombes ont été découvertes profanées dans un cimetière juif alsacien. Un rassemblement contre l’antisémitisme s’est tenu mardi partout en France, notamment place de la République à Paris où des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer ces actes. Une cinquantaine de partis, associations, mouvements avaient appelé à faire front commun contre l’antisémitisme.

Une autre source proche du dossier a décrit le suspect comme un « petit délinquant, proche de la mouvance salafiste mais pas fiché radicalisé ». Il était « connu pour des faits de violences volontaires commises dans une seule affaire, recel de vol, défaut d’assurance en 2005 et violences sur agent de la force publique en 2004 », a-t-elle précisé.

Selon des témoignages recueillis dans son quartier de Mulhouse, cet homme de 36 ans, bénévole au collectif Palestine 68, vit depuis deux ans dans un appartement d’un quartier en périphérie du centre-ville. Marié, il est père de cinq enfants : trois sont scolarisés en collège et deux sont en primaire. Il habitait auparavant dans le quartier de Bourtzwiller, dans le nord de Mulhouse, où il était impliqué dans le milieu du football.

LQ/AFP