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Ingvar Kamprad, le fondateur d’Ikea, est mort à 91 ans


Son empire emploie aujourd'hui 190 000 personnes dans le monde et génère un chiffre d'affaires annuel de 38 milliards d'euros. (Photo : AFP)

Entrepreneur hors pair au passé controversé, le multimilliardaire suédois Ingvar Kamprad, fondateur du numéro un mondial de l’ameublement Ikea, est mort à 91 ans, a annoncé dimanche la branche suédoise du groupe sur son compte Twitter.

Son empire emploie aujourd’hui 190 000 personnes dans le monde et génère un chiffre d’affaires annuel de 38 milliards d’euros. « Ingvar Kamprad est parti calmement chez lui dans le Småland (sud du pays). Il était né en 1926 dans le Småland et avait fondé Ikea à 17 ans », a rappelé Ikea Suède.

« C’était un entrepreneur unique qui a eu une grande importance pour l’économie suédoise », a réagi le Premier ministre suédois Stefan Löfvén auprès de l’agence suédoise TT.

Fils de paysans, Kamprad est devenu l’un des hommes les plus riches du monde en proposant des meubles originaux prêts à monter et pas chers. Résidant en Suisse entre 1977 et 2014, il s’était mis en retrait depuis quelques années, laissant la place à ses trois fils.

Entre ses sympathies pronazies dans ses années de jeunesse avant-guerre et sa détestation du fisc suédois, l’homme, réputé pour sa pingrerie, détonait dans le pays scandinave champion de l’Etat-providence et de l’égalitarisme.

Cinq choses à savoir sur Kamprad et Ikea

UN RICHE ACRONYME

Ikea, que le groupe écrit en lettres capitales, est un acronyme, sans conteste l’un des plus célèbres de l’économie mondialisée: « Ingvar Kamprad Elmtaryd Agunnaryd ». Elmtaryd est le nom de la ferme des parents Kamprad dans le Småland, province méridionale de la Suède dont les habitants ont la réputation d’être aussi économes que besogneux. Agunnaryd est le nom de son village natal.

LE FISC PRODIGUE

S’il a gagné ses premiers milliards en Suède, Kamprad renâcle à y payer l’impôt. En 1973, il quitte la Suède d’ABBA pour le Danemark puis la Suisse. Il ne reviendra sur ses terres natales qu’en 2014 pour s’acquitter d’un impôt symbolique de six millions de couronnes (600 000 euros aux cours actuels). L’essentiel de son patrimoine est ailleurs, car il a créé de nombreuses fondations et holdings aux liens si complexes qu’un ingénieur Ikea n’y retrouverait pas ses boulons. Ikea, société de droit néerlandais, est elle dans le viseur de la Commission européenne qui a ouvert une enquête en décembre pour savoir si le groupe a bénéficié d’avantages fiscaux indus de la part des Pays-Bas.

CATALOGUE BEST-SELLER

Diffusé pour la première fois en 1951, le catalogue Ikea est aujourd’hui diffusé à 250 millions d’exemplaires, davantage que la Bible dit-on, dans une trentaine de langues sur une cinquantaine de marchés. L’édition 2018 est envoyée à trois millions de foyers suédois, sur 10 millions d’habitants.

BILLY, ETAGERE STAR

On doit le fameux concept du meuble démontable à un employé de l’entreprise qui, au milieu des années 1950, s’aventure à retirer les pieds d’une table pour la faire entrer dans une voiture sans l’érafler. Selon le même principe, les étagères Billy, superstars du catalogue, sont livrées dans un carton plat, plan de montage et visserie compris. Dessinée par Gillis Lundgren et commercialisée dès 1979, Billy s’est vendue à des dizaines de millions d’unités et s’écoule encore au rythme d’une toutes les dix secondes.

BOULETTES DE VIANDE

En 2017, les activités restauration d’Ikea (restaurants, bistrots, épiceries, etc) ont généré 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Plat traditionnel suédois, les boulettes de viande (« köttbullar » en suédois), avec leur variante végétarienne, sont une référence universelle de l’enseigne qui tente néanmoins de diversifier son offre localement.

Le Quotidien/AFP