Après deux années d’absence, le plus grand rendez-vous sportif du pays est de retour. Pour le plus grand plaisir de Bertil Müller !
Qu’est-ce que cela vous fait de voir à nouveau le marathon de Luxembourg au programme ?
Bertil Müller : Ça fait plaisir. Pour moi, c’est de là que tout est parti. J’ai commencé à courir sérieusement vers 25-26 ans (NDLR : il a 41 ans). J’ai décidé de m’inscrire sur le semi-marathon de Luxembourg et j’ai attrapé le virus. Depuis, j’ai dû participer au marathon à 7 ou 8 reprises. C’est un challenge intéressant.
Après deux années d’absence, il y a plusieurs changements. À commencer par le parcours. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Tout simplement que c’était déjà très dur. Eh bien, ça va l’être encore plus. Comme je connaissais le précédent parcours par cœur, quand la nouvelle carte est sortie, j’ai tout de suite repéré les différences. On va au Limpertsberg, donc plus de virages, on descend jusqu’à la gare, donc plus de dénivelé. Et sur la fin, vers le km 37 ou 38, il faut faire le tour du château des Trois-Glands, ça descend, ça remonte. Un vrai piège. C’est mortel !
Dans ces conditions, quelles sont vos ambitions, vous qui avez terminé deux fois premier Luxembourgeois (NDLR : en 2013 et 2017) ?
J’aimerais bien courir en moins de 2 h 45’ (NDLR : son record est de 2 h 43’33« ), ce qui devrait normalement me permettre de faire partie des trois meilleurs Luxembourgeois. Mais sur le papier, Philippe Gillen, qui est inscrit, est beaucoup plus rapide que moi. Et comme il n’y a pas vraiment de liste qu’on peut consulter, on ne sait pas exactement qui sera là. Maintenant, mon seul adversaire, c’est moi! Je vais essayer de partir dans une fourchette entre 3’35« et 3’45“, de faire ça le plus longtemps possible et de survivre sur les 10 derniers kilomètres car il faut être encore frais.
On sait déjà que les top athlètes africains ne seront pas là. Qu’est-ce que cela change pour vous ?
Pour moi personnellement, rien du tout. D’ailleurs, je n’ai pas très bien compris pourquoi ils n’étaient pas là. Dans la course, on ne court pas avec eux, ils ne sont pas vraiment une concurrence, on ne les voit pas très longtemps. Le fait qu’ils ne viennent pas va peut-être attirer d’autres athlètes mais en ce qui me concerne, je veux faire une bonne course pour moi. Le classement dépend des performances des autres. Mais je me suis bien entraîné et normalement, ça devrait bien marcher.
Je vais essayer de partir en 3’35″-3’45« et de survivre les 10 derniers km
Comme trouve-t-on le temps de s’entraîner (NDLR : il est responsable VW Luxembourg) ?
C’est de l’organisation. Notamment le week-end, il faut une famille qui joue le jeu car les sorties longues, c’est le week-end et j’ai la chance d’avoir du soutien à la maison. Sinon, je m’entraîne pendant la pause de midi avec un collègue et je mange quelque chose devant le PC au retour. Il faut compter environ 110 km par semaine pour préparer un marathon. Mais on réduit les deux dernières pour prendre le temps de bien récupérer. Pour bien se préparer, idéalement il faut faire un 10 km puis un semi quelques semaines avant. Je voulais faire l’Ousterlaf, mais j’étais enrhumé et je n’ai pas trouvé d’autre 10 km. Alors j’ai fait le 18 km du DKV-Urban Trail à la place. Ce n’est pas le même effort, mais j’aime le trail. En plus j’ai fait troisième avec un super temps. Maintenant, j’ai remarqué que la récupération était plus longue que prévu. C’est un souci quand tu ne fais pas beaucoup de trail, le corps oublie un peu et te le rappelle.
À quand remonte votre dernier marathon ?
Je pense que c’était celui de Luxembourg, en 2018. En 2019, j’étais en surentraînement. Et dans la course au moment de la séparation entre semi et marathon, j’ai choisi de faire demi-tour et de prendre le semi. Et les trois derniers kilomètres, je les ai faits en marchant. Ça n’allait pas du tout. Quelques semaines après, j’ai été opéré d’une double hernie inguinale alors qu’entretemps, j’avais participé à un ultra-trail en Suisse dans les montagnes. Ce n’était pas très intelligent. En fait, ma tête ne voulait pas comprendre ce que mon corps disait. Désormais, je fais très attention à l’entraînement. J’ai appris qu’il fallait parfois faire plus doucement pour aller plus vite. Il faut être bien entraîné, que le corps soit prêt à souffrir le jour de la course.
Quel est votre état d’esprit à la veille du départ ?
On a quand même faim! Pour moi, le marathon de Luxembourg, c’est un rendez-vous incontournable, pour les coureurs comme les spectateurs. C’est une belle fête populaire. Il ne faut pas que ça s’arrête!
À retenir
Pour tous les goûts
18 h : Roll&Run (départ Glacis)
19 h : marathon, semi-marathon et team run (départ Luxexpo)
19 h 30 : minimarathon (départ Luxexpo)
19 h 40 : mini minimarathon (départ Luxexpo)
20 h 10 : 5k Run for success (départ Mudam)
12 000 inscrits (contre 16 000 en 2019), pas de top coureurs africains en raison de la pandémie
Un parcours modifié (détour par la Philarmonie, rallongé sur le Limpertsberg)
Nombreuses animations (56 groupes musicaux, animations artistiques) tout au long du parcours