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[ING Night Marathon] Nicolas Lacambre, «l’homme de fer» à l’assaut


Symbole de résilience, Nicolas Lacambre va réaliser son cinquième marathon à Luxembourg. (photo N. L.)

Au milieu du peloton, Nicolas Lacambre rayonne par sa bonne humeur. Amputé depuis 2008, le para-athlète s’est lancé le défi de courir 10 marathons en une année.

Le mental d’acier, une jolie formule pour décrire Nicolas Lacambre. Celui que l’on surnomme «l’homme de fer» sera au départ de l’ING Night Marathon. Et forcément, le Français de 40 ans ne passera pas inaperçu dans le peloton. Victime d’un grave accident à moto en 2008, il court désormais avec une prothèse au niveau de la jambe gauche, lui qui a aussi perdu son bras.

«Ce qui m’est arrivé a été médiatisé. Je l’ai pris un peu comme une mission, montrer une image forte. J’ai beaucoup travaillé avec des personnes handicapées, malades. Malgré des moments extrêmement difficiles, je vois toujours l’espoir dans leurs yeux. J’aimerais faciliter le langage entre les valides et les handicapés», témoigne-t-il.

Secouru à l’époque par le chanteur Pascal Obispo, il s’investit rapidement pour l’inclusion dans les infrastructures. Avant de se lancer dans la course à pied il y a trois ans. «Je me suis lancé ce défi pour que le matériel de course soit pris en charge par la Sécurité sociale. J’ai de la chance d’être sponsorisé par mon prothésiste, mais nous sommes très peu de privilégiés. Que je sois visible sur une course est le meilleur message pour l’inclusion.»

Depuis le début de l’année, Nicolas Lacambre s’est lancé le défi de courir 10 marathons en un an. «La démarche de Nicolas est loin d’être personnelle. Il veut montrer que son accident a été un parcours de la vie et qu’il l’a surmonté avec panache», affirme Sylvère Botté, soutien moral et sponsor dans l’aventure du coureur girondin.

Courir avec le sourire

Toujours souriant et courtois, le paramarathonien a croisé l’organisation luxembourgeoise en récupérant son dossard lors de la course à Paris. «Ils ont été étonnés de me voir. Je leur ai raconté mon histoire. Ils ont été très touchés et m’ont invité à participer à celui-ci», se souvient le coureur.

Le Français entame là son cinquième marathon, moins d’un mois après avoir conclu celui de Biarritz. Avec une préparation intensive, qui le voit courir entre 300 et 400 km par mois, son corps récupère maintenant beaucoup plus vite après chaque épreuve. «Nicolas a une hygiène de vie irréprochable. Il réalise ce pari fou pour mettre en avant le handisport», explique Sylvère.

Aujourd’hui, malgré quelques séquelles, Nicolas Lacambre profite de ces moments pour diffuser sa joie pendant l’effort. «Au départ, je suis comme un enfant qui va voir un feu d’artifice. Je réalise la chance de courir après ce qui m’est arrivé. L’état d’esprit que je garde est de communier. Je ne me suis fait beaucoup d’amis en trois ans, à travers la course. J’encourage les coureurs. Je ne suis pas dans un esprit de compétition», affirme le coureur.

«Au niveau physique, l’emboîture de la prothèse suscite des frottements douloureux. C’est un combat contre moi-même. La cicatrice du moignon finit en sang à la fin de la course, mais c’est un bonheur de se surpasser. De pouvoir courir depuis mon accident, c’était un rêve. Ces difficultés, ce n’est rien à côté de tout l’amour que je reçois tout au long de ces 42 km.»

Alors que la course pour l’inclusion semble plus longue qu’un marathon, la venue de «l’homme de fer» permettra aux athlètes, para ou non, de partager quelques foulées ensemble au Luxembourg.

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