La Chambre des salariés (CSL) sonne l’alerte dans son « Panorama social », publié lundi matin. Le riche Grand-Duché continue à faire fausse route, avec un risque de pauvreté qui ne cesse d’augmenter.
À une semaine de la déclaration sur l’état de la Nation du Premier ministre, Xavier Bettel (DP), la CSL met le doigt dans une plaie qui ne cesse de s’aggraver. « La tendance que les inégalités sociales se creusent ne date pas de la crise économique de 2008. Cela fait au moins 20 ans que cette évolution négative est à constater », souligne le président de la CSL, Jean-Claude Reding.
Les riches plus riches, les pauvres plus pauvres
Il appuie ses déclarations sur les chiffres, faits et données compris dans le Panorama social, publication annuelle, qui doit servir de boussole aux responsables politiques. Et les conclusions de cette édition 2018 donnent une vision assez sombre sur un Grand-Duché où la croissance économique ne cesse de battre des records. La répartition de cette richesse créée d’année en année constitue le problème majeur. « On constate que les salaires les plus élevés continuent à augmenter toujours plus rapidement, tandis que les plus bas revenus ne suivent pas cette tendance », indique la CSL.
Les monoparentaux les plus exposés
Le pouvoir d’achat des 5% des revenus les plus élevés a ainsi augmenté de 6% depuis 2010, tandis que celui des plus bas salaires seulement de 0,8%. « Cela crée un mélange explosif au niveau de la société », estime Jean-Claude Reding. Car l’agrandissement du fossé entre les plus riches et les plus pauvres ne peut que remettre en cause la cohésion et donc aussi la paix sociale au Luxembourg. « Sans les transferts sociaux, la situation serait encore bien plus grave », avance le président de la CSL.
Cela n’empêche pas que le risque de pauvreté existant au Luxembourg (16,5%) est parmi les plus élevés en Europe. Les salariés, tout comme les ménages monoparentaux, sont les plus exposés. « Il est donc grand temps, que le camp politique s’attaque à ce phénomène, indépendamment de la nationalité des personnes concernées », conclut Jean-Claude Reding.
David Marques