Un mois après le dramatique incendie dans la rue du Commerce à Kayl, la commune et l’office social mènent une bataille difficile pour trouver des logements aux rescapés.
Quinze jours. C’est la courte rallonge qu’a réussi à négocier, Jean Weiler, le bourgmestre de Kayl, avec Georges Mischo, celui d’Esch-sur-Alzette, pour conserver un toit au-dessus de la tête de 18 des rescapés du tragique incendie qui a eu lieu début décembre dans sa commune.
Dans la nuit du 5 au 6 décembre, les flammes prenaient la vie d’un enfant de 6 ans, faisaient une dizaine de blessés et réduisaient en cendres un immeuble d’habitation de la rue du Commerce. Face au drame, «il a fallu prendre des décisions pour venir en aide aux victimes indemnes. Nous avons ouvert la maison relais pour les placer au chaud», expliquait alors Jean Weiler.
Plus tard, les six familles, soit 21 personnes, sont transférées dans des logements de secours meublés «pour quelques semaines». La majorité trouve refuge à Esch (20), une autre à Rumelange, pendant que la solidarité en réponse à cette tragédie prend une envergure phénoménale (voir encadré).
Une seule famille a pu trouver un logement définitif
Un mois après le terrible évènement, l’enquête de police pour en connaître les causes se poursuit, le futur du bâtiment est inconnu et l’avenir reste bien incertain pour les sinistrés. «Aujourd’hui, une seule famille a pu retrouver un logement définitif à Schifflange. La situation est compliquée pour les autres», avoue le bourgmestre de Kayl.
Tous vivent, actuellement, dans des logements provisoires qu’ils auraient dû quitter le 11 janvier. S’il nous souffle «qu’une ou deux pistes devraient pouvoir se concrétiser dans le mois à venir», le bourgmestre fait ressentir son pesant manque de marche de manœuvre.
Toujours la même réponse
Depuis l’incendie, la commune, et notamment l’office social, accompagnent les familles dans leurs recherches. Une tâche complexe au milieu d’un marché saturé. Associations, partenaires sociaux, communes, agences immobilières… ils ont réalisé toutes les démarches possibles, exploré chaque piste, ont fait le maximum de demandes pour aider les sinistrés de la rue du Commerce.
«Nous obtenons toujours la même réponse : pas de logement disponible», soupire Jean Weiler. «Ces familles ne sont pas les seules à rechercher un logement et nous n’avons pas de baguette magique.»
En dehors du «non» catégorique, les agents de l’office social aboutissent sur des propositions concernant d’autres habitations à durée déterminée ou, dans d’autres cas, à des possibilités à long terme mais avec des prix beaucoup trop élevés pour les familles concernées.
«Chacune de ces personnes a un travail, toutefois leurs revenus restent plutôt modestes», souligne le bourgmestre. Au niveau géographique, les emplois des rescapés pèsent également dans la balance des recherches. Impensable pour ces derniers, qui ont déjà beaucoup perdu, de partir vivre trop loin de leur lieu de travail, aux risques de devoir aussi abandonner celui-ci. Impossible pour l’office social de rechercher dans tous les pays ou au-delà des frontières.
Nous n’avons pas de baguette magique
Les logements provisoires prêtés par les communes et dans lesquels sont abritées les familles sont d’ordinaire réservés aux personnes en situation de précarité pour une courte durée. «Nous pouvons les utiliser pour des cas d’urgence comme celui-ci. Mais si nous les donnons trop longtemps, les autres personnes qui en auraient besoin ne trouvent plus rien», explique Jean Weiler. Un autre problème qui vient s’ajouter à la liste de contraintes auxquelles doivent faire face les rescapés et ceux qui s’activent pour les aider.
Pour l’instant, tous s’accrochent à cette prolongation de 15 jours, qui fait mine de bonne nouvelle éphémère. Si la crainte de la rue pèse de plus en plus lourd dans les têtes, la commune et l’office social mettent toutes leurs forces pour remporter cette course contre la montre.
67 000 euros de dons
À la suite du dramatique incendie, une extraordinaire vague de solidarité s’était formée pour aider les rescapés. Des vêtements, des meubles, des objets… le standard et la boîte mail de la commune se sont vus submergés par les propositions de soutien. «En moins de 24 heures, nous avons reçu plus de 100 offres de dons», s’exclamait Jean Weiler quelques jours après l’évènement.
Se posait alors la question de la gestion de ces dons. «Au total, 67 000 euros de dons ont été versés pour aider les sinistrés et une importante quantité de meubles a également été transmise», détaille le bourgmestre de Kayl. Les commodes, tables ou encore lits se trouvent toujours chez leurs propriétaires en attendant que les familles soient relogées définitivement.
«Les deux parties seront alors mises en contact pour s’arranger.» Quant à l’importante somme d’argent qui avait été récoltée par l’ASBL Käl-Téiteng Hëlleft, le conseil communal de la ville et cette dernière vont se réunir afin de décider comment la repartir.
si on peut loger des milliers d’ukrainiens, arrivés en 1 jour, alors on devrait aussi pouvoir loger des résidents après incendie!