Interdits en France depuis le 2 avril et encore autorisés au Grand-Duché : le risque sanitaire de certains types d’implants mammaires fait débat.
Doit-on aussi interdire au Grand-Duché les implants mammaires macrotexturés en silicone et des implants en polyuréthane ? Dans une question parlementaire, le député Mars Di Bartolomeo (LSAP) a interpellé le ministre de la Santé, Étienne Schneider, sur la question. L’élu explique que, par mesure de précaution, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en France a annoncé le 2 avril l’interdiction de ces produits qui représentent 30% des prothèses du marché français.
L’Agence explique que cette décision de police sanitaire a été prise au vu du «risque rare mais grave» que posent ces implants pour les patientes, à la suite de la constatation d’une «augmentation significative» de cas de lymphome anaplasique à grandes cellules liée à ce type d’implants. Mars Di Bartolomeo a demandé au ministre si les autorités grand-ducales comptaient emboîter le pas à la décision française.
Étienne Schneider a expliqué dans sa réponse que pour l’instant des études étaient en cours et qu’aucune interdiction n’avait encore été décidée. Il précise que le lymphome anaplasique à grandes cellules est un cancer du système immunitaire de type lymphome non-hodgkinien, très rare. En 2016, l’OMS a intégré le lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants mammaires à la classification des maladies.
Aucun cas de lymphome au Luxembourg
En octobre 2017, le Scheer (Scientific Committee on Health, Environmental and Emerging Risk), mandaté par la Commission européenne pour donner son avis, a conclu que les données scientifiques disponibles ne permettent pas d’établir un lien potentiel entre ce type de cancer et les implants mammaires et a recommandé de récolter plus de données et d’études pour faire «une analyse de risques robuste».
Le ministre ajoute que l’administration américaine a organisé, les 25 et 26 mars, une réunion consultative durant laquelle le Groupe de travail européen s’est prononcé en faveur de l’acceptabilité du risque de ce type de cancer en relation avec des implants mammaires texturés. Actuellement, ce type de lymphome associé à des implants mammaires est considéré comme une maladie rare et la majorité des cas rapportés en Europe sont liés aux implants texturés. Néanmoins ceci ne permet pas d’exclure que les implants mammaires lisses ne soient pas également liés à ce type de cancer, selon le ministre.
Le Groupe de travail européen continue donc d’enquêter et d’évaluer les risques. Les recommandations seront suivies de près par les services du ministère de la Santé.
À l’heure actuelle, le ministre de la Santé n’a donc pas pris de décision quant à l’interdiction d’implants texturés à la suite des recommandations de ce groupe de travail. « Aucun cas de lymphome associé à des implants mammaires n’a été notifié à la direction de la Santé au cours des trois dernières années », précise Étienne Schneider.
LQ