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Immobilier : la hausse des prix vers une stabilisation


La demande de logement se réduit mais reste supérieure à l’offre au Luxembourg. (photo archives LQ/Didier Sylvestre)

Les chiffres de l’immobilier continuent de grimper, mais ralentissent la cadence, surtout au Nord et à l’Est. C’est ce que révèle le groupe atHome dans une étude diffusée ce jeudi.

Alors que nous sommes dans un contexte inédit, dans une ère postcovid avec le retour de la guerre sur le continent européen, l’un des piliers de l’immobilier, atHome, sort les derniers chiffres du marché luxembourgeois. Sans surprise, ils sont en hausse mais leur croissance folle semble ralentie, en particulier dans le Nord et l’Est.

Mauvaise nouvelle pour ceux qui envisageaient d’investir, les taux d’intérêt passent de 1,8 % à 2,8 % sur 30 ans (en taux fixe). Une hausse qui avait déjà été entamée en janvier et qui est la plus haute de ces cinq dernières années. Les taux variables eux restent aux alentours de 1,4 %.

Les prix de l’ancien ralentissent eux dans toutes les régions, prenant 3 % de plus en 6 mois contre 5,8 % sur la période précédente. Le Centre et l’Ouest réduisent leur croissance de moitié, passant de +5,2 % précédemment à +2,6 % et de +7,4 % à près de +4 %. Le Sud reste stable aux alentours de plus 5 %. Au Nord, le ralentissement des prix est plus impressionnant. Alors que les prix avaient pris 13 % sur la période précédente, les 6 derniers mois ils n’ont augmenté que 2,5 %. À l’Est, on passe de +10,8 % à +2,7 %.

Le prix des matériaux va continuer de grimper

Le poids lourd de l’immobilier explique ces chiffres par la hausse des taux d’intérêt et la guerre en Ukraine qui auraient perturbé les rapports entre l’offre et la demande dans le pays.

Les coûts de construction augmentent, comme partout en Europe, avec +15 % à 20 % sur le prix des matériaux et la tendance devrait se poursuivre. Ce qui a un impact direct sur l’immobilier neuf puisque la hausse des prix de l’acier, du béton ou du carrelage fait bondir le coût des constructions et des rénovations.

«La plupart des acheteurs en ce moment sont des investisseurs», indique quant à elle l’agence Van Maurits Immobilière qui précise que les conditions d’accès à la propriété se durcissent. «Nous avons beaucoup d’annulations de visites ou de reports.»

«Il est peu probable que les prix baissent», temporise Julien Licheron, chercheur au Liser (Observatoire de l’habitat), cité dans le magazine d’atHome, alors que la demande faiblit. «On est dans une phase de décélération des prix. Mais il paraît compliqué que la demande soit inférieure à l’offre de logements.»

L’ensemble des acteurs de l’immobilier envisagent par contre une stabilisation progressive des évolutions de prix, pour atteindre 3 % à 5 % par an. Une croissance moins folle que celle que connaît le Grand-Duché ces dernières années.