Le nombre de demandeurs d’asile, hors réfugiés de guerre ukrainiens, est en nette hausse depuis le début de l’été. Le cap des 300 arrivées par mois est désormais dépassé. Il s’agit d’un record.
Le ministre de l’Immigration, Jean Asselborn, avait lancé l’alerte dès le 6 septembre, date de sa dernière conférence de presse sur la situation migratoire : «Pour le mois d’août, nous avons enregistré plus de 200 demandes d’asile, ce qui est exceptionnel. Sur la seule journée d’hier (NDLR : le 5 septembre), ce sont 50 personnes qui ont introduit leur demande.» Un peu plus de trois semaines plus tard, le ministre socialiste a convié à un nouvel état des lieux, avec une annonce clé : le cap des 300 demandeurs d’asile enregistrés sur un seul mois vient d’être dépassé. Sur les cinq dernières années (2017-2022), un nombre aussi important de demandes n’a jamais été atteint.
Le défi de l’accueil de ces centaines de personnes qui cherchent à trouver refuge au Luxembourg est de taille. Il faut savoir que les plus de 300 personnes arrivées courant septembre sont des demandeurs d’asile «ordinaires». Les réfugiés de guerre ukrainiens font, en effet, l’objet d’un décompte séparé au vu du statut de protection temporaire qui leur est accordé. En août, près de 200 personnes ayant fui l’Ukraine sont arrivées au Grand-Duché. Depuis le début de la guerre, fin mars, ils sont près de 4 800 à avoir rejoint le Grand-Duché.
Déjà 1 320 demandes de protection « ordinaires » pour 2022
Le nombre de demandes de protection «ordinaires», datant de fin août, dépasse déjà le total des deux années précédentes : 1 320 personnes contre 1 250 en 2021 et 1 165 en 2020. Il ne semble plus exclu que d’ici au 31 décembre, les 2 300 demandes introduites en 2017 seront dépassées.
De plus en plus souvent, des mineurs non accompagnés débarquent au Grand-Duché. «Leurs parents les envoient en premier pour obtenir le statut de réfugié. Ensuite, une demande de regroupement familial peut-être formulée. Je ne souhaite pas juger ces agissements. Or, il doit être clair que l’intérêt supérieur de l’enfant doit primer», souligne Jean Asselborn. Pour l’instant, l’Office national de l’accueil (ONA) dénombre 117 mineurs d’âge qui ont demandé l’asile, tous âgés de 8 ans ou plus.
Lors de ses dernières sorties publiques, le ministre de l’Immigration a toujours souligné que les structures d’accueil, gérées par l’ONA, étaient quasiment arrivées à saturation. Lundi, il a été annoncé que la capacité a pu être augmentée, au fil des deux dernières années, de 2 000 à 6 400 lits. Début septembre, il avait été informé que 600 lits supplémentaires allaient s’ajouter au parc des structures d’accueil d’ici à la fin de l’année.
Attaque frontale contre Poutine
Alors qu’il comptait encore, avant le début de l’hiver, fermer la structure d’accueil près de la Coque, le ministre Asselborn se voit contraint, en raison de l’afflux renforcé de demandeurs d’asile, de garder les chapiteaux encore en fonction. Ils vont servir à partir d’octobre pour assurer le primo-accueil, jusqu’à présent basé à Mondercange. Au Kirchberg, entre 500 et 600 lits sont disponibles, après le relogement des réfugiés de guerre ukrainiens. Le ministre a précisé que les chapiteaux sont chauffés et sous-divisés en entités pour 12 personnes.
Également ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, est aussi brièvement revenu, hier, sur la situation sur le front de guerre. La mobilisation «partielle» décrétée par le président russe tout comme la contre-offensive lancée avec succès par l’armée ukrainienne sont qualifiées d’échecs retentissants pour la Russie. «Il n’est plus tenable de dire que Vladimir Poutine est un grand stratège. Sa politique provoque le chaos», lance le chef de la diplomatie luxembourgeoise.
Les concertations à l’échelle de l’UE se poursuivent pour accorder l’asile aux Russes fuyant leur pays pour échapper à la mobilisation lancée par le Kremlin.
Une nouvelle école d’accueil
Les locaux de l’ancienne crèche de la Banque européenne d’investissement (BEI), situés au Kirchberg, servent désormais de nouvelle école pour des enfants réfugiés.
L’école abrite des classes spécialisées d’accueil. Quelque 80 élèves de 3 à 12 ans, enfants de réfugiés ukrainiens, enfants de demandeurs et bénéficiaires de la protection internationale, y sont accueillis. Ils sont répartis en 8 classes de l’enseignement fondamental. La structure comprend également une maison-relais.
L’inauguration a eu lieu, hier, en présence des ministres Claude Meisch (Éducation nationale) et Yuriko Backes (Finances), entourés par Werner Hoyer, le président de la BEI.
» la contre-offensive lancée avec succès par l’armée ukrainienne sont qualifiées d’échecs retentissants pour la Russie. »
Tiens donc, c’est Zelensku qui te l’a dit ou tes services secrets ? Vous les politiciens pavannez-vous tant que le peuple ne grelotte pas et que leurs estomac ne commence pas à râler…une fois arrivé là, la populace se réveillera ou du moins une majorité d’entre elle. L’hiver commence tôt déjà en Autriche et en Suisse…