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Il faut compter deux à trois mois pour recevoir une carte Adapto


Chaque demande de carte Adapto doit passer par l’examen d’un médecin. (Photo : voyages unsen)

Le député Mars Di Bartolomeo s’inquiète des délais de traitement du service Adapto, qui peut mettre plusieurs mois à répondre aux personnes en situation de handicap. La ministre de la Mobilité lui répond.

Adapto est un service de transport qui permet aux personnes atteintes d’un handicap irréversible ou d’une déficience physique, mentale ou sensorielle de pouvoir se déplacer grâce à un véhicule adapté à leur situation. Mais pour en bénéficier, il faut demander une carte spéciale à l’Administration des transports publics.

Une démarche qui peut prendre du temps, d’après le député Mars Di Bartolomeo (LSAP). Les délais d’obtention sont de l’ordre de deux à trois mois, «ce qui paraît excessivement long pour des cas particulièrement urgents», observe l’élu. Dans une question parlementaire, il a donc voulu connaître l’avis de la ministre de la Mobilité sur ces délais et savoir si cette dernière comptait prendre des mesures pour les réduire.

Dans sa réponse, Yuriko Backes reconnaît que ces démarches prennent du temps à cause d’un grand volume de requêtes et de moyens limités pour les traiter. «En 2024, l’Administration des transports publics a réceptionné 2 404 demandes ou compléments relatifs à une demande, ce qui fait une moyenne de près de 200 dossiers par mois. En 2023, cette moyenne était de 215 dossiers par mois, et en 2022 de 162 dossiers», détaille la ministre.

L’augmentation des demandes continue en 2025 puisque l’administration en a enregistré 294 en janvier et 380 en février. «Cette croissance peut s’expliquer en partie par le fait que les premières cartes Adapto, délivrées en 2020 pour cinq années, arrivent progressivement à échéance. Pour rappel, l’introduction de la gratuité pour le transport Adapto est allée de pair avec de nouvelles conditions d’accès et une centralisation du système au 1er mars 2020.»

Une automatisation impossible des dossiers

Conscient de cette situation, le ministère est en train de renforcer son équipe de médecins afin d’accélérer le traitement des demandes. En effet, chaque dossier est examiné individuellement et l’évaluation est effectuée en collaboration avec un médecin de service qui doit rendre un avis. «La durée de traitement peut augmenter selon la complétude du formulaire et du certificat médical, rappelle Yuriko Backes. Tout dossier incomplet ou nécessitant des informations supplémentaires peut prolonger le processus.» La diversité des dossiers et des situations rend impossible toute automatisation de traitement.

La procédure requiert également «une documentation et un suivi minutieux, une saisie des données dans le registre des bénéficiaires et dans le logiciel de réservation, l’impression et l’envoi des cartes ou, le cas échéant, l’établissement des courriers motivés de refus d’une demande». De nombreuses étapes qui rallongent également le temps d’attente.

À la question de savoir si une procédure expresse pourrait être mise en place, comme le propose Mars Di Bartolomeo, la ministre ne semble pas convaincue par une telle solution. «Étant donné qu’il s’agit de demandes individuelles relatant des cas bien souvent spécifiques, il s’avère difficile de déterminer lequel de ces dossiers devrait être traité prioritairement.»