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HUT craint l’arrivée de l’hiver


Les donateurs ne sont plus si nombreux. HUT a conscience qu’elle doit regagner leur confiance pour assurer ses services et accompagnements.  (Photo : archives lq/hervé montaigu)

L’ASBL qui a repris les activités de Caritas doit regagner la confiance des donateurs, rompue après le scandale financier de l’été 2024. HUT joue la transparence et appelle à la solidarité avant l’hiver.

Un an après sa création, l’ASBL HUT (Hëllef um Terrain) a publié son premier numéro des Échos du terrain, parvenu par la poste à tous ceux qui avaient accepté de figurer sur le listing de la nouvelle association, anciennement Caritas. Mais tous n’ont pas continué à verser des dons, refroidis par le scandale qui a causé la ruine de la fondation.

«Les dons commencent doucement à nous parvenir, c’est à nous maintenant de prouver aux donateurs qu’ils peuvent nous faire confiance», exprime la présidente de HUT, Claudia Monti. Elle nous explique que la direction, comme les membres du conseil d’administration, doivent se faire connaître. Les ex-salariés de Caritas poursuivent le travail accompli jusqu’à l’année dernière par Caritas. Les conventions avec les ministères ont été reconduites, mais il reste des actions et des services qui dépendent encore entièrement de la générosité des donateurs.

C’est le cas des épiceries sociales, par exemple, ou encore de l’accompagnement psychologique, de l’inclusion par le travail…  Actuellement, seule l’épicerie sociale de Diekirch ne bénéficie pas du soutien des autorités publiques. «Nous devons louer un local, contrairement aux autres communes qui nous ont mis un lieu à disposition». L’année dernière, plus d’un millier de personnes ont bénéficié des services de l’épicerie sociale de Diekirch, parmi lesquelles 314 enfants. Les besoins sont nombreux, notamment pour couvrir la location. Les besoins annuels s’élèvent à 154 000 euros, comme l’ASBL le détaille sur son site.

«Jouer la transparence au maximum»

Toutes les actions de HUT sont ainsi chiffrées, du moins celles qui ne sont pas financées par les conventions et qui survivent grâce aux dons. «On explique dans cette brochure ce qu’on fait et combien ça coûte», insiste Claudia Monti. HUT veut être transparente sur tout ce qu’elle entreprend. «Nous avons repris les activités de Caritas et 343 salariés, nombre qui est passé à 362 aujourd’hui, donc nous avons pu un peu embaucher», précise Claudia Monti.

Le budget va être déposé très bientôt, chacun pourra aller le consulter sur le site. «C’est ce qu’il y a de mieux à faire pour jouer la transparence au maximum.» L’ASBL tient à expliquer tout ce qu’elle fait. Il s’agit aussi de répondre aux exigences des donateurs qui veulent savoir à quoi leur argent va servir exactement. Pour l’instant, il y a encore un écart important comparé aux dons que recevait Caritas. En 2022, ils s’élevaient à 5,1 millions d’euros, boostés par la guerre en Ukraine. «Il est difficile de comparer aujourd’hui parce que HUT n’a pas repris les activités internationales, mais tout est chiffré en ce qui concerne les actions au Luxembourg», souligne Claudia Monti.

La présidente aborde le chapitre de la pauvreté des personnes âgées. «On parle beaucoup de la précarité des enfants, mais nous avons de plus en plus de personnes âgées dans le besoin et elles sont toujours plus nombreuses à venir au café social», témoigne-t-elle. Son autre grand souci c’est l’arrivée de l’hiver. «Cela devient de plus en plus difficile de garantir un lit pour tout le monde et je crains l’arrivée de l’hiver car on aura beaucoup de demandes», annonce-t-elle.

La présidente de HUT ne veut pas voir fleurir de tentes sous les ponts, «et pas seulement à Luxembourg-ville» parce qu’il manque des lits pour l’accueil d’urgence. L’ASBL lance un appel aux dons dans ce sens avant l’hiver, comme le souligne également le directeur de la nouvelle structure, Philippe Schrantz, dans son éditorial du premier numéro des Échos du terrain.

Un an de solidarité

Le message que la présidente tient aussi à faire passer, après cette première année d’existence de HUT, c’est que l’aide distribuée par l’association ne touche pas que les réfugiés, les étrangers ou encore les personnes sans emploi. «Nous avons des résidents qui travaillent et qui ont besoin de nos services, de notre accompagnement, c’est quelque chose qui ne doit pas être ignoré, c’est important de le souligner», dit-elle.

Une autre de ses préoccupations concerne le nombre de personnes surendettées qui s’adressent à HUT. «Ils sont de plus en plus nombreux à avoir du mal à arrondir les fins de mois», observe la présidente.

HUT doit encore gagner la confiance des donateurs pour assurer ses missions. La transparence est capitale pour l’ASBL, qui passe par rendre compte de tout ce qu’elle entreprend et livrer des chiffres. Pas seulement en termes de budget, mais aussi des personnes aidées.

En un an, HUT a hébergé 280 personnes dans ses structures d’urgence, accueilli 57 enfants et jeunes dans ses centres d’accueil, établi 5 324 contacts à Luxembourg et Differdange grâce à ses travailleurs de rue, encadré 3 506 personnes dans ses structures d’hébergement pour migrants et réfugiés, accompagné 673 autres dans les logements encadrés, et ses quatre épiceries sociales ont aidé 3 743 personnes.